Histoire du soccer à Toronto
Le premier match de football association (soccer) se joue au Canada à Toronto le 21 octobre 1876. Il est organisé par le Carlton Cricket Club et se déroule sur Winchester Street à Cabbagetown, entre le Cricket Club et le Toronto Lacrosse Club. Selon le Globe, la partie s’est terminée par un match nul sans qu’aucune des deux équipes ait pu prendre l’avantage. Quelques mois plus tard, le 21 février 1877, la Dominion Football Association est créée à Toronto. Il s’agit de la première association de soccer en dehors de la Grande‑Bretagne. En 1908, un Écossais du nom de Tom Robertson forme la Toronto & District (T&D) League. Il devient secrétaire‑trésorier de la T&D League ainsi que de l’Ontario Soccer Association, et participe à la création de la Dominion of Canada Football Association en 1912.
La Ligue nationale de soccer (LNS) est créée en 1926 sous la forme d’un circuit semi‑professionnel comprenant des équipes du Sud de l’Ontario ainsi que plusieurs équipes de Montréal. Les équipes de Toronto dominent la ligue, le Toronto Ulster United remportant trois championnats consécutifs de 1932 à 1934. La LNS continue à exister jusqu’à aujourd’hui sous le nom de Ligue canadienne de soccer.
Une autre ligue, l’Eastern Canada Professional Soccer League, est créée en 1961. Elle comprend quatre équipes : les Hamilton Steelers, le Cantalia de Montréal, Toronto Italia et Toronto City. Le Toronto City est célèbre pour faire venir de grands joueurs d’Angleterre pendant l’été, notamment des vedettes comme sir Stanley Matthews, le capitaine de l’Irlande du Nord et de Tottenham Hotspur Danny Blanchflower, ainsi que celui de l’Angleterre et du Fulham FC Johnny Haynes. La dernière saison de la ligue se déroule lors de l’été 1966.
Deux nouvelles ligues la remplacent en 1967, la United Soccer Association (USA) et la National Professional Soccer League (NPSL). La ville de Toronto dispose d’un représentant dans chacune d’entre elles : Toronto City en USA et les Falcons de Toronto en NPSL. Aucune de ces deux ligues ne remporte de succès et elles sont obligées de fusionner en 1968 pour former la célèbre North American Soccer League (NASL). Les Falcons de Toronto jouent en NASL pendant un an, mais disparaissent après la saison 1968 en raison de difficultés financières.
Les Metros de Toronto constituent l’équipe professionnelle suivante à représenter la ville de Toronto en NASL à compter de 1971. Ils connaissent leur meilleure saison en 1973, terminant premiers de leur division et atteignant les demi‑finales des séries éliminatoires. En 1975, la moitié des intérêts de l’équipe est vendue au Croatia de Toronto de la NSL pour former les Metros‑Croatia de Toronto. Avec l’aide de la légende portugaise vieillissante Eusébio, les Metros‑Croatia remportent, en 1976, le NASL Soccer Bowl. Les Metros‑Croatia continuent toutefois à se débattre avec des difficultés financières en dépit de leurs succès sur le terrain, et changent de nom une troisième fois en 1978 pour devenir le Blizzard de Toronto. Le Blizzard atteint le Soccer Bowl en 1983 et en 1984, mais perd ces deux matchs. Après la dissolution de la NASL en 1984, le club est transféré à la Ligue canadienne de football en 1987, mais disparaît en 1993.
Le club des Lynx de Toronto est mis sur pied en 1997 pour remplacer le Blizzard et se voit accorder une place en A‑League, plus tard rebaptisée United Soccer League (USL) First Division. En 2006, le club choisit volontairement une relégation en Premier Development League des United Soccer Leagues pour préparer l’arrivée du Toronto FC en MLS. Depuis lors, le club a changé de nom et a rejoint la ligue de perfectionnement League1 Ontario (L1O) en tant que Blue Devils d’Oakville. Beaucoup de grands joueurs canadiens sont passés dans les rangs des Lynx de Toronto, notamment Dwayne De Rosario, Paul Stalteri, Atiba Hutchinson, Pat Onstad et Adrian Serioux. Des joueuses de l’équipe féminine nationale canadienne comme Allysha Chapman, Jonelle Filigno, Kadeisha Buchanan et Nichelle Prince ont également joué pour les Toronto Lady Lynx.
