Enregistrement sonore - Production | l'Encyclopédie Canadienne

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Enregistrement sonore - Production

Les premiers enregistrements réalisés au Canada furent ceux du gouverneur général, lord Dufferin, et ses invités à Rideau Hall, à Ottawa. Le 17 mai 1878, lady Dufferin écrivit dans son journal (My Canadian Journal 1872-1878, Toronto 1969, p.

Enregistrement sonore - Production

Enregistrements canadiens des débuts jusqu'à la Deuxième Guerre mondiale

Les premiers enregistrements réalisés au Canada furent ceux du gouverneur général, lord Dufferin, et ses invités à Rideau Hall, à Ottawa. Le 17 mai 1878, lady Dufferin écrivit dans son journal (My Canadian Journal 1872-1878, Toronto 1969, p. 292) : « Nous avons eu ce matin une démontration du phonographe. Deux hommes sont venus nous montrer cette merveilleuse invention. C'est une chose assez petite, un cylindre que vous tournez avec une manivelle et que vous placez sur une table ordinaire. Nous fûmes si étonnés quand nous entendîmes ce petit morceau de fer parler qu'il était difficile de croire qu'il n'y avait pas là un tour! Mais nous l'avons tous essayé. Fred chanta Old Obadiah, D. le fit parler grec, le colonel chanta une chanson française, et tous nos efforts vocaux furent répétés. Aussi longtemps que la même feuille d'étain est placée sur l'instrument, vous pouvez entendre tout ce que vous avez dit et redit... La dernière exécution fut réservée à D. afin qu'il dise quelque chose qui sera répété par la machine lors d'une exposition publique à Ottawa ce soir. »

Contrairement à l'enregistrement de Dufferin, celui réalisé 10 ans plus tard, le 11 septembre 1888, par un autre gouverneur général, le baron Stanley de Preston, a survécu mais seulement sous la forme d'une copie faite en 1935. Cet enregistrement, l'un des plus anciens au monde, fut longtemps faussement attribué à sir Henry Stanley, l'explorateur de l'Afrique. En réalité, il fut réalisé a l'Industrial Exhibition de Toronto (CNE) afin de souhaiter la bienvenue au président et au peuple des É.-U. Durant les années 1890, la nouvelle invention fut mise au service d'une science émergente, l'ethnomusicologie, qui avait pour but la conservation et l'étude des musiques folklorique et autochtone. Encore une fois, le Canada fut l'un des premiers pays à faire cette démarche. Quelques-uns des plus anciens enregistrements au monde de musique aborigène furent réalisés en Colombie-Britannique par Franz Boas et James A. Teit au début des années 1890, et en Ontario par Alexander T. Cringan entre 1897 et 1902.

Les premiers enregistrements commerciaux faits par la E. Berliner Company de Montréal sortirent en 1900. À partir de la liste de ces disques 18 cm (7 pouces) publiée dans En remontant les années, il est difficile de déterminer lesquels furent enregistrés à Montréal et lesquels furent simplement pressés à cet endroit; il appert que le baryton Joseph Saucier serait le premier Canadien à avoir enregistré (v. 1904) sous une étiquette canadienne. Parmi les autres Canadiens qui ont fait des enregistrements au Canada ou à l'étranger durant la première décennie du nouveau siècle, il faut citer Emma Albani (1904-05), Henry Burr (1903-v. 1930), Pauline Donalda (1906-08) et Harry Macdonough (1898-1919). Herbert L. Clarke, né aux États-Unis mais élevé au Canada, enregistra comme chef de musique et cornettiste. Le premier ensemble canadien à avoir enregistré (1902) fut la Belleville (Ont.) Kilties Band (voir Harmonies 6) dirigée par William F. Robinson.

Les ténors Burr et Macdonough, qui se lancèrent dans une carrière professionnelle d'artistes du disque aux É.-U., comptent parmi les plus prolifiques au monde, chacun réalisant plusieurs milliers de disques pour de nombreuses compagnies. Un autre Canadien dont l'enregistrement a constitué la principale carrière au début du siècle fut Rosario Bourdon, qui commença à enregistrer chez Victor en 1909 comme violoncelliste. Deux ans plus tard, il devint codirecteur de la musique pour Victor aux É.-U. En grande majorité, les Canadiens qui ont gravé des disques l'ont fait en dehors de leur pays. Le Canada lui-même était surtout un importateur de disques bien qu'il existât un marché stable au Canada français pour les disques maisons, à cause des traditions qui lui sont propres. Avant 1930 et au début des années 1930, ce marché était entretenu par des disques de vedettes comme le violoneux Joseph Allard, les chanteurs La Bolduc, Conrad Gauthier et Charles Marchand (seul ou avec ses Troubadours de Bytown), et l'harmoniciste Henri Lacroix. Malheureusement, les pianistes, violonistes et autres virtuoses de concert n'ont laissé qu'un lamentable petit nombre de disques : il y a des disques de Kathleen Parlow, Rosario Bourdon et Boris Hambourg, mais les exécutions d'Alfred De Sève, Harry M. Field ou Émiliano Renaud et beaucoup d'autres ne semblent pas avoir été conservées sur disques. Les enregistrements pédagogiques de Renaud, la Renaud-Phone Piano Method, Inc. (1918), illustrent sa méthode mais ne sont pas caractéristiques de son jeu au plan artistique.

