Elizabeth II, reine du Canada, du Royaume-Uni et des 13 autres royaumes du Commonwealth (née le 21 avril 1926 à Londres, au Royaume-Uni; décédée le 8 septembre 2022 au château de Balmoral, Aberdeenshire, en Écosse). La reine a régné depuis 1952 et elle était chef d’État du Canada, du Royaume-Uni, et des 13 autres royaumes du Commonwealth. Elizabeth II a été le premier monarque à être couronnée reine du Canada. Son règne a été le plus long règne de l’histoire de la Grande-Bretagne et du Commonwealth, et elle a célébré son jubilé de platine, le 70e anniversaire de son accession au trône, en 2022.
Naissance
La princesse Elizabeth Alexandra Mary naît le 21 avril 1926 au 17 Bruton Street, la maison de Londres de ses grands-parents maternels, Claude et Cecilia Bowes-Lyon, le comte et la comtesse de Strathmore. Son père est le prince Albert, duc de York (futur George VI), deuxième fils du roi George V et de la reine Mary, et sa mère est la duchesse d’York, anciennement Lady Elizabeth Bowes-Lyon.
Au moment de sa naissance, elle est la troisième en lice pour le trône, mais il semble improbable qu’elle devienne un jour reine. Son oncle, le futur Edward VIII, n’est pas marié à l’époque, mais le public présume qu’éventuellement il finira par se marier et avoir des enfants. Les lois de succession de l’époque stipulent que tout fils né du duc et de la duchesse de York précéderait Elizabeth dans la ligne de succession. Néanmoins, le public est très intéressé par la naissance de la première petite-fille du roi George V. Elizabeth est baptisée à la chapelle privée du palais de Buckingham le 29 mai 1926. Ses parrains et marraines comprennent entre autres un ancien gouverneur général du Canada, qui est son arrière-grand-oncle, le prince Arthur, duc de Connaught.
Jeunesse
Elizabeth n’a que huit mois lorsque ses parents s’embarquent pour une tournée mondiale de six mois, visitant l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Bien que la duchesse d'York ait écrit dans son journal qu’elle se « sent très malheure de devoir laisser son bébé », la jeune Elizabeth reste au Royaume-Uni sous les soins de ses grands-parents, comme le veut la coutume pour les tournées royales de l’époque. Malgré les périodes d’absence fréquentes, Elizabeth, ses parents et sa jeune sœur, la princesse Margaret Rose (1930-2002), forment une famille proche qui aime passer du temps ensemble. Bien que George V a la réputation d’être sévère envers ses enfants, il adore sa petite-fille et celle-ci entretient une relation étroite avec tous ses grands-parents.
Crise d’abdication
Le 20 janvier 1936, George V meurt, et l’oncle d’Elizabeth lui succède au trône en tant que roi Edward VIII. Son règne ne dure que 11 mois car il abdique le 10 décembre pour marier Wallis Simpson, une Américaine deux fois divorcée. Cette abdication change la vie de la jeune Elizabeth de 10 ans. Avec l’accession de son père au trône en tant que roi George VI, elle devient l’héritière présomptive, et toute la famille déménage au palais de Buckingham. Les jeunes princesses sont loin d’être enchantées des changements que l’ascension de leur père engendre dans leurs vies, car ceci implique moins de vie privée et moins de temps passé en famille.
Éducation
Elizabeth et Margaret sont éduquées à la maison par une gouvernante, Marion Crawford, qui leur enseigne l’histoire, la géographie, la littérature et la composition. Elles ont également d’autres gouvernantes qui leur enseignent le français, la musique et la danse. La reine est parfaitement bilingue, en anglais et en français. La grand-mère d’Elizabeth, la reine Mary, porte un vif intérêt à l’éducation de ses petites-filles et elle les emmène dans les musées et les sites historiques pour approfondir leurs connaissances sur l’histoire et la politique des îles britanniques. En grandissant, Elizabeth reçoit une éducation supplémentaire particulière pour l’aider à se préparer à sa future position, comme des cours d’histoire et de science politique en compagnie du vice-recteur du Eton College, sir Henry Marten. Elle passe également beaucoup de temps avec son père qui lui apprend de première main les devoirs d’un monarque constitutionnel.