Création du Toronto FC
La Major League Soccer (MLS), la ligue représentant le niveau supérieur du soccer masculin professionnel en Amérique du Nord, est créée en 1993 alors que l’optimisme quant à l’avenir du soccer professionnel sur le continent est à son comble après l’obtention par les États‑Unis de l’organisation de la Coupe du monde 1994. La première saison de MLS a lieu en 1996 avec dix franchises; toutefois, la ligue vit des temps difficiles jusqu’au milieu des années 2000. À compter de cette période, elle entreprend une politique d’expansion extrêmement volontariste, probablement stimulée par la réussite de l’équipe masculine des États‑Unis lors de la Coupe du monde 2002. En 2005, elle intègre deux équipes supplémentaires, le Chivas USA et le Real Salt Lake.
En octobre 2005, le président de Maple Leaf Sports & Entertainment (MLSE), Richard Peddie, annonce l’arrivée d’une nouvelle franchise de Toronto en Major League Soccer (MLS), la première franchise de cette ligue en dehors des États‑Unis. Selon le Toronto Star, le coût de la franchise serait de dix millions de dollars américains. MLSE vise la construction d’un nouveau stade au Parc des expositions dans lequel l’équipe pourra jouer à compter de la saison 2007. La dénomination « Toronto FC » est dévoilée par le président de MLSE, Larry Tannenbaum, le 11 mai 2006. Ce nom non seulement choisi parce qu’il est arrivé en tête d’un sondage réalisé en ligne, mais également parce que MLSE privilégie un nom à l’européenne qui inclut le terme « FC » (football club) à l’image de nombreux très grands clubs du vieux continent, notamment le FC Barcelone et le FC Liverpool. En Europe, ce sont les partisans qui inventent les surnoms de leur club préféré. Ainsi, Barcelone est surnommé les « Blaugrana » ou le « Barça », tandis que l’on désigne souvent Liverpool comme les « Reds ». Le Toronto FC prend lui aussi le surnom de « Reds ».
Le 8 septembre 2006, le Toronto FC obtient la signature de son premier joueur, le défenseur international canadien Jim Brennan. C’est l’entraîneur du club, Mo Johnston, qui le présente lors d’une conférence de presse avant de le nommer premier capitaine du club. Le reste de la formation est composé de joueurs qui sont choisis en repêchage d’expansion ou qui signent un contrat séparément. Danny Dichio, un buteur anglais, est alors le joueur le plus connu de l’équipe, et c’est lui qui marque le premier but en saison régulière du Toronto FC le 12 mai 2007. Ce but survient à la 24e minute, déclenchant un mouvement de joie dans la foule qui jette sur le terrain les coussins promotionnels recouvrant les sièges du BMO Field. Jusqu’à aujourd’hui, la foule entame un chant en l’honneur de Danny Dichio à la 24e minute de chaque match du TFC à domicile. Ce premier but s’inscrit dans le cadre de la première victoire du club sur le Chicago Fire obtenue sur la marque de 3‑1.
Jim Brennan devient le premier Canadien à marquer pour le Toronto FC, à l’occasion d’un match nul 2‑2 contre le Columbus Crew le 26 mai, Miguel Canizalez étant lui son premier compatriote à marquer sur le sol national lors de la défaite 1‑2, également contre le Columbus Crew, le 22 septembre. Lorsque Miguel Canizalez marque son but, les Reds traversent un profond marasme puisqu’ils n’ont pas marqué depuis 824 minutes, soit environ neuf matchs, ce qui constitue un record de la ligue à cette époque. En dépit d’un classement à la dernière place de la ligue et d’une fiche de 6-6-17, la franchise de Toronto joue à domicile devant une moyenne de 20 130 spectateurs, ce qui représente une base de partisans fidèles extrêmement solide qui se va se maintenir indépendamment des difficultés rencontrées sur le terrain.