Le nombre de chanteuses et chanteurs qui ont enregistré durant les trois premières décennies du siècle est considérable, mais même des vedettes de l'opéra comme Pauline Donalda, Louise Edvina, Sarah Fischer, Jeanne Gordon, Edward Johnson, Irene Pavloska et Rodolphe Plamondon furent obligées de se satisfaire en chantant de populaires romances de salon plutôt que des airs d'opéras, quoique Donalda, Edvina, Gordon et Johnson en aient plus tard enregistrés quelques-uns. D'autres chanteurs canadiens, dont les ténors Craig Campbell, Charles Dalberty, José Delaquerrière, Paul Dufault, Émile Gour, Harold Jarvis, Édouard LeBel et Geoffrey O'Hara, ainsi que les barytons Arthur Blight, Louis Chartier, Charles-Émile Brodeur, Placide Morency, Frank Oldfield, Hector Pellerin et Joseph Saucier se sont spécialisés dans le répertoire léger de concert. Comme la liste le démontre, il s'agissait d'une chasse gardée masculine.

Cette même restriction en faveur de la musique de divertissement s'appliquait aux exécutions des orchestres symphoniques et des choeurs. Quelques orchestres de danse et d'autres ensembles de musique légère gravèrent des disques durant le premier tiers du siècle. En remontant les années documente les disques faits par les Six Brown Brothers, la Toronto Band de Dave Caplan, Jack Denny et son orchestre de l'hôtel Mont-Royal, Willie Eckstein, Henri Miro et son orchestre, l'orchestre de l'hôtel Windsor de Harold Leonard, Guy Lombardo and His Royal Canadians, et Gilbert Watson.

Les Canadiens qui ont gravé des disques durant les années 1930 incluent Les Allen, Wilf Carter, Omer Dumas, Percy Faith, Henri Lacroix, Lombardo, Will Osborne, Hank Snow, et Isidore Soucy. Les disques de Wilf Carter pour la Canadian Victor Company représentent l'entrée des compagnies de disques canadiennes dans le domaine de la musique country.(pour se renseigner sur les disques et les compagnies canadiennes actives dans ce domaine, voir Musique country 1 et 3). La Dépression et la Deuxième Guerre mondiale allaient porter un dur coup à l'enregistrement. Les disques réalisés par les principaux ensembles canadiens, tels que le Quatuor à cordes Hart House, le TSO, le Choeur Mendelssohn de Toronto ou l'Orchestre des CSM (OSM), étaient peu nombreux et se limitaient à de courtes pièces du répertoire léger. L'enregistrement de 1941 du Requiem de Fauré par les Disciples de Massenet et l'orchestre des Festivals de Montréal sous la direction de Wilfrid Pelletier (voir Musique BMG du Canada) fut une exception d'importance. Malgré la Dépression, les disques de La Bolduc, du Quatuor Alouette et ceux de la Bonne Chanson de l'abbé Gadbois avaient un public fidèle.

L'après-guerre : langue anglaise

Étant donné que les compagnies de disques fonctionnent selon les lois du marché, l'industrie canadienne et, par ricochet, l'interprète et le compositeur canadiens, ont été historiquement défavorisés en comparaison avec leurs homologues des pays industrialisés et davantage peuplés. Ainsi, entre deux compositeurs de mérite égal, le Canadien avait moins de chances de s'affirmer au plan international par le truchement des disques qu'un collègue des États-Unis ou de l'Europe occidentale. Le besoin d'un enregistrement domestique, essentiel au développement et à la projection à l'étranger de la culture canadienne, ne pourait être satisfait autrement que par l'appui du public. Heureusement, la SRC, dans une large mesure, était capable d'assumer ce rôle.

Une ère nouvelle pour la musique de concert fut en effet inaugurée en douce par la SRC avec la sortie en 1945 d'un album consacré au Concerto pour piano de Willan et à la Suite canadienne de Champagne. La SRC continua cette série de disques (voir SRC - Enregistrements) mais une grande partie de ses 1300 titres étaient destinées à la radiodiffusion et non à la vente au public. Néanmoins, sans le rôle de pionnier de la SRC, une vaste portion de la musique canadienne serait demeurée presque inconnue au-delà des frontières du Canada.

Heureusement, au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, les possibilités d'enregistrer des interprètes canadiens, au pays et à l'étranger, se multiplièrent énormément. Il est vrai, cependant, que les occasions étaient davantage fréquentes pour les interprètes de musique pop (environ 90 p. cent des disques vendus au Canada) et pour ceux ayant établi des contacts avec des compagnies de disques aux États-Unis ou en Europe. Néanmoins, plusieurs compagnies décidèrent de publier des disques de musique de concert par des interprètes canadiens. Beaver et Hallmark en 1952 furent parmi les premières, Beaver avec le Choeur Mendelssohn de Toronto et Hallmark aidant à faire connaître de jeunes interprètes du temps, dont Forrester, Gould, Marshall et les Festival Singers. Canada Baroque Records, Melbourne, Boot, Aquitaine et d'autres virent plus tard le jour. Les parutions de musique de concert de ces entreprises, pour être économiquement rentables, devaient être subventionnées ou publiées en alternance avec des disques de musique pop (ce fut le cas de Boot Records et des disques de CAPAC-CAB). Il n'est pas besoin d'insister sur le fait que la dissémination et l'appréciation des oeuvres de compositeurs et d'interprètes canadiens dépend plus que jamais des enregistrements. Mais, comme d'innombrables entrées de l' EMC sur des compositeurs et interprètes de tous les domaines de la musique le révèlent, le grand total des disques a augmenté considérablement à partir de 1960.

