Peter C. Newman

Jeunesse et éducation

D’abord appelé Peta Karel Neuman par ses parents juifs laïcisés, Peter C. Newman grandit dans la ville tchèque de Breclav, où son père dirige une grande raffinerie de betteraves à sucre. Comme Peter Newman l’écrit en 2018 : « J’ai vécu la charmante vie d’un jeune garçon riche en Moravie, en Tchécoslovaquie, jusqu’à l’âge de neuf ans, lorsque le monde tel que je le connaissais a disparu. » Fuyant les nazis, sa famille est venue au Canada en tant que réfugiée en 1940.

Peter Newman fréquente initialement la Hillfield School à Hamilton, en Ontario, une école préparatoire pour le Collège militaire royal du Canada. Mais son père Oscar, qui envisage pour son fils une carrière dans les affaires, l’inscrit comme pensionnaire « invité de guerre » au Upper Canada College en 1944. C’est là que Peter Newman rencontre les futurs membres de l’establishment canadien, sur qui il écrit plus tard.

Après avoir obtenu son diplôme, Peter Newman se joint à la Réserve de la Marine royale canadienne. Il est réserviste pendant des décennies et atteint éventuellement le grade de capitaine. Durant de nombreuses années, il est rarement vu en public sans son habituelle casquette de marin noire.

Faits saillants de carrière

Une fois qu’il maîtrise l’anglais, Peter Newman commence à écrire, d’abord pour le journal de l’Université de Toronto et ensuite pour le Financial Post en 1951. En 1953, il est désormais le rédacteur en chef du Post au bureau de Montréal. Il occupe ce poste durant trois ans avant de retourner ensuite à Toronto pour devenir adjoint au rédacteur en chef, puis chroniqueur à Ottawa, du magazine Maclean’s. En 1959, il publie Flame of Power: Intimate Profiles of Canada's Greatest Businessmen. Il dresse le portrait de onze membres de la première génération des magnats des affaires du Canada. En 1963, Paul Newman publie sa magistrale et populaire chronique politique sur John Diefenbaker, Renegade in Power: The Diefenbaker Years (1963). Selon la Société d’encouragement aux écrivains du Canada, le livre « a révolutionné le reportage politique canadien avec son approche controversée de révélations d’initiés ». Cinq ans plus tard, Peter Newman publie un livre semblable au succès plus modeste sur Lester Pearson, The Distemper of Our Times (1968).

En 1969, Peter Newman devient rédacteur en chef du Toronto Star. Au cours de cette période, il publie certains de ses meilleurs articles de journaliste dans Home Country: People, Places and Power Politics (1973). Il publie ensuite des études populaires sur les vies de ceux qui exercent un pouvoir financier au sein de l’establishment des affaires canadien. Ces écrits incluent ses deux volumes The Canadian Establishment (1975, 1981), The Bronfman Dynasty (1978; trad. La dynastie des Bronfman) (voir aussi Famille Bronfman), et The Establishment Man: A Portrait of Power (1982). Un troisième livre intitulé Titans: How the New Canadian Establishment Seized Power est ajouté à la série en 1998.

Peter Newman est également rédacteur en chef du magazine Maclean’s de 1971 à 1982. Il le transforme d’une publication mensuelle en un magazine hebdomadaire d’actualités, le premier de ce genre au Canada, avec une perspective canadienne sur les événements nationaux et internationaux. En 1982, il démissionne pour se consacrer à la rédaction de l’histoire en trois volumes de la Compagnie de la Baie d’Hudson.

Vie personnelle

Peter C. Newman s’est marié quatre fois. De son premier mariage, il a une fille avec qui il perd contact. Il épouse ensuite une collègue journaliste du Maclean’s, Christina McCall, avec qui il est marié durant 17 ans, et il est ensuite marié durant 12 ans à Camilla Turner, une ancienne éditrice en chef du magazine Flare. Il épouse ensuite sa quatrième femme Alvy (Bjorklund) Newman, et le couple demeure marié de 1996 jusqu’au décès de Peter Newman en 2023. « Je n’étais pas aussi irresponsable qu’il semblerait parce que je n’ai jamais trompé aucune de mes épouses », dit-il au Maclean’s en 2004. « Si une relation ne fonctionne pas, il me semble plus honnête de se remarier que de se lancer dans l’indépendance. » Il écrit un jour à propos de sa deuxième épouse, Christina McCall : « Nous avons divorcé en raison de différences religieuses : je croyais que j’étais Dieu et elle n’était pas d’accord. »

Les archives de Peter Newman sont conservées à la bibliothèque de l’Université McMaster depuis 1976.