2008 à nos jours
Lors des quelques saisons suivantes, le Toronto FC continue à vivre des temps difficiles. En dépit d’une amélioration de leur fiche lors de la saison 2008 à 9‑13‑8, la franchise termine une nouvelle fois dernière de l’Association Est de la MLS. En 2008, l’équipe fait signer Dwayne De Rosario, un international canadien, régulièrement buteur pour le Dynamo de Houston. Ses performances lors de la saison 2009 ainsi que celles du joueur le plus utile de la ligue en 2004, Amado Guevara, amènent le TFC aux portes des séries éliminatoires. Julian de Guzman, le premier joueur désigné du club qui signe alors que la saison est bien avancée, fait également partie de cette aventure de la saison 2009. Originaire de Toronto, il a joué, précédemment, pour le Deportivo de La Coruña en Espagne. (Les joueurs désignés sont des joueurs dont les contrats, s’ils étaient intégralement pris en compte, porteraient la masse salariale du club au‑dessus du plafond autorisé; avec cette règle, seule une partie du contrat est prise en compte, une somme étant prélevée sur la masse salariale et payée par la ligue et le reste du salaire étant pris en charge par le club. Cette règle est habituellement appelée règle « David Beckham », le joueur vedette anglais ayant été le premier à être recruté par le Galaxy de Los Angeles en 2007 grâce à ce nouveau système.) En dépit de l’excellence des prestations de Julian de Guzman, d’Amado Guevara et de Dwayne De Rosario, Toronto perd son dernier match contre les Red Bulls de New York sur la marque de 5‑0, se voyant ainsi évincé des séries éliminatoires.
Mo Johnston, le directeur général, embauche alors Predrag Radosavljevic (Preki), une légende du soccer nord‑américain, comme entraîneur-chef à l’orée de la saison 2010. Toutefois, les choses ne se passent pas vraiment comme prévu, Mo Johnston et Preki étant tous deux remplacés en fin de saison. Une nouvelle fois, l’équipe ne réussit pas à se qualifier pour les séries éliminatoires en dépit des 15 buts marqués par Dwayne De Rosario, ce qui fait de lui le troisième meilleur buteur de la ligue.
En 2010, le club adopte une nouvelle approche tactique, faisant appel aux services de Jürgen Klinsmann et de son cabinet de conseil, SoccerSolutions, pour évaluer la situation de la franchise et tracer une feuille de route pour l’avenir. Ancien entraîneur en chef de l’équipe nationale allemande et du Bayern de Munich, Jürgen Klinsmann suggère de faire évoluer l’organisation sur le terrain vers une formation classique en 4‑3‑3, dite « à la hollandaise », et désigne l’ancien international néerlandais Aron Winter comme le candidat idéal pour conduire l’équipe vers le succès. Dans la foulée, la formation est largement revue et intègre notamment deux nouveaux joueurs désignés, le buteur Danny Koevermans et le milieu de terrain Torsten Frings. Le 19 mars 2011, les Reds sont opposés à la franchise d’expansion de Vancouver, les Whitecaps, lors du premier match de la saison à l’Empire Field à Vancouver. Au cours de cette partie, Dwayne De Rosario marque le 8 000e but de l’histoire de la MLS, ce qui n’empêche pas Vancouver de battre Toronto 4‑2, donnant ainsi le ton pour la saison à venir. Le 1er avril, Dwayne De Rosario est échangé aux Red Bulls de New York à la suite d’un différend contractuel. Les Red Bulls l’échangent à leur tour au D.C. United. En 2011, il va marquer 16 buts et offrir 12 passes décisives avant d’être nommé joueur le plus utile de la ligue et de décrocher le soulier d’or de la MLS. Une fois de plus, le TFC, avec une fiche de 6‑13‑15, ne réussit pas à se qualifier pour les séries éliminatoires.
Comme à l’habitude, la franchise de Toronto entame la saison 2012 pleine d’espoir; cependant, de nombreuses blessures et une formation plutôt terne débouchent sur des résultats médiocres. En début de saison, les Reds alignent neuf défaites d’affilée, mettant ainsi fin, de fait, à leurs espoirs de séries éliminatoires alors qu’à peine deux mois se sont écoulés et qu’il en reste encore cinq à jouer en saison régulière. Cette année‑là, le TFC ne gagne que cinq matchs, terminant dernier de la ligue. Aron Winter démissionne de son poste de directeur technique et entraîneur‑chef pour être remplacé par Paul Mariner, mais la tendance n’arrive pas à être inversée et les Reds continuent leur mauvaise série. Julian de Guzman est échangé au Dallas FC au milieu de la saison, et Torsten Frings prend sa retraite avant le début de la saison suivante.