Dans le domaine de la musique populaire, les tendances de la période de l'après-guerre au Canada furent parallèles à celles des États-Unis alors que les grands ensembles instrumentaux (danse et jazz) des années 1930 et du début des années 1940 cédèrent leur place à des ensembles musicaux plus petits et à des chanteuses et chanteurs solistes. Au cours des années 1950, les groupes vocaux canadiens à la recherche du succès étaient nombreux et il était impératif pour eux d'enregistrer aux États-Unis, comme le firent les Diamonds, les Crew-Cuts et les Four Lads. Peu nombreux étaient les disques enregistrés au Canada devenus populaires aux États-Unis (par exemple, Swinging Shepherd Blues de Moe Koffman en 1957). Alors que dans les années 1960 la plupart des villes canadiennes pouvaient se vanter de posséder un public rock en pleine croissance, l'industrie du disque domestique (Yorkville, Red Leaf, Revolver parmi les petites étiquettes) ne pouvait lancer que des 45t. et, à l'occasion, des micr. qui, en retour, ne pouvaient être populaires que sur la scène locale face à la concurrence effrénée venant de l'étranger. À la fin des années 1960 toutefois, avec le succès international de disques de fabrication canadienne par les Guess Who, Motherlode, les Stampeders et la Poppy Family (voir Terry Jacks), et ensuite avec la venue en 1970 de la réglementation du CRTC quant au contenu canadien des émissions radiophoniques, l'industrie obtenait l'outil nécessaire pour faire face à cette concurrence. Des étiquettes canadiennes indépendantes comme MWC (Music World Creations), Aquarius, GRT, Daffodil, True North, Boot et Attic fleurirent à la fin des années 1960 et au début des années 1970. Au Canada, des firmes subsidiaires de l'étranger avaient commencé à s'intéresser aux artistes canadiens et furent récompensées par le succès international obtenu (1970-72) par des disques d'Edward Bear et d' Anne Murray (Disques Capitol), The Bells (Polydor) et d'autres. Le développement des artistes canadiens n'allait cependant demeurer qu'une faible partie des activités des multinationales au Canada. La responsabilité de ce secteur fut en grande partie assumée par des indépendants dont les meilleures réussites furent souvent accaparées ou, tout au moins, distribuées par les multinationales.

Devant la préoccupation de l'industrie du disque au sujet des formes les plus commerciales des musiques rock et pop, les années 1970 ont aussi vu la montée des étiquettes autogérées par des musiciens - par exemple, Nick (Stringband), Royalty (R. Harland Smith), Salt (Sylvia Tyson), Squash (Pied Pumpkin) et Woodshed (David Essig) - qui furent à leur tour les avant-coureurs d'une pléthore de disques autoproduits dans tous les domaines durant les années 1980. Une distribution aussi limitée que celle disponible pour ces disques était augmentée par des ventes « à partir de la scène » - lors d'apparitions des artistes en personne. À cause du coût de l'enregistrement puis de la fabrication des micr. (plus tard des CD), plusieurs albums de musique folk, jazz et country sont parus seulement sous la forme relativement peu coûteuse de la cassette - tout au moins jusqu'à ce qu'il soit possible d'évaluer son potentiel commercial. La cassette en particulier a considérablement augmenté la documentation disponible aux futurs historiens de la musique dans ces secteurs.

Un esprit similaire et tout aussi indépendant a engendré la scène dite « alternative » qui, à partir de la fin des années 1970, a évolué parallèlement à l'enregistrement du rock et du pop « mainstream ». Le punk, le new wave, le heavy metal, le hard core et autres styles rock jugés extrêmes ou non commerciaux par les principales étiquettes de l'industrie furent embauchés par d'autres étiquettes indépendantes (notamment Nettwerk établie à Vancouver en 1985). Les musiciens et les orchestres eux-mêmes travaillaient dans un circuit alternatif de clubs alors que leurs disques passaient sur les ondes (MF) des stations communautaires et universitaires. Certains orchestres et interprètes dans les années 1980 ont éventuellement effectué avec succès la transition de l'alternatif (ou « indie ») aux scènes dominantes sans altérer substantiellement leurs styles - par exemple, Martha and the Muffins (M+M), Parachute Club et Cowboy Junkies. D'autres, incluant plusieurs orchestres heavy metal (Sword, Voivod, Annihilator, etc.), ont trouvé le marché alternatif international suffisamment vaste pour compenser le succès limité obtenu chez eux.

L'après-guerre : langue française

Au Québec, depuis le début des années 1950, les chansonniers et autres artistes pop qui chantent en français ont poursuivi des carrières sur disque et au concert en direct. Robert Charlebois Pauline Julien, Félix Leclerc Ginette Reno, René Simard et Gilles Vigneault, pour en nommer quelques-uns seulement, ont enregistré de nombreux succès sur étiquettes canadiennes et françaises (voir aussi Chansonniers). La vogue du yé-yé au début et au milieu des années 1960 au Québec vit naître un grand nombre de groupes francophones (tels les Classels et les Baronets) interprétant des variantes locales du rock and roll qui commençait alors à s'imposer en Grande-Bretagne et aux États-Unis. Dans les années 1970, la musique populaire au Québec avait amorcé un retour aux anciennes traditions à base folklorique avec les groupes Harmonium et Beau Dommage. Après une période d'un calme relatif allant de la fin des années 1970 au milieu des années 1980, l'industrie francophone de la musique au Canada entra dans une période de prospérité renouvelée à la fin des années 1980 et au début des années 1990. Dans une bonne mesure le résultat de l'hospitalité offerte par MusiquePlus, le canal de télévision de musique vidéo par cable, des artistes pop comme Céline Dion, Julie Masse, Mitsou et Roch Voisine (littéralement parmi des douzaines d'autres) ont accédé à des niveaux de popularité significatifs et ont connu des ventes de disques à l'avenant.