Deuxième Guerre mondiale
Elizabeth et Margare demeurent au château de Windsor, à l’extérieur de Londres, tout au long du conflit de la Deuxième Guerre mondiale. Durant cette période, Elizabeth poursuit ses études et commence à assumer des responsabilités officielles. À 14 ans, elle participe à sa première diffusion radiophonique en s’adressant aux enfants du Royaume-Uni et du Commonwealth dans le cadre de l’émission de la BBC Children’s Hour. Elizabeth effectue son premier engagement seule en 1942 en inspectant le bataillon de chars des Grenadier Guards, en sa qualité de colonel en chef honoraire, le jour de son 16e anniversaire. Elle commence à accompagner ses parents lors d’engagements royaux à travers le Royaume-Uni en 1944, et elle devient conseillère d’État. En 1945, Elizabeth rejoint les rangs du Auxiliary Territorial Service en tant que subalterne et devient commandante junior vers la fin de la guerre.
Mariage
Elizabeth a rencontré le prince Philip de Grèce et du Danemark durant son enfance, mais elle commence à s’intéresser à lui pour la première fois lors d’une visite au Dartmouth Naval College, en 1939. Ils correspondent tout au long de la Deuxième Guerre mondiale, et Philip profite de ses congés de la Royal Navy pour aller au château Windsor.
Le 9 juillet 1947, le palais de Buckingham annonce les fiançailles d’Elizabeth et de Philip. Au Canada, le premier ministre William Lyon Mackenzie King convoque le Conseil privé canadien du roi afin d’approuver l’union de la future reine du Canada. Le couple se marie à Westminster Abbey, à Londres, le 20 novembre 1947. La cérémonie est diffusée sur les ondes radiophoniques de la BBC à un auditoire de 200 millions de personnes à travers le globe, permettant ainsi au Canada de participer aux célébrations. William Lyon Mackenzie King envoie au couple royal de l’argenterie antique comme cadeau de mariage (après consultation avec l’ancienne épouse vice-royale, la comtesse d’Athlone, une petite-fille de la reine Victoria) ainsi qu’un manteau de vison pour la princesse.
Maternité
Le premier enfant du couple royal, le prince Charles, naît au palais de Buckingham le 14 novembre 1948. Une fille, princesse Anne, vient au monde le 15 août 1950, suivie dix ans plus tard par le prince Andrew (19 février 1960) et encore un peu plus tard, par le prince Edward (10 mars 1964). Elizabeth exprime son intention d’être mère à temps plein et elle allaite Charles jusqu’à ce qu’elle contracte la rougeole alors qu’il est âgé de deux mois. Cependant, la santé déclinante de George VI signifie qu’Elizabeth doit assumer un calendrier exigeant d’engagements royaux alors que ses enfants sont encore très jeunes. En tant que reine, ses longues tournées du Commonwealth font en sorte que ses enfants passent de longues périodes avec leurs nounous et leur grand-mère, la reine Elizabeth, reine mère.
Première tournée du Canada
Elizabeth visite le Canada pour la première fois à l’automne 1951 en compagnie de Philip. Le couple royal représente le roi George VI, qui vient tout juste de subir une opération pour un cancer du poumon. Cette tournée suscite un énorme intérêt du public parce qu’Elizabeth et Philip, tout comme William et Catherine en 2011, semblent être un jeune couple prestigieux qui modernise la monarchie. Ils sont le premier couple à se rendre au Canada par voie aérienne plutôt que maritime, et ils se lancent dans les passe-temps canadiens, assistant à une partie de hockey au Maple Leaf Gardens, à une démonstration du Stampede de Calgary, et à une danse carrée à Rideau Hall. Ils sont accueillis à bras ouverts par les Canadiens de tous les milieux, bien qu’Elizabeth semble plus réservée et timide que le convivial Philip. Après son retour au Royaume-Uni, Elizabeth réfléchit à son séjour au Canada : « Je suis certaine que nulle part ailleurs il ne soit possible de trouver une terre plus remplie d’espoir, de bonheur, et de gens aussi fins, loyaux et généreux… Ils ont laissé dans nos cœurs un amour pour leur pays et son peuple qui ne refroidira jamais, et qui nous attirera toujours sur ses côtes. »
Accession au trône
George VI meurt le 6 février 1952 alors qu’Elizabeth et Philip le représentent lors d’un voyage au Kenya. La princesse de 25 ans lui succède automatiquement au trône en tant que reine Elizabeth II. La nouvelle reine et son mari retournent immédiatement au Royaume-Uni, et l’ascension au trône se fait dans un climat de bonne volonté remarquable de la part du public. Son père et son grand-père étaient deuxièmes fils et n’avaient pas été élevés en vue de devenir rois, mais Elizabeth est héritière présomptive du trône depuis son plus jeune âge et est extrêmement populaire.