Fin 2012, la franchise de Toronto embauche Kevin Payne comme directeur général. Il nomme Ryan Nelsen comme entraîneur en janvier 2013, alors que ce dernier est encore en activité au Queens Park Rangers en Angleterre. Kevin Payne obtient rapidement la signature du milieu de terrain argentin Matías Laba comme jeune joueur désigné et remanie la formation une fois de plus. Cependant, à l’image des années précédentes, ces changements ne fonctionnent pas et le nouvel entraîneur ne peut conduire son équipe qu’à une fiche de 6‑17‑11. Le TFC termine 9e de l’Association Est et 17e de la ligue, ne précédant au classement que le Chivas USA et le D.C. United. Tim Leiweke est nommé président de MLSE au cours de la saison. Il congédie Kevin Payne en septembre, le remplaçant par Tim Bezbatchenko.
Le Toronto FC procède alors à deux ajouts très ambitieux à sa formation avant le début de la saison 2014, obtenant la signature du milieu de terrain de l’AS Roma Michael Bradley et de l’attaquant de Tottenham Hotspur Jermain Defoe comme joueurs désignés. Ces deux joueurs sont au sommet de leur carrière, une évolution importante par rapport aux précédents joueurs désignés qui, pour l’essentiel, étaient des vedettes vieillissantes aux capacités footballistiques sur le déclin. L’équipe échange également Matías Laba à Vancouver pour faire de la place pour un troisième joueur, le buteur brésilien Gilberto, un jeune plein de promesses qui n’a toutefois pas encore totalement fait ses preuves. La franchise de Toronto fait également revenir Dwayne De Rosario dans l’équipe après une séparation qui a tourné au vinaigre trois ans plus tôt. Dans un premier temps, s’appuyant sur les excellentes prestations du gardien vétéran brésilien Júlio César en pleine confiance qui est en prêt à Toronto afin de se préparer pour la Coupe du monde 2014, l’équipe obtient de bons résultats. Sous l’impulsion des buts inscrits par Jermain Defoe, le TFC remporte ses deux premiers matchs de la saison, ce qui ne lui était jamais arrivé. Le joueur vedette marque 11 buts durant la saison; toutefois, en raison de blessures, il ne totalise que 16 apparitions lors des matchs de la ligue. Gilberto, quant à lui, apporte sa contribution à l’équipe avec 7 buts, trouvant le chemin des filets plus régulièrement vers la fin de la saison. En dépit d’une fiche de 11‑15‑8, la meilleure de son histoire, les Reds n’atteignent pas les séries éliminatoires. Fin août, Ryan Nelsen est congédié et remplacé par Greg Vanney.
Jermain Defoe est échangé, après la saison régulière, au club anglais du Sunderland A.F.C. contre l’international américain Jozy Altidore. Pendant ce temps, le contrat de Gilberto est annulé, et sa place de joueur désigné est comblée par Sebastian Giovinco en provenance du club italien de la Juventus FC. Avec Greg Vanney sur le banc, l’équipe connaît à nouveau un bon départ, battant Vancouver 3‑1 lors du premier match de la saison avec deux buts de Jozy Altidore. Les Reds produisent parfois un jeu d’excellente qualité, obtenant un certain nombre de victoires qui vont stimuler leur confiance, notamment sur Montréal, Orlando et les New York Red Bulls; toutefois, incapables de maintenir ce niveau régulièrement tout au long de la saison, ils souffrent de résultats en dents de scie. Cette année‑là, les deux plus longues séries du TFC sans défaite ne sont que de quatre matchs chacune. Sebastian Giovinco réalise, lui, une excellente saison qui dépasse les attentes, battant, avec 22 buts et 16 passes décisives, le record du nombre de points marqués en une seule saison en MLS, décrochant, en récompense de ses performances, le prix du joueur le plus utile de la ligue, et devenant ainsi le premier joueur du TFC à obtenir cet honneur. Après avoir obtenu la première qualification de son histoire pour les séries éliminatoires grâce à une victoire 2‑1 sur les Red Bulls, la franchise de Toronto termine la saison avec deux défaites de suite, notamment contre son futur opposant lors de la première ronde, l’Impact de Montréal. Finalement, le résultat lors de cette première ronde des séries éliminatoires sera du même tonneau, puisque le TFC est éliminé par Montréal sur la marque sans appel de trois matchs à zéro.