Quelques facteurs influant sur la production canadienne dans les années 1980

Au Canada, la dimension du marché domestique est relativement petite; les artistes canadiens du disque doivent concurrencer les artistes étrangers et il est de plus en plus difficile pour eux d'atteindre un succès commercial sans avoir recours à une promotion et à une distribution internationales. Avec la montée des canaux de télévision par cable (tels que MuchMusic et MusiquePlus) entièrement consacrés à la musique sur vidéo au début des année 1980, les industries de l'enregistrement sont devenues partenaires - techniquement, économiquement et culturellement - dans un complexe de divertissement multimédias en pleine croissance.

Une baisse dans l'industrie du disque et l'apathie générale montrée à l'endroit des artistes canadiens par les grandes étiquettes internationales a mené à une réduction du nombre de disques au contenu canadien produits au début des années 1980. Le gouvernement fédéral, par les soins de son ministère des Communications, réagit en 1986 avec le Programme de développement de l'enregistrement sonore (PADES) qui contribua 5 000 000 $ par année pour la production de disques, vidéos et programmes radiophoniques syndiqués canadiens ainsi que pour une mise en marché et des tournées internationales (d'abord proposé pour une période de cinq ans, le programme devint permanent après 1990). Une partie de ces fonds ont été distribués par l'entremise de FACTOR et de Musicaction. Ce programme, combiné à d'autres et assorti d'abris fiscaux pour l'industrie canadienne du film, a permis à plusieurs studios de survivre et à d'autres d'aborder des domaines nouveaux de production à la fin des années 1980. Le CAC a aussi créé un programme de subventions pour l'enregistrement sonore et pour divers projets audio et vidéo.

Dans le domaine classique, un développement majeur a été la présence sur le marché mondial de disques d'orchestres canadiens tels que l'OSM (Decca/London) et le TS (CBS). Consacrés au répertoire courant, ils ont été l'objet de grands éloges au plan international et ont remporté de nombreux prix au Canada et à l'étranger.

Enregistrements hors commerce, archivistiques et éducatifs

Les musiques folklorique et autochtone du Canada chantées par des chanteurs traditionnels ou professionels n'ont pas été négligées par l'industrie du disque. Beaucoup de choses ont été réalisées dans ce domaine durant l'époque du micr. par Folkways Records, une compagnie des É.-U., et par la SRC avec sa série de neuf micr. Chansons folkloriques du Canada publiés en collaboration avec RCA en 1967 (RCI et RCA CS-100) et rééditées en cinq CD en 1990 dans la série Anthologie de la musique canadienne (ACM 39).

D'autres compagnies ont, à l'occasion, lancé de tels disques et il existe une vaste quantité d'enregistrements de musique folklorique réalisés sur le terrain et accessibles aux étudiants grâce aux collections du Musée canadien des civilisations, des Archives de folklore de l'Université Laval et d'autres archives. Certaines minorités ethniques ont réalisé des enregistrements hors commerce de leur musique folklorique, souvent dans des harmonisations pour choeur ou ensemble instrumental.

La réédition de disques d'intérêt canadien dont le tirage est épuisé n'est survenue que par intermittence, même si la venue du disque compact ait encouragé pareille démarche. Un pas dans cette direction a été la sortie de The Original Dumbells, réalisé en 1977 à partir de la collection d'Edward B. Moogk. Une autre réédition fut celle de chansons de La Bolduc dans le cadre de la série « Héritage québécois ». Cette série réunit aussi des enregistrements de Tommy Duchesne, Marcel Martel, Isidore Soucy, Aimé Major, Gérard Lajoie, Roland Lebrun, Oscar Thiffault et Louis Blanchette. La collection Anthologie de la musique canadienne de RCI a aussi regroupé des disques historiques et contemporains de la musique de 36 compositeurs canadiens ainsi que des collections de musique électroacoustique et de jazz. En 1986, Jack Litchfield prépara le micr. Jazz and Hot Dance in Canada 1916-1949 pour l'étiquette Harlequin d'Angleterre, et en 1990, Paul White produisit une collection de trois disques Made in Canada/Our Rock'n' Roll History contenant 54 succès canadiens de la période 1960-74 pour Musique BMG du Canada. La Vancouver Record Collectors Assn organisa The History of Vancouver Rock and Roll, une série documentaire sur la scène du rock dans les années 1950 et 1960. Les compagnies allemandes Bear Family et Cattle Records ont réédité de la musique country canadienne à partir des années1930 incluant tous les disques de Hank Snow et de Wilf Carter. « Canadian Keyboard Incredibles » (Montgomery Archives) est une réédition en cassette de rouleaux perforés et de 78t. enregistrés (1916-37) par Willie Eckstein, Vera Guilaroff, Harry Thomas et Millard Thomas. Plusieurs projets canadiens de réédition non spécifiquement axés sur le contenu canadien méritent aussi une mention : les séries Rococo (mise sur pied par Ross, Court & Co.) et Cantilena (établie en 1966 et compilée par John Stratton), incluant toutes deux des chanteuses et chanteurs canadiens, et l'étiquette Masters of the Bow de la compagnie Historic Recording Society fondée par James Creighton au début des années 1970.