À cette époque, le Canada se trouve entre deux gouverneurs généraux, alors c’est le juge en chef Thibaudeau Rinfret qui proclame « la haute et puissante princesse Elizabeth Alexandra Mary » reine et « Dame lige suprême du Canada ». En décembre 1952, les nouveaux titres officiels canadiens de la reine sont décernés à la conférence des premiers ministres du Commonwealth à Londres : Elizabeth II, par la grâce de Dieu du Royaume-Uni, du Canada et de ses autres royaumes et territoires, chef du Commonwealth, défenseure de la foi.
Couronnement
Elizabeth II est couronnée reine à l’abbaye de Westminster, le 2 juin 1953, et elle entre dans l’histoire en devenant le premier monarque à être couronné chef du Commonwealth et reine du Canada. Sur sa robe se trouvent les symboles des royaumes du Commonwealth, et des feuilles d’érable brodées qui représentent le Canada (voir aussi Emblèmes du Canada).
La décision sans précédent de la reine de permettre aux caméras de télévision de filmer le couronnement permet à tout le Commonwealth d’assister aux célébrations. Le couronnement devient la première émission de télévision transatlantique alors que l’enregistrement est envoyé par avion au Canada pour être diffusé pour la CBC. Le premier ministre Louis Saint-Laurent assiste au couronnement à Londres, alors que le gouverneur général Vincent Massey préside les célébrations sur la Colline du Parlement, où sont rassemblées environ 100 000 personnes. D’autres célébrations ont également lieu à travers le Canada. St. John’s, à Terre-Neuve organise le plus grand défilé de son histoire, et un spectacle de couronnement a lieu à Toronto à l’Exposition nationale canadienne.
Rôle politique au Canada
Le Canada est une monarchie constitutionnelle ayant un roi ou une reine comme chef d’État. La Couronne détient le pouvoir de gouverner, mais son pouvoir est confié au gouvernement, qui dirige le pays au nom du peuple. La Couronne devient un palier du gouvernement au-dessus des partis politiques, et elle détient certains pouvoirs comme l’élection du premier ministre, l’ouverture du Parlement, la prorogation du Parlement et le déclenchement des élections. Les projets de lois adoptés par la Chambre des communes et le Sénat doivent recevoir la sanction royale avant d’être mis en vigueur. Au Canada, la Couronne est représentée par le gouverneur général au niveau fédéral ainsi que par le lieutenant-gouverneur au niveau provincial. Cependant, lors de son séjour au Canada, la reine a exercé directement ses prérogatives en tant que chef d’État. En 1957, lors de sa première visite canadienne après son accession au trône, la reine ouvre le Parlement et prononce le discours du trône en personne. En 1976, la reine déclare les Jeux olympiques d’été ouverts à Montréal en sa qualité de chef d’État. En 1977, lors de sa tournée à l’occasion de son jubilé d’argent, la reine prononce le discours du Trône et ouvre la troisième session de la 30e législature du Parlement. En 1982, elle signe la proclamation de la Loi constitutionnelle avec le premier ministre Pierre Elliot Trudeau. La reine a effectué 22 visites royales au Canada, ce qui est plus que dans tout autre royaume du Commonwealth à l’extérieur du Royaume-Uni.
Chef du Commonwealth
Dès le début de son règne, la reine se consacre à son rôle de chef du Commonwealth. Elle est le monarque ayant le plus voyagé dans l’histoire, et elle a visité toutes les nations du Commonwealth, à l’exception du Cameroun et du Rwanda. La question de l’apartheid sud-africain domine les premières réunions des dirigeants du Commonwealth et permet à la reine d’exercer son rôle de chef. Durant les années 1980, le premier ministre canadien Brian Mulroney soutient les sanctions économiques contre le régime d’apartheid, des mesures auxquelles la première ministre britannique Margaret Thatcher s’oppose. La reine supporte la position de Brian Mulroney ainsi que la libération de prison du futur président sud-africain Nelson Mandela.