Le TFC termine la saison régulière 2016 à la troisième place de l’Association Est de la MLS. Avec une fiche de 14 victoires, 9 défaites et 11 matchs nuls, le club se qualifie pour les séries éliminatoires de la MLS où il rencontre au premier tour l’Union de Philadelphie. La franchise de Toronto bat l’Union 3‑1 au BMO Field, grâce à des buts de Sebastian Giovinco (qui avait déjà marqué 17 buts en saison régulière), de Jonathan Osorio et de Jozy Altidore.
Le TFC poursuit sa route face au New York City FC en demi‑finale de l’Association Est. Au match aller, New York adopte un style de jeu défensif, tandis que l’équipe canadienne mise sur l’attaque et l’emporte 2‑0 grâce à deux réalisations en fin de partie de Jozy Altidore et Tosaint Ricketts. Lors du match retour au Yankee Stadium, le TFC attaque avec une grande détermination et l’emporte 5‑0 sans que New York ne puisse riposter, Jozy Altidore et Jonathan Osorio inscrivant chacun un but, tandis que Sebastian Giovinco réussit un triplé. La franchise de Toronto remporte donc la série 7‑0 sur l’ensemble des deux matchs et se qualifie pour la première fois de son histoire pour la finale de l’Association de l’Est. Quelques heures plus tôt, Montréal était devenu le premier club canadien à atteindre cette même étape des séries éliminatoires. Les deux équipes vont donc se rencontrer pour une finale d’Association entièrement canadienne.
La première manche de la finale se joue à guichets fermés dans un stade olympique comble où se pressent 61 004 spectateurs. À la 53e minute, l’Impact mène par trois buts à zéro, avant que Toronto n’inscrive deux buts en fin de partie. Le match retour se déroule dans un BMO Field détrempé par la pluie, le 30 novembre à Toronto, et se termine, à la fin du temps réglementaire, sur cette même marque de 3‑2, les deux équipes se retrouvant alors à égalité 5‑5 sur l’ensemble des deux matchs et devant disputer des prolongations. La franchise de Toronto marque deux buts lors de la première période des prolongations, remportant le match 5‑2 et la série sur la marque cumulée de 7‑5. Les buteurs du TFC sont Armando Cooper, Nick Hagglund, Benoit Cheyrou, Tosaint Ricketts et Jozy Altidore, qui devient le premier joueur à marquer lors de cinq matchs consécutifs des séries éliminatoires. Après avoir remporté cette série, le club ontarien est le premier club canadien à atteindre la finale du Championnat de la MLS.
Le TFC reçoit, au BMO Field, le Sounders FC de Seattle le 10 décembre, alors que règnent des températures négatives. En dépit du jeu orienté vers l’attaque de la franchise canadienne, la défense de l’équipe de Seattle réussit à préserver, après 120 minutes, une marque nulle et vierge. Le TFC est battu lors de la séance de tirs au but qui suit les prolongations par 5 tirs au but à 4.
Le milieu offensif Victor Vazquez signe un contrat avec le club juste avant le début de la saison 2017 et vient ainsi renforcer l’équipe en milieu de terrain. De nombreux journalistes présentent Victor Vazquez comme étant la pièce qui manquait au club. Meneur de jeu, il libère Michael Bradley qui assume dorénavant un rôle plus défensif au centre. La formation en 3–5–2 du Toronto FC, axée sur la possession et l’attaque, son jeu de position rigoureux et ses attaques ouvertes sur les ailes permettent au club de mener la ligue avec 74 buts sur l’ensemble de la saison (les attaquants Giovinco et Altidore en marquant respectivement 16 et 15). Le TFC établit plusieurs records durant la saison 2017, notamment en nombre de matches gagnés (20), de buts concédés (37), de jeux blancs (13), de points à domicile (42), de victoires à l’extérieur (7) et de points à l’extérieur (27). Le club remporte à la fois la Coupe des voyageurs et la Coupe Trillium, et finit la saison avec un record de la MLS de 69 points (20 victoires, 5 défaites, 9 nuls) en remportant le Supporters Shield avec pas moins de 12 points d’avance sur le club suivant.
