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Mer de Beaufort

La côte, de faible élévation, est constituée d'un cordon d'îles et de flèches littorales. Elle est sensible à l'énorme effet décapant de la glace et à l'érosion qu'engendrent les ondes de tempête.
Beaufort, mer de
Île artificielle dans les eaux peu profondes du delta du Mackenzie, dans la mer de Beaufort (avec la permission de la Petroleum Resources Communication Foundation).
Mackenzie, delta du (image-satellite)
Cette image-satellite montre l'un des plus grands deltas fluviaux du monde. Le delta du Mackenzie s'est formé peu à peu pendant des milliers d'années avec le limon et le sable déposés dans la mer de Beaufort par le fleuve. Les innombrables îles et cours d'eau abritent la faune (avec la permission du Centre canadien de télédétection).

Mer de Beaufort

La mer de Beaufort englobe l'ensemble du courant océanique gyratoire qui circule dans le sens des aiguilles d'une montre dans le Bassin Canada de l'océan Arctique au nord de l'Alaska, et le long de la côte du Yukon et du delta du Mackenzie. Elle est bordée à l'est par les îles Banks et Prince-Patrick. Dans un sens plus officiel et plus restreint, elle se définit comme étant la partie de l'océan Arctique qui s'étend au sud et à l'est d'un axe reliant la pointe Barrow en Alaska à Lands End sur l'île Prince-Patrick. Cette définition, plus spécifique, attribue à la mer de Beaufort une superficie de 450 000 km2.

La côte, de faible élévation, est constituée d'un cordon d'îles et de flèches littorales. Elle est sensible à l'énorme effet décapant de la glace et à l'érosion qu'engendrent les ondes de tempête. Les eaux intérieures sont peu profondes (la ligne de profondeur du 200 m se trouve entre 80 et 200 km du littoral), et la plateforme est plus étendue du côté canadien que du côté américain. À l'extrémité de la plateforme, soit à 200 m de profondeur, le plancher océanique plonge assez rapidement pour atteindre 3500 m, la principale partie du Bassin Canada vers le nord approchant les 4000 m à son point le plus profond.

Les marées sont principalement semi-diurnes (deux marées par jour) et ont une faible amplitude, soit entre 0,3 et 0,5 m. Les courants intérieurs de la zone libre de glace en été varient et sont surtout assujettis aux vents qui alternent du nord-ouest à l'est. Les vents du nord-ouest, renforcés par la rotation de la Terre, font dévier vers l'est le débit fluvial du fleuve Mackenzie chargé de sédiments, suivant ainsi la direction générale de la circulation de l'eau de mer. Les vents d'est tendent à inverser le courant.

L'été se caractérise par un écoulement vers le nord-ouest, à l'est de l'île Herschel, et par un courant qui se dirige vers l'est le long de la péninsule Tuktoyaktuk. Plus loin au large, dans les eaux prises par les glaces, l'écoulement se fait vers l'ouest, sous l'influence dominante du courant gyratoire de la mer de Beaufort. L'eau est caractéristique de celle de l'océan Arctique, c'est-à-dire température basse et de faible salinité, mais l'influence du Pacifique, provenant de la mer de Béring, y est ressentie et influe sur la faune, notamment sur le hareng du Pacifique et sur le saumon.

En été, les oiseaux marins abondent dans cette région qui constitue une importante aire de reproduction et une halte migratoire. Le taux général de productivité biologique, de nature subarctique plutôt qu'arctique, est relativement élevé, et l'économie des autochtones repose en bonne partie sur les phoques et les baleines.

L'exploration pétrolière et gazière sur la plateforme canadienne débute par des relevés sismiques à la fin des années 60. En 1973, on procède au forage du premier puits. En 1986, le projet Amauligak confirme le potentiel pétrolier et gazier de la mer de Beaufort. Dès sa première année d'exploitation, le gisement produit 50 400 m3 de pétrole qui sont mis sur le marché au Japon.

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