Révolution tranquille au Québec
Jusqu'aux années 1960, la monarchie est populaire au Québec, car la Couronne est considérée comme la protectrice des droits des minorités. Lorsque les parents de la reine visitent Montréal en 1939, on estime que deux millions de personnes les accueillent. En 1953, des fêtes sont tenues dans la ville de Québec en l’honneur du couronnement de la reine. Toutefois, la Révolution tranquille des années 1960 change les attitudes envers la monarchie et présente la reine comme un symbole de l’oppression britannique. En 1964, la reine s’adresse à l’Assemblée législative du Québec en français, déclarant : « Je suis heureuse de penser qu’il existe dans notre Commonwealth un pays où je peux m’exprimer officiellement en français. » Malgré ces sentiments, la reine fait face à des foules de protestataires qui lui tournent le dos et scandent : « Elizabeth, retournez chez vous. » En raison de la répression policière qui a lieu durant ces manifestations, cette journée devient connue sous le nom du « Samedi de la matraque ». En 1977, la reine prononce un discours télévisé pour la population canadienne lors duquel elle déclare : « la Confédération elle-même n’était pas une idée française ou une idée britannique », ce que le journal The New York Times interprète comme un soutien aux efforts du premier ministrePierre Elliot Trudeau pour garder le Canada uni en réponse au séparatisme québécois.
Monarchie au Canada anglais
Durant cette même période, au Canada anglais, la monarchie inspire une indifférence plutôt que de l’hostilité. En 1959, la journaliste de la CBC Joyce Davidson commente, dans le cadre du Today Show de la NBC : « Comme la plupart des Canadiens, je suis indifférente à la visite de la reine, » faisant référence à la tournée de six semaines de la reine et du prince Philip dans toutes les provinces et tous les territoires du pays, cette année-là. Le public canadien réagit avec indignation, et des sondages révèlent que la majorité des Canadiens attendent avec impatience la visite royale en 1959.
Toutefois, durant les années 1960 et 1970, de plus en plus de Canadiens éminents expriment des sentiments similaires à ceux de Joyce Davidson. En 1967, le haut commissionnaire britannique au Canada, sir Henry Lintott, écrit que ses conversations avec le premier ministre Lester Pearson lui ont révélé que ce dernier « croit désormais que les jours de la monarchie au Canada sont comptés et que le Canada devrait avoir son propre chef d’État le plus tôt possible ». Dans les années 1970, de moins en moins de références sont faites quant au rôle de chef d’État de la reine, ce qui contribue à une opinion largement répandue sur le fait que la monarchie est en phase terminale de déclin.
Malgré tout, l’avenir de la Couronne au Canada est protégé par la Loi constitutionnelle de 1982 : l’article 41 (a) stipule que tout changement qui concerne la reine, le gouverneur général ou le lieutenant-gouverneur d’une province, nécessite l’assentiment de toutes les assemblées législatives provinciales, en plus du Sénat et de la Chambre des communes.
La Couronne et les peuples autochtones
La Couronne entretient une relation spéciale avec les Premières Nations du Canada canadiennes depuis que le roi George III a émis la Proclamation royale de 1763, qui garantit les droits territoriaux aux Autochtones. Tout comme au Québec avant la Révolution tranquille, de nombreux chefs autochtones voient la Couronne comme étant une protectrice des droits des minorités. Les visites de la reine au Canada incluent habituellement des rencontres avec les chefs des Premières Nations et sa participation à des événements culturels. En 1970, la reine rend visite à des communautés éloignées du cercle arctique, avec Philip et leurs deux enfants aînés, Charles et Anne. Cette tournée très médiatisée marque officiellement le 100e anniversaire des Territoires du Nord-Ouest, et elle donne également à la reine l’occasion de dialoguer avec les Inuits et d’affirmer la souveraineté du Canada dans l’Arctique grâce à sa présence dans la région. Tout au long de son règne, les tournées royales du Canada de la reine incluent des engagements avec les peuples autochtones.
