Tantramar, marais | l'Encyclopédie Canadienne

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Tantramar, marais

Le marais Tantramar est l'un des quatre marais littoral d'eau salé qui couvrent ensemble une superficie de 20 230 ha sur l'isthme étroit de Chignecto, qui relie le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse.
Tantramar, marais
De nos jours, les marais constituent une des aires de reproduction les plus diversifiées et importantes au monde pour certaines esp\u00e8ces, notamment pour le Busard Saint-Martin (photo de John de Visser).

Son réseau complexe de tourbières, de rivières, de lacs et de marais était autrefois l'habitat de milliers d'oiseaux aquatiques. La construction de digues, commencée par les Acadiens dans les années 1670, afin de transformer les marais en terres cultivables avait entraîné, au début du XXe siècle, l'assèchement de plus de 90 p. 100 des marais de Chignecto. À cette époque, le riche limon déposé par les marées de la Baie de Fundy alimentaient une industrie du foin lucrative et la région était surnommée « la plus grande prairie de foin du monde ». Le marché du foin a décliné en raison de la croissance de l'industrie automobile et les terres gagnées sur la mer se sont peu à peu dégradées. Ces dernières années, des organismes fédéraux, provinciaux et privés ont réclamé des centaines d'hectares de marais afin de les redonner aux oiseaux aquatiques. Le projet le plus important, mené par le Service Canadien de la faune, comprend la restauration d'un habitat approprié pour la faune. Cet habitat s'étend sur 1740 ha de la Réserve nationale de la faune de Tintamarre, en amont de la rivière Tantramar. Les marais actuels comptent parmi les aires de reproduction les plus peuplées au monde en ce qui concerne certaines espèces, comme le faucon des marais. Ils font également vivre de petites entreprises oeuvrant dans le domaine du rat musqué et du riz sauvage. Le nom Tantramar dérive du mot français « tintamarre » et fait référence au bruit de la marée remontant la rivière ou à celui du vol des oies sauvages dans les marais.