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Pierrette Alarie

En Amérique du Nord, Pierrette Alarie poursuivit une importante carrière à l'opéra (San Francisco, Philadelphie, Nouvelle-Orléans, New York, Vancouver, Toronto, etc.

Pierrette Alarie

 Pierrette (Marguerite) Alarie. Soprano, professeure (Montréal, 9 novembre 1921 - Victoria, 10 juillet 2011). Fille de Sylva Alarie, m. c. et chef d'orchestre adj. de la Société canadienne d'opérette, et d'Amanda Alarie (née Plante), elle-même soprano et comédienne. Elle étudia le chant et l'art dramatique avec Jeanne Maubourg et Albert Roberval et débuta à la radio à 14 ans, d'abord comme comédienne puis comme diseuse. En 1940, elle fréquenta le studio d'art vocal de Salvator Issaurel où elle rencontra le ténor Léopold Simoneau qu'elle épousera en 1946. C'est en 1938 qu'elle débuta au Monument national, avec la troupe des Variétés lyriques, dans un second rôle de L'Auberge du cheval blanc avant d'accéder à des premiers rôles comme Marie dans La Fille du régiment (1945), le rôle titre de Mireille (1947), Rosine dans Le Barbier de Séville (1949) et Violetta dans La Traviata (1951). En 1943, elle tint le rôle de Barbarina dans Le Nozze di Figaro sous la direction de sir Thomas Beecham, au théâtre His Majesty's. Elle obtint une bourse d'études au Curtis Institute de Philadelphie où elle étudia avec Elisabeth Schumann (1943-46). Gagnante des « Metropolitan Opera Auditions of the Air », elle fit ses débuts au Metropolitan de New York le 8 décembre 1945 dans le rôle d'Oscar de Un Ballo in Maschera, sous Bruno Walter; en janvier, ce fut Olympia des Contes d'Hoffmann aux côtés de Raoul Jobin, direction Wilfrid Pelletier. Elle fit trois saisons à ce théâtre puis fut engagée, avec son mari, à l'Opéra-Comique de Paris où elle chanta notamment les rôles titres de Lakmé et de Lucia di Lammermoor ainsi que ceux d'Olympia et de Rosine. Avec son mari, elle constitua un duo qui s'illustra sur plusieurs scènes d'Europe et d'Amérique du Nord ainsi que dans de nombreux festivals comme celui d'Aix-en-Provence où elle tint plusieurs rôles et où, en 1953, elle créa deux airs de concert, Chanson et Romance du comte Olinos, écrits pour elle par Werner Egk. Elle participa aux festivals d'Edimbourg, Glyndebourne, Vienne, Munich, Baden-Baden, Wurzbourg et, en 1959, elle tint le rôle d'Isotta dans Die Schweigsame Frau de Richard Strauss, à Salzbourg, direction Karl Böhm.

En Amérique du Nord, Pierrette Alarie poursuivit une importante carrière à l'opéra (San Francisco, Philadelphie, Nouvelle-Orléans, New York, Vancouver, Toronto, etc.), comme soliste avec orchestre ainsi qu'en récital, seule, en duo avec son mari et comme membre du Bel Canto Trio avec son mari et le baryton Theodor Uppman. À la radio et la télévision de la SRC, elle fut la vedette de nombreuses productions, dont Prima Donna d'Arthur Benjamin (1956), Mireille de Gounod (1957), La Grande-Duchesse de Gérolstein d'Offenbach (1958), L'Heure espagnole de Ravel (1959), La Voix humaine de Poulenc (1959, création nord-amér.), Les Caprices de Marianne de Sauguet (1959), Orphée et Eurydice de Gluck (1961), La Vie parisienne d'Offenbach (1963), Les Fêtes d'Hébé de Rameau (1964) et L'Enlèvement au sérail (1967). Avec les Festivals de Montréal, elle chanta le rôle de Susanna de Le Nozze di Figaro (1956) et celui de Constanze de L'Enlèvement au sérail (1960). Elle avait auparavant tenu le rôle de Blonda dans ce dernier opéra à la COC (1957). Avec l'Opera Guild de Montréal elle chanta Blonda de ce même opéra (1947), puis le rôle de Juliette de Roméo et Juliette (1961) et celui de Zerlina de Don Giovanni (1964). Le rôle titre de La Veuve joyeuse, à Québec et à Montréal avec le Théâtre lyrique de Nouvelle-France (1966) marqua ses adieux à la scène. Le 24 novembre 1970, elle et son mari étaient solistes de l'OSM dans Le Messie, dernier engagement de sa carrière active. Elle a enseigné l'opéra et la mise en scène à l'École Vincent-d'Indy au cours des années 1960. En 1972, elle emménagea en Californie avec son mari et ses deux filles, enseignant et pratiquant la mise en scène à San Francisco jusqu'en 1982, alors qu'elle s'établit à Victoria, C.-B., où elle fonda et dirigea avec son mari le Canada Opera Piccola. Elle enseigna aussi à l'ÉBA Banff (CA Banff) de 1972 à 1977.