Une autre catégorie importante de disques canadiens sont ceux conçus à des fins pédagogiques. Dès 1918, Émiliano Renaud enregistra une série de disques pour accompagner son cours d'étude du piano par correspondance. Plus récemment, Rachel Cavalho enregistra Music for Young Pianists chez Hallmark et Waterloo publia son coffret de deux disques Contemporary Canadian Music for Young Pianists. La série Dans le vent sur étiquette Dominion fut consacrée à des pièces pour piano canadiennes jouées par Warren Mould avec commentaires de David Ouchterlony (vol. I); à la clarinette jouée par Avrahm Galper et d'autres (vol. II); et à la flûte jouée par Robert Aitken (vol. III). L'ACEM a publié trois séries de cassettes pour sa collection Série de cassettes d'artistes canadiens exécutée par divers interprètes et contenant une brochure explicative.

Les disques canadiens pour enfants, même s'ils ne sont pas toujours créés dans un but strictement éducatif, se sont néanmoins attirés des éloges aux plans national et international. Parmi ces étiquettes, il faut citer Berandol, Classical Kids, Elephant, Kids Records, Oak Street Music et Troubadour.

Structure de l'industrie canadienne de l'enregistrement sonore

Depuis ses débuts, l'industrie canadienne de l'enregistrement sonore a été dominée au plan économique par des compagnies étrangères opérant au Canada. De façon générale, ces firmes ont préféré établir des subsidiaires pour fabriquer et distribuer leurs disques au Canada plutôt que d'importer de pays étrangers des produits finis. Avant les années 1970, l'industrie canadienne de l'enregistrement sonore consistait en un grand nombre de firmes d'enregistrement de diverses dimensions; certaines s'occupaient de distribution alors que d'autres utilisaient le réseau de distribution d'autres compagnies.

À la fin des années 1970, les compagnies de disques appartenant à des firmes étrangères (les soi-disant « majeures ») avaient établi au Canada leurs systèmes sur une base de « succursale » tout comme ils l'avaient fait aux États-Unis. Sous un parapluie corporatif (tel « CBS Music »), les firmes multinationales actives au Canada distribuaient des disques de leurs propres subsidiaires et ceux d'autres compagnies (canadiennes et étrangères) avec lesquelles elles avaient conclu des ententes. Au milieu des années 1980, toutes ces compagnies majeures de propriété étrangère avaient signé des accords de distribution avec des compagnies canadiennes plus petites - par exemple, A & M avec Attic Records, Disques Capitol-EMI avec Anthem, et MCA avec Duke Street Records. De telles ententes permettaient aux « majeures » de faire fonctionner leurs systèmes de distribution à pleine capacité et ainsi demeurer actives dans la distribution de disques d'interprètes canadiens sans vraiment courir le risque de produire et de mettre en marché ces disques. En 1991, après une période de consolidation et de réorganisation des industries internationales du divertissement, les firmes multinationales suivantes étaient actives au Canada comme parapluies de distribution pour un grand nombre d'étiquettes : BMG (auparavant RCA), Capitol-EMI, MCA, PolyGram, Sony Music (auparavant CBS) et Warner Music (auparavant WEA Music).

Compagnies de disques actives au Canada

La liste chronologique suivante comprend un choix de compagnies et d'étiquettes canadiennes de disques accompagnées de précisions sur les dates et l'envergure de leurs opérations quand ces renseignements étaient disponibles. Il n'a pas été tenté de rapporter tous les changements de raison sociale ou de propriétaires des sociétés. D'autres compagnies sont consignées dans 50 Year Directory of Canadian 45 RPM and 78 RPM Records 1940 to 1990 et 40 Year Directory of Canadian LPs 1950-1990 de David Watmough (tous deux en préparation en 1991) et ailleurs.

E. Berliner, Montréal, fondée en 1899 (Berliner Gramophone, 1904-24).

Edison - cylindres. À partir de 1913, aussi des disques, distribués par R.S. Williams, Toronto, v. 1900-26. Musique de genre divers. Apparamment aucune production canadienne.

Columbia (voir Sony; succursale canadienne 1904-23 sous divers noms, 1924-jusqu'à la dépression économique et 1954-76 sous le nom de Columbia Records, jusqu'en 1991 sous le nom de CBS, puis Sony Music.

Pathé Frères (Paris). Centre de distribution ouvert à Montréal en 1915; Pathé Frères Phonograph Co. of Canada, 1918-v. 1921.

Brunswick-Balke-Collender of Canada, Toronto. Filiale d'une compagnie américaine. Au Canada, commerce des enregistrements (1917-34).

Phonola Co. of Canada (Pollock Manufacturing Co.), Kitchener, Ont. Disques : 1918-milieu des années 1920. À partir de 1914, fabriqua des appareils Phonola et distribua les étiquettes Fonotipia, Odeon et Jumbo et aussi les disques Otto Heineman à partir de 1918.

Starr Co. of Canada (au début Canadian Phonograph Supply Co.), London, Ont., 1917-30.