Le TFC se montre compétitif lors des phases éliminatoires, battant les Red Bulls de New York en demi-finale de l’Association de l’Est (grâce aux buts marqués à l’extérieur après un ex aequo 2–2 sur l’ensemble des matchs joués) et le Columbus Crew en final de l’Association de l’Est (avec un score de 1–0 sur l’ensemble des matchs). Le club retourne à la Coupe de la MLS lors d’un nouveau match contre les Sounders de Seattle le 9 décembre 2017. Grâce à son implacable style offensif, le TFC remporte le match sur le score de 2–0, avec des buts d’Altidore et Vazquez, et devient le premier club canadien à gagner la coupe de la MLS.
Championnat canadien et Ligue des champions de la CONCACAF
La Coupe des Voyageurs est introduite en 2002 pour récompenser la meilleure équipe canadienne de la USL A‑League. À cette époque, quatre équipes se disputent la coupe : l’Impact de Montréal, les Lynx de Toronto, le Storm de Calgary et les Whitecaps de Vancouver. En 2008, le trophée est attribué au vainqueur du Championnat canadien, un tournoi qui détermine l’équipe canadienne qui jouera l’année suivante en Ligue des champions de la Confédération de football d’Amérique du Nord, d’Amérique centrale et des Caraïbes (CONCACAF). Le Toronto FC remporte le Championnat canadien et la Coupe des Voyageurs à six reprises : en 2009, 2010, 2011, 2012, 2016 et 2017.
En 2009 et en 2010, le TFC, l’Impact de Montréal et les Whitecaps de Vancouver concourent pour mettre la main sur la coupe en utilisant une formule de « poule », chaque équipe affrontant les deux autres. Le tournoi 2009 connaît une conclusion spectaculaire le 18 juin 2009. Le TFC est alors deuxième et doit obtenir une large victoire contre Montréal pour passer devant Vancouver et remporter le championnat à la différence de buts. À la 24e minute du match contre l’Impact, les Reds sont menés 1‑0, jusqu’à ce que, dans un match fou, l’équipe de Toronto finisse par l’emporter sur la marque de 6‑1, grâce notamment à un triplé de Dwayne De Rosario, obtenant une victoire mémorable qui lui offre le Championnat et restera gravée dans les mémoires comme le « Miracle de Montréal ». Grâce à ce titre, le TFC participe pour la première fois à la Ligue des champions de la CONCACAF, une aventure à laquelle les Islanders de Porto Rico mettent rapidement fin en remportant la ronde préliminaire.
La franchise de Toronto participe à la Ligue des champions de la CONCACAF en quatre autres occasions. En 2010‑2011 et en 2012‑2013, les Reds réussissent à atteindre la première phase de groupes, sans toutefois aller plus loin. Lors du tournoi 2011‑2012, ils décrochent la deuxième place de leur groupe et obtiennent le droit de disputer un quart de finale contre le Galaxy de Los Angeles, champion MLS 2011 en titre. Lors du premier match, le TFC obtient l’égalité 2‑2 à l’issue d’un âpre combat disputé à Toronto dans un centre Rogers en ébullition, les partisans locaux ne cessant de jeter des canettes de bière et des serpentins en direction de David Beckham. Lors du deuxième match disputé à Los Angeles, la franchise de Toronto fait preuve d’une immense abnégation, remportant la partie 2‑1 et, du même coup, la série en deux matchs. La demi‑finale contre le Santos Laguna est lancée sous de bons auspices, puisque les Reds obtiennent un match nul 1‑1 à Toronto. Dans le deuxième match, à Torreón au Mexique, le TFC qui mène 2‑1 s’écroule littéralement lors de la deuxième mi‑temps, et laisse le Santos Laguna s’envoler pour remporter le match 6‑2 et la série du même coup.