En 2022, il est victime d’un accident vasculaire cérébral. Peu après, il est atteint de la maladie de Parkinson. Il meurt des suites de son accident vasculaire cérébral à l’âge de 94 ans.

Distinctions

Peter C. Newman reçoit le prix d’excellence pour l’ensemble de ses réalisations de la Fondation pour le journalisme canadien et le prix d’excellence en journalisme du Toronto Star en 1998. Il est lauréat du Concours national de journalisme et est intronisé au Canadian News Hall of Fame en 1992. En 2004, son autobiographie Here Be Dragons: Telling Tales of People, Passion and Politics remporte le prix Drainie-Taylor de la Société d’encouragement aux écrivains du Canada. Peter Newman est nommé Officier de l’Ordre du Canada en 1978 pour « sa contribution notable au domaine du journalisme ». Il est promu Compagnon en 1990. Il reçoit également la Médaille du jubilé d’or de la reine Elizabeth II en 2002 et la Médaille du jubilé de diamant en 2012.

Voir aussi Peter C. Newman Interview (en anglais seulement)

Diplômes honorifiques

• Doctorat honorifique en droit, Université Brock (1974)
• Doctorat honorifique en lettre, Université York (1975)
• Doctorat honorifique en droit, Université Wilfrid Laurier (1983)
• Doctorat honorifique en droit, Collège militaire royal du Canada (1986)
• Doctorat honorifique en droit, Université Queen’s (1986)
• Doctorat honorifique en lettre, Université de la Colombie-Britannique (1999)
• Doctorat honorifique en droit, Université de Victoria (2002)

Publications

• Flame of Power: Intimate Profiles of Canada's Greatest Businessmen (1959)
• Renegade in Power: The Diefenbaker Years (1963)
• The Distemper of Our Times: Canadian Politics in Transition (1968)
• A Nation Divided: Canada and the Coming of Pierre Trudeau (1969)
• Their Turn to Curtsy: Your Turn to Bow (1972)
• Home Country: People, Places, and Power Politics (1973)
• The Canadian Establishment : Volume One: The Old Order (1975; L’establishment canadien, Ceux qui détiennent le pouvoir)
• Bronfman Dynasty: The Rothschilds of the New World(1978; trad. La dynastie des Bronfman; publié aux États-Unis en 1979 sous le titre sous le titre King of the Castle: The Making of a Dynasty)
• The Canadian Establishment : Volume Two: The Acquisitors (1981; Les Nouveaux Riches, L'establishment Canadien II)
• The Establishment Man: Conrad Black, A Portrait of Power (1982)
• True North, Not Strong and Free: Defending the Peaceable Kingdom in the Nuclear Age (1983)
• Debrett's Illustrated Guide to the Canadian Establishment(editor) (1983)
• Drawn and Quartered: The Trudeau Years (1984)
• A History of the Hudson's Bay Company: Volume One: Company of Adventurers (1985; trad. La Baie d'Hudson : la compagnie des aventuriers)
• A History of the Hudson's Bay Company: Volume Two: Caesars of the Wilderness (1987; Les conquérants des grands espaces)
• Empire of the Bay: An Illustrated History of the Hudson Bay Company (1989)
• A History of the Hudson's Bay Company: Volume Three: Merchant Princes (1991; Les princes marchands)
• Canada: The Great Lone Land (1989)
• Canada 1892: Portrait of a Promised Land (1991; trad. Canada - 1982. La fresque d’une terre promise)
• Promise of the Pipeline (1993)
• Nortel, Northern Telecom: Past, Present, Future (1995)
• The Canadian Revolution: From Deference to Defiance (1995)
• Defining Moments: Dispatches from an Unfinished Revolution (1996)
• Vancouver: The Art of Living Well (1996)
• The Canadian Establishment : Volume Three: The Titans (1998)
• Sometimes a Great Nation: Will Canada Belong to the 21st Century? (1998)
• Canada: The Land that Shapes Us (1998)
• Continental Reach (2002)
• Here Be Dragons: Telling Tales of People, Passion and Power(memoir) (2004)
• The Secret Mulroney Tapes: Unguarded Confessions of a Prime Minister (trad. Mulroney: les enregistrements secrets)(2005)
• Izzy: The Passionate Life and Turbulent Times of Izzy Asper, Canada's Media Mogul (2008)
• Heroes: Canadian Champions, Dark Horses, and Icons (2010)
• Mavericks: Canadian Rebels, Renegades, and Anti-Heroes (2010)
• When the Gods Changed: The Death of Liberal Canada(2011; originally titled Michael Ignatieff: The Man in Full)
• Hostages to Fortune: The United Empire Loyalists and The Making of Canada (2016)