Un entrevue avec Tessa Virtue et Scott Moir | l'Encyclopédie Canadienne

Entrevue

Un entrevue avec Tessa Virtue et Scott Moir

​Le 6 juin 2014, à Calgary, notre rédacteur Jeremy Freeborn interviewait les triples médaillés olympiques Tessa Virtue et Scott Moir pour l’Encyclopédie Canadienne.

Le 6 juin 2014, à Calgary, notre rédacteur Jeremy Freeborn interviewait les triples médaillés olympiques Tessa Virtue et Scott Moir pour l’Encyclopédie Canadienne à l’occasion du défilé olympique pour la Célébration de l’excellence, tenu en l’honneur des athlètes canadiens participants aux Jeux de Sotchi.

JF: Racontez-moi la première fois que vous avez patiné ensemble, en 1997.

SM: Ça fait déjà un bon moment. Tessa avait sept ans, moi neuf. Pour être franc, je ne m’en souviens plus très bien…Mais je me rappelle avoir été trop timide pour lui adresser la parole. Oui, c’est à peu près tout.

JF: Y a-t-il eu cette chimie entre vous dès le début? Ou s’est-elle développée plus tard?

TV: Je suis à peu près sûre qu’on ne présentait pas beaucoup de potentiel à l’époque. Vus de l’extérieur, on avait l’air de deux enfants en train de s’amuser, et c’était exactement ça. C’est pourquoi je suis reconnaissante que nous ayons pu nous rendre si loin. Nos parents nous demandaient avec le plus grand sérieux, chaque année, si nous étions prêts à nous engager pour une saison de plus. C’est ainsi que notre partenariat a pu évoluer.

JF: Avez-vous toujours été passionnés par la danse sur glace?

SM: Pas vraiment. Plus jeunes, on a touché à toutes sortes de sports. C’était ça, notre passion. Ce qui m’intéressait avant l’adolescence, c’est plutôt le hockey, ou le soccer pendant l’été. Dans un sens, je crois, c’est plutôt la danse sur glace qui nous a choisi.

TV: Mes parents m’ont donné la chance d’essayer à peu près tous les sports. À ce stade, le patinage était une activité parmi d’autres. Selon moi, c’est parce qu’on a commencé si jeunes, et eu du succès par la suite, qu’on a poursuivi dans cette voie. Progressivement, on a appris à adorer notre sport.

JF: Racontez-moi un peu votre expérience aux Jeux d’hiver de Vancouver en 2010, lorsque vous avez gagné la médaille d’or – ce qui a fait de vous les premiers patineurs artistiques canadiens à remporter la médaille d’or dans leur propre pays.

SM: Oui…Un immense honneur. Pour nous, c’était surtout incroyable d’être patineurs canadiens, compte tenu de la riche histoire de la danse sur glace au Canada. C’était formidable de pouvoir s’inscrire dans cette lignée, vous savez, avec des gens comme Tracy Wilson, Rob McCall, Shae-Lynn Bourne et Victor Kraatz…Et bien sûr, le fait d’accomplir ça en sol canadien, c’était tout à fait spécial. Ces moments vont rester gravés dans notre mémoire – et on les doit aussi, en quelque sorte, à tous ceux qui nous ont précédés.

JF: Et un mois seulement après cette médaille olympique, vous avez remporté la médaille d’or aux Championnats du monde 2010, à Turin. Quelques mots là-dessus?

TV: Ça a été une saison tellement mouvementée pour nous…On était épuisés en rentrant des Jeux Olympiques. Maintenant, en regardant les photos des podiums, je vois plus de soulagement que d’enthousiasme sur nos visages! C’était une chance incroyable pour nous de concourir pour une autre médaille d’or, et on était ravis de clore notre saison de cette façon.

JF: Aux Jeux olympiques 2014 à Sotchi, vous avez connu quelques difficultés avec vos voltes lors de la compétition par équipes, avant de renchérir avec une performance spectaculaire pour la compétition de danse sur glace. Parlez-moi un peu des voltes : en quoi est-il si important, pour vos prestations, de perfectionner cet élément?

TV: Eh bien, les voltes sont obligatoires en danse sur glace. Notre exécution est notée selon les points attribués par les juges. Le niveau de difficulté technique est également pris en compte, et peut valoir beaucoup de points. Comme vous l’avez mentionné, ça ne s’est pas vraiment passé comme prévu lors de la compétition par équipes…Pourtant, on travaille beaucoup les voltes pendant nos entrainements, sans qu’elles ne nous posent problème. C’était satisfaisant de les avoir bien exécutées par la suite.

SM: On tente toujours de prévoir des programmes courts chargés; on cherche à se dépasser, aller aussi vite et couvrir autant de glace que possible. Évidemment, ce genre de tentatives peut faire long feu, et les choses ne se déroulent pas comme prévu. Heureusement, on a pu se remettre en selle lors de la compétition individuelle.

JF: Selon vous, qu’est-ce qui est le plus difficile à exécuter en danse sur glace?

SM: La danse sur glace, pour moi, c’est aussi la performance entre les figures. Bien sûr, elles sont extrêmement importantes, et c’est essentiel d’avoir des levées bien chorégraphiées. Mais ce qui distingue la danse sur glace des autres formes de patinage artistiques, c’est toutes les autres subtilités : le fait de patiner près l’un de l’autre, d’être en symbiose, et de bien entrainer le haut du corps. Ce sont ces éléments qui font un bon danseur sur glace.

JF: Avez-vous des conseils à donner aux jeunes Canadiens qui s’intéressent à la danse sur glace?

TV: Je crois qu’il faut essayer toutes sortes de sports. On parle souvent de l’importance de trouver un sain équilibre, de faire de l’exercice, et de saisir les occasions de découvrir ce qui nous passionne. Et pour ceux qui s’intéressent à la danse sur glace, il est primordial de travailler fort, d’éviter les raccourcis, et de ne pas s’imposer de limites. Il faut repousser les frontières et tenter de nouvelles choses.

JF: Qu’aimeriez-vous que l’on retienne de vos carrières de patineurs artistiques?

TV: Je donne toujours la même réponse à cette question : qu’on se souvienne de nous comme d’athlètes sympathiques, qui ont travaillé très fort pour vivre leur passion.

SM: Nous pratiquons notre sport pour les bonnes raisons, et nous avons adoré faire partie de l’équipe olympique. Nous espérons avoir été de bons coéquipiers, dont on se souviendra pour leur esprit d’entraide.

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