La meilleure performance du TFC à la Ligue des champions de la CONCACAF a lieu en 2018. Le TFC entame sa campagne en février, seulement quelques mois après sa victoire au championnat MLS en décembre 2017. Le club commence le tournoi avec un score de 2 à 0 en match aller-retour contre les Rapids du Colorado. Aux quarts de finale, ils affrontent les Tigres de la UANL, champions en titre de la Liga MX 2017 et deux fois demi-finalistes à la Ligue des champions (2015-2016 et 2016-2017). Le TFC surprend l’équipe mexicaine en remportant le match aller 2 à 1 à Toronto, et en comptant 2 buts cruciaux au match retour à Monterrey, au Mexique, que les Tigres finissent néanmoins par remporter (3 à 2). Le TFC se rend en demi-finale en raison de la règle des buts marqués à l’extérieur, qui sont doublés en cas d’égalité au cumul des points. Le TFC bat le Club América, champions CONCACAF de 2015-2016, sur la marque cumulée en demi-finales (4 à 2), grâce à une victoire au match aller de 3 à 1 à Toronto et un match nul (1 à 1) au Estadio Azteca à Mexico.
Le TFC devient ainsi le deuxième club canadien à se rendre aux finales de la Ligue des champions, contre le Club Deportivo Guadalajara. Après une défaite de 1 à 2 à Toronto, le TFC reprend du poil de la bête et remporte le match retour avec un score de 2 à 1 en temps régulier. Aux tirs de confrontation, toutefois, le TFC manque deux occasions de marquer et perd le match. L’attaquant torontois Sebastian Giovinco remporte le Ballon d’or du plus grand nombre de buts marqués (4).
Culture des partisans
Lorsque le TFC fait son entrée dans la ligue en 2007, la MLS est largement perçue comme une ligue accueillante pour les familles, avec peu de partisans fanatiques et des matchs qui se jouent devant un parterre de spectateurs réduit dans les immenses stades de la NFL qui sonnent plutôt creux pour l’occasion. La franchise de Toronto est l’un des clubs qui va bouleverser ce modèle, en jouant ses matchs à domicile dans un stade plus intime réservé au soccer avec de nombreuses travées remplies de partisans fanatisés. L’atmosphère dans le stade reflète la nature cosmopolite du soccer à Toronto, les partisans de toutes origines, notamment italienne, portugaise, caribéenne, britannique ou brésilienne, se regroupant pour soutenir ensemble leur nouveau club. Des groupes de partisans comme les Kings in the North, U‑Sector, Inebriatti, Tribal Rhythmn Nation et les Red Patch Boys soutiennent chacun le club en utilisant les moyens propres à leur culture d’origine, que ce soit en tapant sur des percussions, en chantant, en agitant des drapeaux ou en réalisant des tifos spectaculaires.
Ces partisans savent également se faire entendre lorsqu’ils sont mécontents. En 2010, en réaction à l’augmentation du prix des billets et à une qualité de jeu qui ne s’améliore pas, ils reprennent à tue‑tête la chanson des Twisted Sister « We’re Not Gonna Take It » (nous n’allons pas l’accepter). Les partisans expriment également leur frustration en agitant des drapeaux frappés d’un $ et en suspendant dans le stade des bannières arborant des slogans comme « La victoire avant les profits » et « Tout pour l’argent ».
Toutefois, durant les premières années, le soutien au club reste fort. À l’occasion des cinq premières saisons, le nombre moyen de spectateurs par match s’établit à 20 000 personnes. Il tombe à environ 18 000 personnes lors des deux saisons suivantes, avant de remonter aux alentours de 23 000 en 2014 et 2015, pour finalement atteindre 26 583 lors de la saison 2016. Le record du nombre de spectateurs au BMO Field – 36 045 personnes – a été établi le 10 décembre 2016 en finale de la Coupe MLS contre les Sounders de Seattle.
