Angela James, O.C., joueuse de hockey (née le 22 décembre 1964 à Toronto, en Ontario). Véritable Wayne Gretzky du hockey féminin, Angela James a été une pionnière et une figure marquante du hockey féminin pendant les années 1980 et 1990. Elle a mené le Canada à la victoire de quatre Championnats du monde (en 1990, en 1992, en 1994 et en 1997). Elle a aussi été l’une des trois premières femmes à être intronisées au Temple de la renommée de la Fédération internationale de hockey sur glace. À son intronisation au Temple de la renommée du hockey à Toronto en 2010, Angela James est devenue non seulement l’une des deux premières femmes à y être intronisée, mais aussi la première joueuse ouvertement homosexuelle, et la deuxième athlète noire. Elle a été nommée à l’Ordre du hockey du Canada en 2021 et a été faite officière de l’Ordre du Canada en 2022.
Enfance et début de carrière
Angela James grandit avec sa mère monoparentale dans le quartier pauvre de Flemingdon Park, à Toronto. Sa mère, Donna Baratto, doit faire beaucoup de sacrifices pour que sa fille puisse jouer au hockey. Née de l’union entre une mère blanche et un père noir, Angela James est victime d’intimidation et de discrimination raciale au cours de son enfance. Malgré tout, elle surmontera la pauvreté, les insultes racistes et la discrimination sexuelle, et deviendra la première vedette du monde du hockey féminin.
Enfant, Angela James joue souvent au hockey de rue avec ses voisins, puisqu’il n’existe que très peu d’équipes de hockey sur glace féminines. À huit ans, elle joue dans une ligue locale pour garçons, après que sa mère menace les directeurs de la ligue, qui étaient réticents de la laisser jouer, de les poursuivre en justice. La jeune athlète s’impose rapidement comme meilleure buteuse de toute la ligue, mais l’année suivante, un nouveau règlement est voté et interdit la participation des filles. Angela James se tourne donc vers un programme de hockey féminin à Don Mills. À 13 ans, elle rejoint une ligue de hockey féminin senior, avec les Saints de Newtonbrook. Au Collège Seneca, à Toronto, elle mène son équipe à la victoire de nombreux championnats collégiaux, en plus d’être la meilleure buteuse de la ligue pendant trois années consécutives, marquant quelque 50 buts en jouant à la défense pendant la saison 1984-1985.
Succès international
Angela James a la réputation d’être une joueuse talentueuse, bâtie et dure à cuire, ce qui lui vaut des comparaisons avec Mark Messier, joueur de la Ligue nationale de hockey . En 1990, elle compte 11 buts en 5 parties aux premiers Championnats du monde de hockey sur glace féminin (à Ottawa), méritant à l’équipe canadienne sa première médaille d’or. Elle mène aussi son équipe à la victoire aux Championnats du monde en 1992 (à Tampere, en Finlande), en 1994 (à Lake Placid, aux États-Unis), puis en 1997 (à Kitchener, en Ontario).
En 1997, l’entraîneuse olympique Shannon Miller prend la très controversée décision de ne pas inclure Angela James dans l’équipe qui représente le Canada à la toute première compétition olympique de hockey féminin aux Jeux olympiques de Nagano, au Japon, en 1998. La décision, encore aujourd’hui un sujet chaud, choque Angela James, ses coéquipières et ses adversaires. Elle accroche finalement ses patins et quitte la compétition en 2000, après avoir marqué 22 buts et 44 points en 27 parties pour les Aeros de North York (aussi appelés Aeros de Beatrice), dans la Ligue nationale féminine de hockey pendant la saison 1999-2000.
Après la compétition
Angela James demeure très dévouée à son sport, malgré sa retraite du hockey compétitif en 2000. Arbitre certifiée depuis 1980, elle atteint son niveau IV et travaille en tant qu’arbitre en chef pour l’Ontario Women’s Hockey Association. Elle entraîne de nombreuses équipes féminines, des niveaux atome à senior; sous sa tutelle, le Collège Seneca remporte le Championnat collégial de l’Ontario en 1987 et l’équipe ontarienne triomphe au Championnat national des moins de 18 ans en 2001. En plus, Angela James met sur pied l’école de hockey pour adultes Breakaway. Elle est directrice de l’école de hockey féminin du Collège Seneca, avant de devenir coordonnatrice en chef des sports à ce même collège.
Prix et honneurs
Angela James a reçu de nombreux prix pour sa contribution au monde du hockey. Au collège, elle est nommée l’athlète de l’année à deux reprises (en 1984 et en 1985). Au moment de sa collation des grades, elle devient membre du Temple de la renommée du Collège Seneca; son école retire d’ailleurs son chandail, le numéro 8. En 2006, elle est intronisée au Temple de la renommée de l’Ontario Colleges Athletic Association. En 2008, elle est l’une des trois premières femmes à être intronisées au Temple de la renommée de la Fédération internationale de hockey sur glace. De 2008 à 2019, Angela James a reçu la distinction de la joueuse ayant marqué le plus de points dans la Ligue nationale féminine de hockey, maintenant dissoute.
Angela James est intronisée au Panthéon des sports canadiens en 2009, puis au Temple de la renommée du hockey en 2010, où elle est d’ailleurs l’une des deux premières femmes à y être intronisées (l’autre étant Cammi Granato, des États-Unis).
Dans un éditorial de la Montreal Gazette, on peut lire que son intronisation souligne la participation féminine aux sports d’élite, et qu’une telle reconnaissance ne peut qu’encourager la participation des femmes à tous les niveaux.
En 2012, le YWCA de Toronto félicite les réalisations d’Angela James et sa contribution au hockey féminin en lui décernant le prix YWCA « Women of Distinction Award for Sport ». En la considérant comme une championne pour les équipes sportives féminines, l’organisme souligne son rôle dans la création d’un programme gratuit de hockey pour filles à son ancienne patinoire de Flemingdon Park, que la Ville de Toronto a renommée l’aréna Angela James en 2009.
Angela James a été nommée à l’Ordre du hockey du Canada en 2021. Elle a été faite officière de l’Ordre du Canada en 2022 pour « sa contribution au sport chez les femmes au Canada ».
Voir aussi Les femmes et le sport; Les femmes et le sport au Canada : une histoire.