Formation et début de carrière
Après l’obtention d’un certificat d’enseignement (1955), d’un baccalauréat ès arts (1958) et d’une maîtrise en sociologie (1961) à l’Université de Montréal, elle poursuit des études de doctorat à l’Université de Paris (de 1961 à 1963). En 1966, elle est au nombre des 16 signataires de la Charte de la Fédération des femmes du Québec, puis se distingue l’année suivante à titre de secrétaire générale de la Commission royale d’enquête sur la situation de la femme.
Carrière politique
Elle entame sa carrière politique en se faisant élire dans la circonscription de Saint-Michel sous la bannière libérale à la Chambre des communes (1972). Elle est ensuite réélue systématiquement (1974, 1979, 1980), avec dans ces deux derniers cas (dans Saint-Léonard–Anjou) les plus fortes majorités jamais obtenues lors d’élections canadiennes.
D’abord ministre du Revenu (1976-1977), puis ministre de la Santé et du Bien-Être social (1977-1984), elle fait adopter une hausse du supplément de revenu pour les personnes âgées nécessiteuses (à trois reprises), le crédit d’impôt pour enfants et la nouvelle Loi canadienne sur la santé (1984), qui vient renforcer le régime d’assurance-maladie en place (voir Politique sur la santé). Elle inaugure également la politique de dévolution des services de santé aux Autochtones.
Carrière universitaire
Après plus de 10 ans à la Chambre des communes, elle retourne à l’enseignement et amorce une carrière universitaire. Elle occupe des postes d’enseignement à Notre Dame University aux États-Unis (1984-1985) et à l’Université McGill (1985-1986). En 1986, l’Université d’Ottawa la nomme première titulaire de la Chaire conjointe en études des femmes, une chaire créée avec l’Université Carleton. En 1990, elle devient doyenne de la Faculté de sciences de la santé à l’Université d’Ottawa, charge qu’elle conserve jusqu’à sa retraite en 1997.
Professeure émérite à cette université, elle est aussi professeure invitée à l’École de gestion Telfer. De plus, de 1993 à 1995, elle est coprésidente de la Commission d’enquête sur l’Éducation en Ontario et de 2005 à 2008, elle est membre de la Commission sur les déterminants sociaux de l’Organisation mondiale de la santé.
Prix et hommages
En 1976, Monique Bégin a été nommée au Conseil privé. Elle s’est vu décerner une quinzaine de doctorats honorifiques par diverses universités pour sa contribution aux droits de la personne et des politiques publiques. En 1984, elle est la première récipiendaire de la médaille du Dr Brock Chisholm, remise par la Société médicale de l’OMS à Genève. Elle est devenue membre de la Société royale du Canada en 1996 et officier de l’Ordre du Canada en 1998.
En 2008, elle est élue Distinguished Fellow de l’Académie canadienne des sciences de la santé et en 2013, elle se voit conférer le titre de membre honoraire à vie de l’Association canadienne des soins de santé pour ses nombreuses contributions au système de santé. En 2015, elle reçoit le Prix du Gouverneur général en commémoration de l’affaire « personne ».