Les équipes de jeunes
Le Toronto FC met sur pied, en 2008, une académie de soccer avec des équipes de jeunes de toutes les classes d’âge, des moins de 10 ans au moins de 21 ans. Les moins de 18 ans et les moins de 17 ans jouent en Ligue canadienne de soccer (LCS) jusqu’à la fin de la saison 2012, lorsque cette dernière perd son homologation officielle de l’Association canadienne de soccer pour un certain nombre de matchs truqués. En 2014, les moins de 18 ans commencent à jouer en League1 Ontario, une ligue régionale mettant l’accent sur le développement de joueurs de moins de 23 ans et offrant une voie d’accès vers le soccer professionnel. En 2015, la Toronto FC Academy intègre également la Premier Development League des United Soccer Leagues. Doneil Henry est le premier joueur diplômé de l’académie à signer un contrat professionnel. Parmi les autres joueurs passés par la TFC Academy, on compte des internationaux canadiens comme Ashtone Morgan, Russell Teibert et Keven Alemán.
Le Toronto FC possède également une équipe réserve, appelée TFC II, qui joue en United Soccer League, ses matchs à domicile ayant lieu au centre de soccer de l’Ontario à Vaughan en Ontario. Tout au long de la saison, des joueurs passent du TFC au TFC II et réciproquement.
Résultats en Championnat canadien
2009
Équipe |
V |
N |
D |
BP |
BC |
DB |
PTS |
Toronto FC |
3 |
0 |
1 |
8 |
3 |
+5 |
9 |
3 |
0 |
1 |
5 |
1 |
+4 |
9 |
|
0 |
0 |
4 |
1 |
10 |
‑9 |
0 |
2010
Équipe |
V |
N |
D |
BP |
BC |
DB |
PTS |
Toronto FC |
2 |
2 |
0 |
3 |
0 |
+3 |
8 |
Whitecaps FC de Vancouver |
0 |
4 |
0 |
2 |
2 |
0 |
4 |
Impact de Montréal |
0 |
2 |
2 |
2 |
5 |
‑3 |
2 |
2011
Demi‑finale
Match aller |
FC Edmonton |
0‑3 |
Toronto FC |
Match retour |
Toronto FC |
1‑0 |
FC Edmonton |
Résultat |
Le Toronto FC remporte la victoire par 4‑0 sur l’ensemble des deux matchs
|
Finale
Match aller |
Whitecaps de Vancouver |
1‑1 |
Toronto FC |
Match retour |
Toronto FC |
2‑1 |
Whitecaps de Vancouver |
Résultat |
Le Toronto FC remporte la victoire par 3‑2 sur l’ensemble des deux matchs. |
2012
Demi‑finale
Match aller |
Impact de Montréal |
0‑0 |
Toronto FC |
Match retour |
Toronto FC |
2‑0 |
Impact de Montréal |
Résultat |
Le Toronto FC remporte la victoire par 2‑0 sur l’ensemble des deux matchs. |
Finale
Match aller |
Whitecaps de Vancouver |
1‑1 |
Toronto FC |
Match retour |
Toronto FC |
1‑0 |
Whitecaps de Vancouver |
Résultat |
Le Toronto FC remporte la victoire par 2‑1 sur l’ensemble des deux matchs. |
2016
Demi‑finale
Match aller |
Toronto FC |
4‑2 |
Impact de Montréal |
Match retour |
Impact de Montréal |
0‑0 |
Toronto FC |
Résultat |
Le Toronto FC remporte la victoire par 4-2 sur l’ensemble des deux matchs. |
Finale
Match aller |
Toronto FC |
1‑0 |
Whitecaps de Vancouver |
Match retour |
Whitecaps de Vancouver |
2-1 |
Toronto FC |
Résultat |
Le Toronto FC s’impose en fonction de la règle des buts marqués à l’extérieur. * |
*En cas d’égalité sur l’ensemble des deux matchs, les buts marqués à l’extérieur comptent double.
2017
Demi-finale
Match aller |
Fury FC d’Ottawa |
2–1 |
Toronto FC |
Match retour |
Toronto FC |
4–0 |
Fury FC d’Ottawa |
Résultat |
Le Toronto FC remporte la victoire par 5-2 sur l’ensemble des deux matchs. |
Finale
Match aller |
Impact de Montréal |
1–1 |
Toronto FC |
Match retour |
Toronto FC |
2–1 |
Impact de Montréal |
Résultat |
Le Toronto FC remporte la victoire par 3-2 sur l’ensemble des deux matchs. |
Membre du Panthéon du soccer
Jim Brennan (Musée et Panthéon du soccer)