Compo, Lachine, Québec, 1918-64.

RCA, Toronto.(voir Musique BMG du Canada).

Sparton of Canada, London, Ont. Fondée en 1930.

Celtic, Antigonish, N.-É., 1933. Étiquette de musique écossaise. Reprise par Rodeo. Musique de violoneux écossais et irlandais, chansons gaéliques et chansons du Cap-Breton.

Enregistrements de la SRC, inaugurés en 1945, Service de transcriptions de RCI créé en 1947. Série domestique (1966-90).

Capitol Records of Canada (voir Disques Capitol - EMI du Canada Limitée), London, Ont., v. 1946.

Regal Records, London, Ont. Pressa les disques Capitol (1947-54).

Tip Top, Newmarket, Ont., 1948-80. Fondée et gérée par Max Boag (Harry Glenn, pseudonyme). Enregistrements commerciaux et hors commerce (surtout après 1962).

Rodeo Records, Montréal, 1949-56; Halifax, 1956-69; Peterborough, Ont., 1969.

Beaver Records, Toronto, 1950-56.

Dominion, Toronto, 1950-début des années 1970. Étiquette de disques de musique pop éditée par Canadian Music Sales.

Quality Records, Toronto, à partir de 1950.

Allied Record Corp., Montréal, années 1950-début des années 1960 (voir Sam Gesser).

Alouette, Montréal, fondée en 1952. Étiquette d'Archambault.

Hallmark Recordings, Toronto, 1952-59 comme étiquette, et 1958-v. 1968 comme studio d'enregistrement.

Gavotte, Toronto, 1952-55. Étiquette de G.V. Thompson Ltd.

Banff, étiquette lancée par Rodeo (voir plus haut) en 1953.

CBS Disques Canada Ltée, Toronto, 1954. Voir notes à Columbia, 1904, dont CBS est une reprise canadienne.

Orfeo, Montréal, 1954.

Alvina, fl. 1954. Étiquette de disques de musique pop.

Aragon, Vancouver, fl. 1955. Étiquette de disques de musique pop.

Rococo, Toronto, fondée en 1955.

Club de disques JMC, Montréal, fondé en 1956 (voir JMC).

Arc Records, Toronto, fondée en 1958.

Select, Montréal, 1959. Étiquette d'Archambault. Musiques classique, religieuse et pop. Distribue les Disques Audiogram, Productions Guy Cloutier et Star.

Canadian Talent Library, Toronto, 1962-85.

Waterloo Music Co. Commença à réaliser des disques en 1971.

Canada Baroque Records, Montréal, 1962-v. 1973.

Projet d'enregistrement CAPAC-CAB, Toronto, inauguré en 1963. Distribué par diverses compagnies de disques commerciales. Musique canadienne légère et sérieuse. Voir CAPAC.

Disques Gamma Ltée, Montréal, fondée en 1965.

Cantilena, Toronto, 1966 (voir John Stratton).

Polydor Records of Canada, Montréal, 1966-73. Devint Polydor Ltée en 1973 et PolyGram en 1978.

London Records of Canada, Montréal, fondée en 1967 (London Gramophone Corp. of Canada, Montréal, 1948-67).

Aquarius, Montréal, fondée en 1968.

Sackville, Toronto, fondée en 1968. Étiquette consacrée au jazz (voir Coda).

GRT of Canada, Ltd., London, Ont. (plus tard Toronto), 1969-79.

A & M Records of Canada, Toronto, fondée en 1970.

Daffodil Records. Étiquette de musique pop formée par Ronnie Hawkins et Frank Davies en 1970. S'est spécialisée dans les rééditions et les compilations; distribution par diverses firmes multinationales.

True North Records, Toronto, fondée en 1970.

Fundy Records, Sackville, N.-B., fondée en 1971.

Kanata Records, Toronto, fondée en 1971. Étiquette de musique pop.

Boot Records, Toronto, fondée en 1971

ASTRA Records, Montréal, fondée en 1972. Formée par l'Assn canadienne des radiodiffuseurs.

Goldfish, Richmond, C.-B., fondée en 1973. Étiquette de musique pop distribuée par London Records puis par A & M.

Melbourne, Peterborough, Ont., fondée en 1973. Étiquette de musique classique de Rodeo. Reprise par Waterloo Music en 1977.

Royalty Records, Edmonton. Établie en 1973 par R. Harlan Smith et d'autres.

Attic Records, Toronto, fondée en 1974.

Kébec-Disc Inc., Montréal, établie en 1974.

Masters of the Bow, Toronto, fondée en 1974. Rééditions d'enregistrements historiques (voir James Creighton). Produit aussi l'étiquette Baton, série identique consacrée aux chefs d'orchestre.

Solid Gold, Toronto. Étiquette de musique pop avec des groupes comme Chilliwack, Good Brothers, Headpins, Toronto et d'autres.

Woodshed, établie en 1974 par David Essig

Aquitaine, Toronto, fondée en 1975 (voir Eleanor Koldofsky).

Berandol Records, Toronto, fondée en 1975.

Stony Plain Records, Edmonton, établie en 1975.

Music Gallery Editions, Toronto, établie en 1976.

McGill University Records, musique classique, établie en 1976

Troubadour, établie en 1976 par Raffi pour divertir les jeunes.

Umbrella, Toronto, fondée en 1976. Étiquette de gravure directe créée par Nimbus 9 Productions. Classique, jazz. Sine Qua Non de Toronto en fit l'acquisition en 1979. Disques réédités sur l'étiquette Ultra-Fi.