Intérêt renouvelé pour la monarchie canadienne
La visite de la reine au Canada en 2010 marque le débutd’une période d’intérêt renouvelé pour la monarchie canadienne, qui se poursuit jusqu’aux célébrations du jubilé de diamant en 2012. La reine et le prince Philip célèbrent la fête du Canada sur la Colline du Parlement devant une foule de 70 000 personnes. Dans son discours bilingue, la reine déclare : « Tout au long de ma vie, j’ai été témoin de plus de la moitié de l’histoire de ce pays depuis sa Confédération. J’ai observé avec une immense admiration le Canada grandir et évoluer tout en restant fidèle à son histoire, à son caractère distinctif et à ses valeurs. »
Apparitions publiques réduites
Depuis 2010, la reine réduit son nombre d’apparitions publiques, plus particulièrement ses tournées à l’étranger ; le prince Philip prend sa retraite de ses engagements publics en 2017, et il meurt en 2021. À leur place, les générations plus jeunes de la famille royale assument un rôle public plus important. Le prince de Galles et la duchesse de Cornouailles (Charles et Camilla), ainsi que le duc et la duchesse de Cambridge (William et Catherine), entreprennent des tournées du Commonwealth traditionnellement effectuées par la reine et le prince Philip. La reine visite le Canada pour la dernière fois en 2010 et l’Australie en 2011.
En 2011, William et Catherine voyagent à travers le Canada lors de leur première tournée à l’étranger en tant que couple marié. Le succès de cette tournée de 2011 démontre qu’il existe un brillant avenir pour la monarchie au-delà du règne de la reine actuelle. En 2012, la reine reste au Royaume-Uni pour les célébrations du jubilé de diamant, mais le 60e anniversaire de son accession au trône est l’occasion pour les gens de tout le Commonwealth de célébrer son règne et ses réalisations. Ses enfants et ses petits-enfants la représentent partout à travers le Commonwealth pour le jubilé de diamant. Charles et Camilla visitent le Canada lors du week-end de la fête de Victoria en 2012 et ils sont très bien accueillis. Ils font également une tournée du Canada pour le 150e anniversaire de la Confédération du Canada en 2017. William et Catherine marquent également le 150e anniversaire en effectuant une tournée en 2016 en Colombie-Britannique et au Yukon.
Pandémie de COVID-19
Durant les premières vagues de la pandémie de COVID-19, la reine et le prince Philip s’isolent au château de Windsor. Le 5 avril 2020, la reine prononce un discours au sujet de la pandémie au Royaume-Uni et au Commonwealth, déclarant : « à travers le Commonwealth et partout dans le monde, nous avons été témoins d’histoires touchantes de personnes s’unissant pour aider les autres, que ce soit en livrant des colis alimentaires et des médicaments, en s’assurant que les voisins vont bien, ou en convertissant des entreprises pour venir en aide aux efforts de secours. » Dans son discours, la reine établit des parallèles entre la pandémie et la Deuxième Guerre mondiale, et elle se remémore sa toute première émission de radio pour les enfants du Commonwealth 80 ans plus tôt. La reine continue à tenir des audiences et à faire des apparitions publiques par vidéoconférence. Après 73 ans de mariage, le prince Philip meurt le 9 avril 2021, quelques mois seulement avant son centième anniversaire. Une photo de la reine assise seule aux funérailles devient l’une des images emblématiques de la pandémie. Le public admire la reine alors qu’elle suit les règlements de distanciation sociale en vigueur au Royaume-Uni, organisant un petit enterrement avec seulement 30 personnes endeuillées. En février 2022, la reine reçoit un diagnostic positif de COVID-19 et elle réduit son emploi du temps à des « travaux légers » à la maison, annulant la réception diplomatique annuelle prévue pour mars 2022.
Patronage militaire
Au cours de son règne en tant que chef d’État, la reine est officiellement commandante en chef des Forces canadiennes et également colonelle en chef honoraire des Argyll and Sutherland Highlanders of Canada (Princesse Louise), des Calgary Highlanders, des Canadian Grenadier Guards, de la Branche du Génie des Forces armées canadiennes, des 48 th Highlanders of Canada, du Governor General’s Foot Guards, du Governor General’s Horse Guards, du King’s Own Calgary Regiment, du Régiment de la Chaudière, du North Shore (New Brunswick) Regiment, du Royal New Brunswick Regiment, du Royal 22e Régiment (les Vandoos) et des Stormont, Dundas and Glengarry Highlanders. La reine est également capitaine en chef de l’Artillerie royale canadienne.
