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Éditorial : Le courage de Terry Fox

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Terry Fox est de ceux qui n’abandonnent jamais. Bien que brève, sa vie sera totalement orientée vers l’atteinte de ses objectifs. Les obstacles ne font que renforcer sa détermination. Alors qu’il apprend qu’il est atteint d’un cancer et qu’il va perdre une jambe, il décide de faire quelque chose pour aider les autres victimes de cancer. Quand, le 28 juin 1981, la maladie l’emporte, il lègue un héritage d’espoir qui va pousser des millions de gens à prendre la relève de sa cause.

Le courage de Terry Fox

Terry Fox voit le jour le 28 juillet 1958 à Winnipeg, dans une famille de sportifs. Il est le deuxième de quatre enfants. Extraordinairement patient et persévérant, il aime les jeux qui se prolongent dans le temps. Il passe de longues heures à son jeu de hockey sur table, s’inventant des calendriers de saison des plus complexes. Ensuite, il joue dans les deux équipes, et persiste bien au-delà du moment où le jeu a perdu de son intérêt, juste pour « voir qui gagnera ».

En 8e année, Terry Fox ne pense qu’à une chose, jouer au basketball, mais il n’est pas très bon. L’entraîneur essaie de l’orienter vers d’autres sports – la lutte ou la course de fond. Par respect pour son entraîneur, Terry s’entraînera à la course, mais il n’abandonne pas son projet de jouer au basketball. Avec cran et détermination, s’accrochant dans les moments difficiles, Terry finit par faire partie de l’équipe. Il arrive 19e sur 19 joueurs et obtient une minute de jeu pendant toute la durée de la saison. Pourtant, il ne lâche pas et se rend tôt à l’école tous les matins pour pouvoir s’entraîner.

L’année suivante, il figure parmi les 12 meilleurs de son équipe, ceux qui sont le plus longtemps sur le terrain. En 10e année, il est meneur arrière. En 12e, conjointement avec son ami Doug Alward, il remporte le titre d’Athlète de l’année de son école secondaire à Port Coquitlam (C.-B.). Terry Fox excelle aussi dans ses études qu’il achève avec un bulletin scolaire « entaché » d’un seul B parmi la flopée de A.

Terry continue à jouer au basketball à l’Université Simon Fraser. Son expérience d’athlète l’a habitué à ressentir de la douleur mais, vers la fin de sa première année, il éprouve dans son genou droit une douleur qui ne lui est pas familière. Un bon matin, il s’aperçoit qu’il ne peut pas se mettre debout. Une semaine plus tard, le 9 mars 1977, on lui apprend qu’il ne s’agit pas, comme il le croyait, d’un simple problème du cartilage, mais bien d’une tumeur. Il faut lui amputer la jambe au-dessus du genou.

La nuit précédant l’amputation, alors qu’il lit l’histoire d’un coureur amputé, il prend la résolution de relever lui aussi ce nouveau défi pour pouvoir dire qu’aucun handicap ne l’aura pas mis hors combat. Comme sa chimiothérapie dure 16 mois, il a le temps d’observer la souffrance sur les visages qui l’entourent. Il décide de ne pas se contenter de s’aider lui-même, mais d’aider à trouver un traitement pour guérir le cancer. Comme toujours, ne cédant jamais à la facilité, il envisage de traverser le Canada à pied pour sensibiliser les gens et amasser des fonds pour la recherche contre le cancer.

Terry Fox sur la route

Sa course de fond, baptisée le Marathon de l’espoir, débute le 12 avril 1980, lorsqu’il trempe sa jambe artificielle dans les eaux froides de l’Atlantique, à St. John’s à Terre-Neuve. De sa foulée bien particulière, il parcourt plus de 40 km par jour. Le long du trajet, au fur et à mesure que ses motivations sont connues, les gens bordent les rues, l’applaudissent, l’encouragent, et donnent de l’argent.

Terry est galvanisé par les foules. Il tient bon jusqu’au 1er septembre 1980, malgré la douleur des plaies et de l’abrasion causées par sa prothèse. Après un énergique départ matinal depuis Thunder Bay, il commence à tousser et à ressentir une douleur dans la poitrine. Rien ne calme cette douleur, ni le repos ni la course. Cependant, il continue jusqu’à ce que les bords de la route deviennent déserts, puis il grimpe avec lassitude dans la camionnette conduite par son ami Doug. En fait, il s’agit d’une rechute et le cancer a maintenant envahi ses poumons.

Après 143 jours et 5373 km de course, il est de retour à Port Coquitlam. En conférence de presse, il dit : « Je vais faire de mon mieux. Je vais me battre. Je vous promets que je n’abandonnerai pas. » Puis, pendant les dix mois qui suivront, il luttera de toutes ses forces contre la maladie qui détruit son jeune corps. Il reçoit l’Ordre du Canada, le titre de Vedette de l’actualité de l’année et le trophée Lou Marsh. Le réseau CTV organise un téléthon qui permet de rassembler 10 millions de dollars. À travers tout cela, il refuse qu’on lui attribue le rôle de héros.

Terry Fox meurt entouré de sa famille un mois après son 23e anniversaire. Dans tout le pays, on pleure ce jeune homme déterminé au sourire si aimable. Depuis, beaucoup célèbrent sa mémoire en participant à la course Terry Fox et en contribuant à la Fondation Terry Fox, qui a permis de recueillir à l’échelle internationale plus de 700 millions de dollars pour la recherche contre le cancer. Terry n’a jamais abandonné. Son héritage d’espoir continue à se transmettre.

Voir aussi Terry Fox : modèle et inspiration et Terry Fox et le développement des prothèses pour la course à pied.

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