Au cours de 32 ans de carrière, Pierrette Alarie s'est attiré les plus grands éloges de la presse internationale et son nom figure brillamment auprès des plus illustres cantatrices du Québec qui l'ont précédée : Albani, La Palme, Edvina et Donalda. Musicienne accomplie et comédienne de grand talent, elle s'est d'abord affirmée dans des rôles de soprano léger avant d'aborder plus tard des rôles plus dramatiques. À la scène comme au concert, sa voix au timbre pur et cristallin, admirablement conduite, à l'aigu facile et d'une grande souplesse, a su plaire constamment aux critiques et aux mélomanes les plus exigeants. En 1961, son disque d'arias de concert et duos de Mozart, avec Léopold Simoneau et l'Orchestre philharmonique d'Amsterdam, remporta le Grand prix du disque de l'Académie Charles-Cros de Paris. Elle et son mari furent les premiers titulaires du Prix de musique Calixa-Lavallée (1959). En 1967, elle fut nommée officier de l'Ordre du Canada, et en 1983, la CCA lui remit son Diplôme d'honneur. Plus récemment, elle fut nommée chevalière de l'Ordre des arts et des lettres de France (1990). En 2003, Pierrette Alarie s'est mérité le Prix du Gouverneur Général pour la réalisation artistique, section musique classique.

Discographie

Airs d'opéras français : Bizet, Gounod, Delibes; O des Concerts Lamoureux, Dervaux c orch; 1953; Philips N-00663R.

Couperin Trois leçons de ténèbres : Retchitzka sop, Recassens vc, Geoffroy-Dechaume org; 1954; Ducretet-Thomson London DTL-93077.

Debussy mélodies : A. Rogers p; 1956; West XWN-18778, (sélections) West WGM-8316.

Falla Psyché : Quin Jamet; 1959; Ducretet-Thomson 260-C-088.

Fauré Requiem : Chorale Élisabeth Brasseur, O Lamoureux, Fournet c orch; 1953; Philips A00669R, Philips ABR-4012, Epic LC-3044 et Fontana 6554.037.

Mozart Arias : O du Théâtre des Champs-Élysées, Jouve c orch; 1955; Ducretet-Thomson 270-C-087, Ducretet-Thomson London DTL-93089, (sélections) Sel SC-12.017.

- Exsultate, Jubilate, Vivaldi Gloria : Ens vocal de Paris, O du Cons. de Paris, Jouve c orch, Cahn contralto; 1952; Ducretet-Thomson LPG-8556, (Mozart) Ducretet-Thomson London DTL-93089, (Vivaldi) Ducretet-Thomson London DTL-939080 et West WL-5287.

Musique au Pavillon canadien : Haydn, Strauss, Papineau-Couture; Newmark p; 1967; CBC Expo-32.

Papineau-Couture Quatrains, Pépin Cycle-Eluard, Beckwith Five Lyrics of the T'ang Dynasty : Newmark p; (1958); RCI 148, (Papineau-Couture) 6-ACM 4, (Pépin) 4-ACM 5, (Beckwith) 5-ACM 26.

Ravel mélodies : A. Rogers p; 1956; West XWN-18789, (sélections) West WGM-8316.

R. Strauss Die Schweigsame Frau : O et Ch du Festival de Salzbourg, Böhm c orch, Alarie (Isotta); 1959; 3-Opera Disc 1000-1002.

Verdi Un Ballo in Maschera : Metropolitan Opera, Walter c orch, Alarie (Oscar); 1945; Classic.

Voir aussi DISCOGRAPHIE de Simoneau (Section 2).

Lecture supplémentaire