Anthem Records, Toronto, établie en 1977.

Société nouvelle d'enregistrement (SNE), fondée en 1977 à Montréal par Gilles Poirier.

Elephant Records, Toronto, établie en 1978. Étiquette de musique pour enfants, notamment de Sharon, Lois & Bram.

Tapestry Records, Ottawa, établie en 1978. Enregistrements de carillon, Canadian Brass, distribution RCA.

Pigeon Inlet Productions, Saint-Jean, T.-N., fondée en 1979 par Kelly Russell.

Aural Tradition, Vancouver, établie en 1980 par Festival Records, le volet de distribution du Vancouver Folk Music Festival. Musiciens traditionnels canadiens et internationaux. La série 300 est réservée aux auteurs-compositeurs contemporains.

Book Shop, Cornwall, Ont. établie en 1980 par Gilles Godard.

Star, Montréal, établie en 1980 par André Di Cesare. Patrick Norman et Roch Voisine comptent parmi ses vedettes. Distribuée par Select.

Centredisques, établie en 1981. Division de l'enregistrement du Centre de musique canadienne.

Ready Records. Étiquette de musique pop de Toronto, fondée au début des années 1980 et discontinuée en 1986. Les Spoons, les Santers et les Extras étaient parmi ses têtes d'affiche.

Les Disques Audiogram Inc., Montréal, établie en 1982.

Latent Records, Toronto, fondée en 1982 par Michael Timmins des Cowboy Junkies.

Kid's Records, Toronto, établie en 1983 par Bill Usher. Disques pour enfants.

Duke Street Records, Toronto, fondée en 1983.

Justin Time Records, Montréal, fondée en 1983 par Jim West. Division de l'enregistrement de Distribution Fusion, s'occupe de la plupart des artistes de jazz vivant à Montréal, comme le Montreal Jubilation Gospel Choir, et des groupes rock comme Favourite Nation.

Savannah Records, Toronto, fondée en 1983.

Somersault Records, Toronto. Établie en 1983 comme succursale de DJ&B Record Sales, entreprise « one-stop » spécialisée en musique pour la danse. Parmi ses premières parutions, on remarque un disque de Sweet Ecstasy distribué au Canada par Quality. Réactivée à la fin des années 1980 avec un répertoire de musique pour la danse consistant en des matrices étrangères sous licence et des réalisations domestiques.

Alert Records, Montréal, puis Toronto, établie en 1984. Étiquette de musique pop formée en société avec Tom Berry, ancien cadre chez Anthem Records, et Marc Durand, gérant et promoteur. Bundock, The Box, Andy Curran, Holly Cole et Kim Mitchell sont au nombre des artistes. Distribution d'abord par PolyGram puis par Capitol-EMI.

Fanfare Records. Compagnie de production et de location sous licence établie en 1984. Spécialisée en disques classiques et « nostalgiques » qui met l'accent sur une production en CD. Première étiquette à produire des CD domestiques. Sont au nombre de ses artistes : l'Orchestre symphonique de Winnipeg, le Quatuor à cordes Orford et Maureen Forrester. Parution mondiale via ProArte/Fanfare et distribution via Intersound. Étiquette subsidiaire Mastersound créée en 1990 et distribuée par Ky-Cam.

Ambiances magnétiques, Montréal. Établie en coopérative en1985 par René Lussier, Jean Derome et d'autres comme étiquette de musique actuelle.

Nettwerk Productions, Vancouver. Établie en 1985 avec accent sur le rock alternatif et la musique de danse. Distribuée à partir de 1986 par Disques Capitol-EMI. A ouvert ses propres subsidiaires aux États-Unis et en Europe. Lava Hay, Moev, The Grapes of Wrath, Sarah McLauchlan et Skinny Puppy sont au nombre des artistes.

Risque Disque, Toronto, 1985-90. Étiquette de musique pop avec les artistes Blue Rodeo, Crash Vegas, Basic English et autres. Distribution par WEA.

Cambridge Street Records, Burnaby. Établie par Barry Truax en 1987 pour l'enregistrement de musique électroacoustique assistée par ordinateur.

Classical Kids, Toronto, établie en 1987 par Susan Hammond. Enregistrements primés incluent Mr. Bach Comes to Call (1987, SAN-CD-1002), Beethoven Lives Upstairs (1989, SAN-CD-1003) et Mozart's Magic Fantasy (1990, SAN-CD-1023).

Oak Street Music, Winnipeg, fondée en 1987 par Gilles Paquin. Musique pour enfants par Fred Penner, Carmen Campagne et d'autres.

Analekta, Montréal, étiquette de musique classique inaugurée en 1988. Anton Kuerti, Angèle Dubeau, Bruno Laplante et les Petits Chanteurs du Mont-Royal sont au nombre des artistes.

Unity Records, Toronto, étiquette de jazz fondée par John MacLeod en 1988.

Justin Entertainment, Toronto, établie en 1990. Étiquette de musique pop. Parmi les interprètes figurent The Blondes, Manteye et Seventh Sun.

UMMUS (Université de Montréal), créée en 1990. Musique classique.

