Bataille de la Châteauguay | l'Encyclopédie Canadienne

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Bataille de la Châteauguay

L'armée de Hampton affronte une petite force canadienne composée de Voltigeurs, de Territoriaux, de miliciens et de plusieurs guerriers kahnawakes, sous les ordres du lieutenant colonel canadien-français Charles Michel d'Irumberry de Salaberry.
La bataille de la Châteauguay se déroula les 25 et 26 octobre 1813 le long des rives marécageuses de la Châteauguay près de Montréal (tableau de Henri Julien; avec la permission de Bibliothèque et Archives Canada/C-003297).
De Salaberry, colonel Charles-Michel
On l'appelle le héros de Châteauguay pour la bravoure dont il a fait preuve lors de la bataille contre les Américains en 1813 (avec la permission de la Metropolitan Toronto Reference Library/T14885).
Le soldat François Ducharme, s'il renâclait à obéir aux ordres de ses supérieurs, ne s'en est pas moins distingué dans plusieurs batailles importantes, notamment la bataille de la Châteauguay. Il n'existe aucune illustration connue de Ducharme (détail d'une lithographie de Henri Julien; avec la permission de Bibliothèque et Archives Canada/C-003297).
Bataille de Châteauguay
Le 26 octobre, 1813. Musée du Château Ramezay
Guerre de 1812

Bataille de la Châteauguay

Bien qu'elle soit l'une des escarmouches les moins sanglantes de la guerre de 1812 du point de vue des pertes, la Bataille de la Châteauguay est l'une des plus préjudiciables aux plans des Américains et l'une des plus importantes pour ce qui est de la naissance du nationalisme canadien. La bataille, qui se déroule les 25 et 26 octobre 1813, le long des rives marécageuses de la rivière Châteauguay, près de Montréal, est déclenchée par le général américain Wade Hampton. Disposant d'environ 3 000 hommes, Hampton tente d'envahir le Bas Canada dans le cadre d'une opération d'envergure visant à prendre Montréal, en collaboration avec le général James Wilkinson, qui arrive par l'ouest le long du fleuve St Laurent (voir Bataille de Crysler's Farm).

Défenses canadiennes à Châteauguay

L'armée de Hampton affronte une petite force canadienne composée de Voltigeurs, de Territoriaux, de miliciens et de plusieurs guerriers kahnawakes, sous les ordres du lieutenant colonel canadien-français Charles Michel d'Irumberry de Salaberry. La défaite américaine dissipe définitivement les menaces qui pèsent sur Montréal. Cette bataille constitue une énorme source de fierté pour les défenseurs, qui sont beaucoup moins nombreux que l'ennemi et se battent pour la première fois sans l'appui des Britanniques.

Dès le début, la campagne de Hampton est remplie d'embûches. Approximativement 1 000 des miliciens new-yorkais qui font partie de son armée refusent de traverser la frontière et, pendant la bataille même, plusieurs officiers abandonnent leurs troupes et leur position pour se réfugier en lieu sûr. Les Canadiens, postés derrière des ouvrages défensifs extrêmement bien construits, font beaucoup de bruit - cris, acclamations et coups de clairon - pour semer la confusion. Hampton a donc de la difficulté à évaluer avec précision le nombre des forces ennemies.

Échec de la stratégie américaine

Au départ, le plan d'attaque américain semble prometteur, bien que précaire. Voyant les défenses canadiennes coincées entre la rivière à l'est et un marécage à l'ouest, Hampton embauche des guides pour mener une brigade (sous les ordres du colonel Robert Purdy) vers le nord afin qu'elle prenne position derrière la barricade de Salaberry. Hampton, accompagné d'une deuxième brigade dirigée par le général George Izard, lance alors une attaque frontale contre les troupes canadiennes.

Bien que, sur papier, le plan semble excellent, son exécution s'avère désastreuse. Le soir du 25 octobre, Purdy et plus de 2 000 hommes se mettent en route dans le but de trouver un moyen de percer les défenses canadiennes. Les guides n'étant pas fiables, les troupes s'égarent rapidement, puis errent dans les bois, faisant peu de progrès. Entre-temps, Hampton reçoit un message du secrétaire de la Guerre, John Armstrong, l'informant qu'on s'affaire à construire des casernes où ses hommes pourront passer l'hiver. Hampton en déduit que Washington n'a pas l'intention d'appuyer l'invasion. Découragé, mais incapable de rappeler Purdy, il met son plan à exécution le matin suivant.

Victoire des Canadiens à Châteauguay

L'escarmouche, théâtre d'intenses poussées et salves de tirs répétées de part et d'autre, dure plusieurs heures. Mais, comme les hommes de Purdy ne parviennent pas à prendre les défenses canadiennes de flanc, l'assaut contre la barricade n'est pas aussi efficace que l'espèrent Hampton et Izard. Sans vrai leadership, les hommes de Purdy se dispersent sous le feu des tireurs d'élite, et bon nombre d'entre eux abandonnent le combat. Les Américains sont d'autant plus désavantagés que leurs armes utilisent des munitions composées d'une balle et de chevrotines, célèbres pour leur imprécision. En effet, la plupart des projectiles terminent leur course dans les arbres environnants. À 15 heures, Hampton reconnaît l'échec de l'entreprise et ordonne le repli de ses hommes. Des rapports ultérieurs décrivent une retraite effectuée dans la panique et la peur, en particulier pour ce qui est des hommes de Purdy, que des guerriers autochtones poursuivent toute la nuit.

Moins sanglante que bien d'autres batailles livrées pendant cette guerre, il ne faut toutefois pas négliger les pertes de vie et les blessures subies lors de la bataille de la Châteauguay. Les pertes américaines s'élèvent à 23 morts et 33 blessés tandis que 29 hommes sont portés disparus. Les troupes de Salaberry s'en tirent mieux (sans doute grâce à leurs solides ouvrages défensifs); elles rapportent 2 morts, 16 blessés et 4 disparus.

Voir aussi : Lieu historique national du Canada de la Bataille-de-la-Châteauguay