Philanthropie et intérêts
La reine parraine ou préside plus de 600 organismes caritatifs ainsi que d'autres organismes culturels et philanthropiques à travers le monde, dont plus de 30 sont situés au Canada. Les patronages canadiens de la reine incluent la Société canadienne du cancer, la Croix-Rouge, l’Association des infirmières et infirmiers du Canada, l’Association médicale canadienne, l’organisme Aide à l’enfance Canada, la Société canadienne pour les causes humanitaires, Queen’s Plate et le Royal Agricultural Winter Fair de Toronto. Les monarques successifs et leurs famillse ont étendu le patronage royal aux hôpitaux depuis le 18e siècle. Le patronage royal actuel pour les organismes de défense des animaux (voir aussi Questions relatives aux animaux) reflète l’amour de la reine pour les chiens, l’équitation et les courses de chevaux.
Jubilé de platine
Le 9 septembre 2015, la reine surpasse le record établi par son arrière-arrière-grand-mère, la reine Victoria, en devenant le monarque ayant régné le plus longtemps dans l’histoire britannique et du Commonwealth. Le 6 février 2022, jour du 70e anniversaire de son accession au trône, la reine devient le premier monarque à célébrer un jubilé de platine. Le 5 février, la reine fait une annonce historique concernant l’avenir de la monarchie au Royaume-Uni et dans les royaumes du Commonwealth :
« Quand, dans la plénitude des temps, mon fils Charles deviendra roi, je sais que vous lui offrirez, ainsi qu’à sa femme Camilla, le même soutien que vous m’avez offert; et c’est mon sincère souhait, lorsque viendra le temps, que Camilla soit désignée comme reine consort alors qu’elle continuera ses loyaux services. »
Des célébrations du jubilé de platine ont lieu dans le monde entier tout au long de l’année 2022. Au Royaume-Uni, une fin de semaine de célébrations de quatre jours inclut un concert du jubilé de platine, un défilé, et un service d’Action de grâce. Au Canada, des Jardins du jubilé de platine sont créés à travers le Canada, des communautés individuelles reçoivent du financement pour des projets locaux célébrant le jubilé de platine, et le spectacle de sons et lumières Northern Lights 2022, sur la Colline du Parlement,met en valeur la présence de la reine au Canada au cours de son règne.
Décès et legs
Le 8 septembre 2022, le palais de Buckingham annonce que les médecins de la reine s’inquiètent pour sa santé et qu’ils recommandent qu’elle soit maintenue sous surveillance médicale. Cette annonce est faite un jour après que la reine a dû se retirer de la tenue d’une réunion du Conseil privé qui devait se tenir virtuellement. À peine deux jours plus tôt, le 6 septembre 2022, la reine a nommé la nouvelle première ministre du Royaume-Uni, Liz Truss, au château de Balmoral. Traditionnellement, la reine rencontre les nouveaux premiers ministres au palais de Buckingham. Cependant, la reine est en vacances à Balmoral depuis le mois de juillet et elle a des difficultés de mobilité. Et donc, il est plus simple pour la première ministre de se déplacer à Balmoral au lieu que la reine ait à se rendre à Londres.
La reine meurt le 8 septembre 2022 à l’âge de 96 ans entourée de sa famille. La reine meurt le 8 septembre 2022 à l’âge de 96 ans entourée de sa famille. Après une période de deuil, elle est inhumée à la chapelle St. George au château de Windsor le 19 septembre. Son fils, le prince Charles, est l’héritier du trône.
Au cours de son règne, qui est un record de 70 ans, la reine a été témoin de changements sociaux, culturels et politiques sans précédent. Elle a mené une vie de service public, et en tant que monarque, elle a joué un rôle central dans le système de démocratie parlementaire du Canada. La reine a été une figure respectée et constante dans ce pays, ainsi qu’en Grande-Bretagne et dans le vaste Commonwealth.