Axworthy, Norman Lloyd
Norman Lloyd Axworthy, homme politique et responsable des affaires pédagogiques (North Battleford, Saskatchewan, 21 décembre 1939). Lloyd Axworthy enseigne à l'UNIVERSITÉ DE WINNIPEG, dont il dirige l'Institut des affaires urbaines avant d'être élu député à l'Assemblée législative du Manitoba (1973-1979). Titulaire d'un doctorat de l'Université de Princeton, il milite en tant qu'activiste lorsqu'il est étudiant, ce qu'il explique par son éducation et son appartenance à l'Église Unie. Sa carrière politique s'étale sur 27 ans, dont 6 années passées à l'Assemblée législative du Manitoba et 21 au Parlement fédéral.
Axworthy fait ses débuts en politique fédérale en mai 1979 à titre de député libéral. Il vainc Sidney Spivak, ancien chef du parti Progressiste Conservateur provincial, dans la course de pour la circonscription de Winnipeg-Fort Garry. Après l'élection fédérale de 1980, il est le seul représentant de l'Ouest canadien qui est membre du cabinet dans le dernier gouvernement du premier ministre Pierre Elliott TRUDEAU. Il occupe différents postes au cabinet, dont celui de ministre de l'Emploi et de l'Immigration de 1980 à 1983, ministre responsable de la condition de la femme en 1980-1981 et ministre des Transports en 1983-1984. Suite à la défaite libérale contre les Progressistes Conservateurs aux élections de 1984, Axworthy devient critique libéral de l'Expansion industrielle régionale, de la Commission canadienne du blé (1984), du commerce (1985-1990) (un critique important du LIBRE-ÉCHANGE) et des affaires extérieures (1990-1993). Dans le cadre de ce dernier poste, il travaille étroitement avec des groupes de pression et des organisations de défense des droits d'Amérique centrale pour améliorer la sécurité et le développement dans cette région.
Nommé à la tête du ministère du Développement des ressources humaines (1993-1996) par Jean CHRÉTIEN, Axworthy mène pendant 18 mois une réforme controversée des programmes sociaux qui tente tant bien que mal d'équilibrer les réformes visant l'assurance-emploi et les réductions des prestations à l'aide de mesures de création d'emploi. Ceci dit, Axworthy est mieux connu pour son mandat en tant que ministre des Affaires étrangères de 1996 à 2000 ainsi que pour ses politiques innovatrices qui cherchent à maximiser les ressources limitées résultant d'une série de coupures gouvernementales au milieu des années 1990. En grande partie grâce à lui, la politique étrangère canadienne s'éloigne des préoccupations liées aux instruments de pouvoir de l'État traditionnel et de sécurité territoriale pour se concentrer sur les campagnes de sécurité humaine dans lesquelles s'investissent des acteurs de la société civile du Canada et d'ailleurs. Ses efforts remarquables pour améliorer la sécurité humaine incluent l'adoption réussie, en décembre 1997, de la Convention d'Ottawa qui interdit la production, l'emploi, le stockage et le transfert de mines antipersonnelles. Sa contribution à ce qui s'appelle depuis le « processus d'Ottawa » et à la signature de ce traité le 1er janvier 1998 lui vaut une nomination pour un prix Nobel de la paix. Sous Axworthy, le concept de sécurité humaine est axé sur l'affranchissement de la peur ou la protection de la violence. Aux NATIONS UNIES, il devient un important défenseur des femmes et des enfants au cœur d'un conflit armé. Selon lui, la souveraineté étatique ne peut plus excuser les abus commis envers des civils dans une société planétaire. Sa détermination sur la question sert de contexte au leadership canadien exercé sur le traité fondateur de la Cour pénale internationale qui entre en vigueur en juillet 2002. La fondation de cette cour et ses campagnes sur les enfants soldats valent à Axworthy le prix de la paix de l'Institut Nord-Sud.
À titre de président du conseil d'administration de la Commission internationale de l'intervention et de la souveraineté des États (CIISE), suivant immédiatement son mandat de ministre des Affaires étrangères, Axworthy fait activement la promotion de la responsabilité de protection, idée selon laquelle la protection des droits de l'homme et de la sécurité devrait l'emporter sur la non-interférence traditionnelle dans les affaires des états souverains. Publié en décembre 2001, le rapport intitulé La responsabilité de protéger énonce un ensemble de principes visant à guider les actions de la communauté internationale afin de protéger les personnes menacées.
Axworthy se retire de la vie politique et devient directeur du Liu Institute for Global Issues. En 2004, il est nommé président de l'Université de Winnipeg. Son travail sur les questions mondiales se poursuit alors qu'il est membre de l'International Academic Council de l'Université pour la paix des Nations Unies, président honoraire de la Fondation des mines terrestres du Canada et membre de la Commission de haut niveau pour l'habilitation juridique des pauvres, des Nations Unis. En janvier 2006, Axworthy est choisi par l'Organisation des États américains (OEA) pour diriger une mission d'observation électorale de l'OEA au Pérou. Envoyé des Nations Unies, il travaille à la résolution de la guerre Érythrée-Éthiopie, et il est également un promoteur actif du déploiement d'une force hybride des Nations Unies et de l'Afrique dans la région névralgique du Darfour, au Soudan.
Au Canada, Axworthy milite pour une meilleure gestion des villes canadiennes et la satisfaction des besoins de la communauté autochtone et des nouveaux Canadiens, en particulier par l'éducation. Il réapparaît brièvement dans la vie politique fédérale pour déclarer son appui à Bob RAE plutôt qu'à Michael Ignatieff lors du congrès à la direction du Parti libéral en 2006. Son livre, Navigating a New World (2004), combine autobiographie et défense de la citoyenneté mondiale active dans un monde plus humain. Axworthy est nommé Officier de l'ORDRE DU CANADA en 2003.