Pour des renseignements concernant les principaux marchands au détail, voir International Music Store Ltd. et Sam Sniderman. Un autre commerce au détail spécialisé dans la commande postale, André Perrault Ltée de Saint-Hyacinthe, Québec, établi en 1958 et dont il a été question dans la première édition de l' EMC, n'existe plus. En 1991, HMV, une subsidiaire de British Thorn EMI, avait ouvert 47 magasins au Canada, dont certains de grande envergure à Montréal (ouverts en 1989) et Toronto (ouverts en 1991). Parmi les principaux distributeurs d'enregistrements de musique folklorique et traditionnelle figurent le service de commandes postales de la SCTM et Festival Records de Vancouver.

Organismes et récompenses

En 1990, les principaux organismes desservant l'industrie du disque étaient la CRIA (Assn de l'industrie canadienne de l'enregistrement), établie en 1963 sous le nom de Canadian Record Manufacturers' Assn, et la CIRPA (Canadian Independent Record Production Assn), formée en 1974 avec son siège social à Toronto. Un autre organisme, la Canadian Academy of Recording Arts and Sciences (CARAS), fut fondée à Toronto en 1975 et devint en 1977 la seule société directrice des prix Juno. À Montréal, lADISQ (Assn du disque, de l'industrie du spectacle québécois et de la vidéo) fut fondée en 1978 et créa en 1979 les trophées Félix.

La reconnaissance officielle des réalisations de l'industrie du disque au Canada commença au milieu des années 1960 quand les prix Juno annuels furent créés. D'autres (voir Récompenses 1) incluent le Big Country Award, les prix du Conseil canadien de la musique pour les disques de l'année (solo, musique de chambre, orchestre, choeur, éducation, folklore, jazz, composition) et pour les disque de Canadiens réalisés dans des pays étrangers), le Festival du disque, les Moffat Awards, les Casby Awards et les prix de la CCMA. Les niveaux de succès commercial au Canada, établis par la CRIA selon les ventes de disques, prennent la forme de disques « d'or » (pour chaque album ou 45t. vendu à 50 000 exemplaires), « platine » (100 000), « double platine » (200 000), « triple platine » (300 000), etc. (Les conditions de vente pour les 45t. platine et or furent réduits en 1982 de 150 000 et 75 000 respectivement.) Un disque « diamant » signifie des ventes d'un million. En janvier 1991, 31 albums publiés au Canada avaient mérité ce dernier prix, dont ceux des Canadiens Bryan Adams, Corey Hart et Alannah Myles.

Survol statistique de l'industrie canadienne de l'enregistrement

C'est en 1977 que Statistique Canada commença à recueuillir et à publier des renseignements sur l'industrie canadienne du disque. Au milieu des années 1991, la plus récente information disponible couvrait la période 1988-89. Durant cette année, la valeur totale des disques vendus au prix de vente net du distributeur était estimée à 481 000 000 $. Ce chiffre incluait les ventes d'albums et de 45t. dans les formats vinyle, cassette et CD. Le marché s'est partagé comme suit :19 p. cent pour le micr., 52 p. cent pour la cassette et 19 p. cent pour le CD. L'élimination du vinyle était largement prédite en 1992. La part du marché pour les compagnies étrangères actives au Canada en 1988-89 était de 85 p. cent. Ainsi qu'il en a toujours été dans l'histoire de l'industrie du disque au Canada, la quasi totalité des disques considérés comme ayant un contenu canadien ont été produits par des corporations d'appartenance domestique : 69 p. cent des disques parus en 1988-89 et considérés comme ayant un contenu canadien avaient été produits par des firmes appartenant à des Canadiens. Il est significatif, sinon surprenant, que le pourcentage des disques à contenu canadien ait été plus élevé dans le cas des parutions de langue française : 52 p. cent des parutions en langue française avaient un contenu canadien comparé à 13 p. cent pour les parutions en langue anglaise (source : L'Industrie de l'enregistrement 1988-89, Ottawa 1991).

Collections

La collection la plus importante d'enregistrements canadiens était en 1990 celle de la Bibliothèque nationale du Canada qui contenait plus de 100 000 pièces. Selon les termes d'une loi de 1969, les compagnies de disques doivent faire l'envoi à la bibliothèque d'un exemplaire de chaque nouvel enregistrement d'intérêt canadien. Une collection d'enregistrements plus anciens (remontant à l'année 1900) fut amorcée à titre de projet du centenaire par Edward B. Moogk et déposée à la Université Laval. Des enregistrements historiques y ont été ajoutés de temps à autre par suite d'achats, de dons et de legs, et il existe une collection additionnelle d'enregistrements hors commerce. D'autres collections importantes comportant des éléments canadiens substantiels sont celles de la SRC à Montréal et à Toronto et celle de l'Université de Toronto. Les bibliothèques des divers bureaux régionaux du Centre MC et les archives d'émissions de la SRC renferment un grand nombre de bandes magnétiques non commerciales où figurent des exécutions au concert et à la radio. Il en va de même de diverses archives de folklore qui contiennent des enregistrements de musique folklorique faits sur le terrain. Les archives sonores des ANC se sont spécialisées dans la collection d'enregistrements de documentaires d'intérêt politique et historique plutôt que d'intérêt artistique. L'auteur, poète et critique Ralph Gustafson a amassé une collection importante de rouleaux perforés pour piano dont plusieurs sont disponibles commercialement grâce à sa série Gustafson Piano Library.

Voir aussi ADISQ, Archives, Bibliothèques, CIRPA, CRIA, CRTC, Discographie, FACTOR, Palmarès, Vidéo.

Liens externes