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John Snow

John Snow, ou Intebeja Mani, qui signifie « le phoque qui marche », porte-parole des Autochtones, philosophe, homme d’État, chef spirituel (né le 31 janvier 1933 à Morley, en Alberta, et mort le 15 juin 2006). John Snow fut le premier Stoney-Nakoda à être ordonné au sein de l’Église unie du Canada (1963).

Enfance

John Snow naît le 31 janvier 1933 dans la réserve des Stoneys-Nakodas de Morley, en Alberta. C’est le fils de Cora Bigstoney et Tom Snow. Son grand-père, le chef Jonas Goodstoney, lui donne son nom autochtone – Intebeja Mani –, qui signifie « le phoque qui marche ». C’est sous ce nom qu’il est connu jusqu’à l’âge de huit ans, lorsqu’il est envoyé dans un pensionnat indien de Morley dirigé par l’Église unie du Canada. Il portera ensuite le nom de son oncle – John Snow – tué dans un accident de la route en 1929. John Snow termine ses études à l’âge de 16 ans et retourne alors chez lui, dans sa réserve, où il apprend à chasser et à piéger.

Éducation

De 1958 à 1962, John Snow poursuit et termine ses études à la Cook Christian Training School de Phoenix, en Arizona. C’est la première personne de sa bande à obtenir un diplôme postsecondaire.

De retour en Alberta, John Snow s’inscrit au collège St. Stephen’s, à Edmonton. Il est ordonné pasteur de l’Église unie au printemps de 1963. John Snow est ainsi le premier Stoney-Nakoda à être ordonné au sein de l’Église unie du Canada.

Mariage et famille

En 1960, John Snow épouse sa camarade de classe Alva Townsend, une Quechan d’Arizona. Ils auront sept enfants : John Jr., Rachel, Terry, Tony, Gloria, Billy et Teresa.

Vie de pasteur

En 1966, John Snow est pasteur pour deux Premières nations cries dans l’Est de l’Alberta : Il est également pasteur pour la Première nation Carry the Kettle, en Saskatchewan, et pour les communautés Apache et Pima de Fort McDowell, au nord-est de Phoenix. En 1968, il devient pasteur de sa réserve à Morley.

John Snow restera un chrétien Stoney-Nakoda dévoué durant toute sa vie. Il pense que la foi chrétienne et les religions des Premières nations peuvent coexister de manière harmonieuse. Il participe à des organismes et à des événements qui contribuent à rapprocher les deux perspectives religieuses, notamment le All Tribes Presbytery of the United Church (presbytère de toutes les tribus de l’Église unie) et l’Indian Ecumenical Conference (conférence œcuménique indienne), un rassemblement à l’échelle du continent des anciens, des jeunes et des chefs religieux autochtones qui chérissent leur patrimoine spirituel.

Carrière de chef

Lorsqu’il rentre chez lui en 1968, John Snow trouve une communauté affectée par le chômage, les difficultés liées à l’autonomie gouvernementale et plusieurs problèmes socio-économiques, tels que des logements et des services d’éducation et médicaux inadéquats (voir : Autochtones : conditions économiques; Conditions sociales des Autochtones; Questions relatives aux femmes autochtones). Il s’efforce alors de porter ces problèmes à l’attention des représentants du gouvernement, mais n’étant pas lui-même représentant élu de sa communauté, il n’obtient guère satisfaction.

De nombreux membres et anciens de sa bande l’encouragent à se présenter à l’élection du chef de la Première nation Wesley – un poste qui pourrait lui conférer plus d’autorité auprès du gouvernement fédéral. John Snow refuse dans un premier temps, mais réalise ensuite que c’est peut-être le seul moyen pour lui d’attirer l’attention du gouvernement sur sa communauté.

Il est élu chef des Wesley en 1968, entre en fonction en janvier 1969 et restera à ce poste au cours des 24 années qui suivirent. Il sera une nouvelle fois chef entre 1996 et 2000, date à laquelle il se retire définitivement de la politique.

À son poste de chef, John Snow se bat pour le respect des droits ancestraux et contribue à l’établissement d’un certain nombre d’installations publiques dans sa communauté d’origine. Ardent promoteur de l’éducation, il aide également à mettre en place des écoles communautaires à Morley et à accueillir dans sa communauté, en 2002, la Conférence mondiale des peuples indigènes sur l’éducation.

Carrière politique

Lorsque le gouvernement Trudeau propose le controversé Livre blanc de 1969, John Snow et d’autres chefs de l’Alberta présentent leur réponse sous la forme d’un rapport – Citizens Plus (qui sera connu sous le nom de « Livre rouge ») – devant la Chambre des communes en 1970. Ce rapport fait valoir les droits des Autochtones et les droits issus des traités au Canada (voir Autochtones : politique gouvernementale).

Activement engagé pour le soutien des droits des Autochtones, John Snow devient en 1971 directeur du programme Treaty and Aboriginal Rights Research de l’Indian Association of Alberta. À ce poste, il se documente et étudie les revendications territoriales et les droits issus des traités. En 1990, et une nouvelle fois en 1999, John Snow tire parti de ce qu’il a appris pour négocier avec succès deux revendications territoriales au nom de son peuple, la Première nation Stoney.

En 1976, il fait pression auprès de la reine Elizabeth II qui lui accorde une audience. L’année suivante, John Snow offre au prince Charles un livre qu’il a écrit sur l’histoire de son peuple et intitulé These Mountains are Our Sacred Places (1977).

Prix et autres distinctions honorifiques

John Snow s’est vu décerner de nombreux prix et distinctions honorifiques tout au long de sa vie. Parmi les plus prestigieux, on peut citer un doctorat honorifique en Droit de l’Université de Calgary, en 1981, et un doctorat honorifique en théologie du Cook College and Theological School, en Arizona, en 1986.

Sa plus belle récompense est peut-être d’avoir laissé dans les mémoires le souvenir d’un chef humble et intelligent qui a aidé à protéger les droits des Autochtones et est parvenu à attirer l’attention sur les problèmes qui les affectent.

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