John Brian Patrick (Pat) Quinn, O.C., O.B.C., joueur de hockey, entraîneur et directeur sportif (né le 29 janvier 1943 à Hamilton, en Ontario; mort le 23 novembre 2014, à Vancouver, en Colombie-Britannique). Pat Quinn était défenseur au sein de Ligue nationale de hockey (LNH) et a joué avec les Maple Leafs de Toronto, les Canucks de Vancouver et les Flames d’Atlanta. Il était aussi considéré comme un des meilleurs entraîneurs de la LNH. Il a d’ailleurs remporté deux trophées Jack Adams et placé deux de ses équipes en finale de la coupe Stanley. Pat Quinn a également entraîné l’équipe canadienne au niveau international. Il a remporté l’or aux Jeux olympiques d’hiver de 2002, la coupe du monde de hockey 2004, le tournoi des moins de 18 ans de la Fédération internationale de hockey sur glace et le Championnat du monde junior 2009.
Enfance
Enfant de Jean (née Ireland) et de John Ernest Quinn, John Brian Patrick Quinn naît à Hamilton, en Ontario, le 29 janvier 1943. C’est le premier d’une fratrie de cinq enfants. Il grandit dans une maison de type « Wartime » dans les quartiers Est d’Hamilton et va à l’école St. Helen puis à l’école secondaire Cathedral. Le jeune Pat a une enfance bien remplie qu’il partage entre le baseball, le football et le hockey lorsqu’il peut trouver du temps en dehors de l’église, de l’école et de ses petits boulots à temps partiel de livreur de victuailles et du journal Globe and Mail. Pat Quinn décide à une époque de devenir prêtre mais il change d’avis après un été au séminaire de Niagara Falls, alors qu’il n’a que 13 ans. Il affectionne trop le sport pour l’abandonner même si à l’époque, il n’envisage pas de devenir un jour joueur de hockey professionnel.
Début de carrière dans le hockey
Pat Quinn a joué au sein de l’équipe junior de sa ville natale, les Tiger Cubs de Hamilton, affiliée auprès de l’Association de hockey de l'Ontario et équipe-école des Red Wings de Detroit. Une fois diplômé de l’école secondaire Cathedral, il envisage de s’inscrire à l’Université de technologie du Michigan, en bénéficiant d’une bourse d’études. Il n’y parvient cependant pas, car les Red Wings de Detroit sont propriétaires de ses droits au hockey et il ne peut donc pas jouer au sein de la National Collegiate Athletic Association. Pat Quinn s’en va donc à l’Ouest et joue avec les Oil Kings d’Edmonton de la Ligue de hockey du Centre de l’Alberta. Il gagnera avec eux la coupe Memorial en 1963.
En 1964, Pat Quinn commence à jouer au niveau professionnel mineur avec les Knights, dans la Ligue de hockey de l’Est. Il passe ensuite plusieurs saisons au sein de la Ligue de hockey professionnel du Centre et joue alors avec différentes équipes à Tulsa, Memphis et Houston. À la fin de la saison 1966-1967, il gagne la coupe Lester Patrick de la Ligue de hockey de l'Ouest avec les Totems de Seattle.
Carrière dans le hockey professionnel
Pat Quinn s’engage dans la Ligue nationale de hockey (LNH) en 1968 en intégrant l’équipe des Maple Leafs de Toronto. Du haut de ses 6 pieds et 3 pouces et accusant 215 livres sur la balance, Quinn se fait vite une réputation de redoutable défenseur. Son séjour à Toronto est court mais il a le temps de marquer l’histoire par un incident durant les éliminatoires de 1969. Il blesse alors le défenseur étoile des Bruins de Boston, Bobby Orr, qui perd connaissance et doit être transporté à l’hôpital. Sur le moment, la mise en échec déclenche une bagarre sur la glace. Des admirateurs en colère agressent Quinn alors qu’il est sur le banc des punitions et la police de Boston doit finalement être appelée pour assurer sa protection. (Plus tard, Orr assurera que la mise en échec était correcte et ils devinrent amis.)
En 1970, Pat Quinn est réclamé par les Canucks de Vancouver lors du repêchage d'expansion dans la LNH. Après deux saisons à Vancouver, il est sélectionné par les Flames d’Atlanta lors du repêchage d'expansion de 1972. Son passage à Atlanta fut la période la plus productive de sa carrière de joueur. Lors de la saison 1973-1974, il marque cinq buts et fait 27 passes, son record personnel.
La carrière de joueur de Pat Quinn tourne court lorsqu’il se blesse la cheville sur la planche à roulettes qu’il a empruntée à sa fille. Il se retire à la fin de la saison 1976-1977. En 606 matches joués durant les saisons régulières de la LNH, il aura marqué 131 points (18 buts et 113 passes) et encaissé 950 minutes de pénalité.
Début de carrière d’entraîneur
La passion de Pat Quinn pour le hockey le pousse à se lancer dans l’entraînement juste après s’être retiré en tant que joueur. En 1977, il rejoint ainsi les Flyers de Philadelphie comme entraîneur adjoint aux côtés de Fred Shero. La saison suivante, Quinn est nommé entraîneur en chef des Mariners du Maine, l’équipe des Flyers affiliée à la ligue mineure. Il n’accomplit cependant qu’une demi-saison comme entraîneur dans le Maine et remplace l’entraîneur en chef des Flyers, Bob McCammon, à la fin du mois de janvier 1979.
L’année suivante, Pat Quinn sera pour la première fois entraîneur en chef de la LNH pendant une saison entière et il contribuera à la plus longue série de matches sans défaite de toute l’histoire de la ligue. Les Flyers ne perdent en effet pas un seul match sur les 35 qu’ils jouent entre le 14 octobre 1979 et le 6 janvier 1980 (25 victoires et 10 matches nuls). Lors des éliminatoires, l’équipe parvient aux phases finales de la coupe Stanley mais est défaite en six matches par les Islanders de New York. À la fin de la saison, Pat Quinn remporte le trophée Jack Adams, une récompense présentée tous les ans au meilleur entraîneur de la LNH.
En 1981, il signe un contrat de 5 ans avec Philadelphie, mais la direction de l’équipe décide de le licencier après la première année à cause des mauvais résultats obtenus au cours de la deuxième moitié de la saison 1981-1982.
Pat Quinn commence à entraîner les Kings de Los Angeles lors de la saison 1984-1985. Son mandat auprès des Kings fut de courte durée et marqué par la controverse. Alors qu’il est encore en contrat avec Los Angeles, Quinn s’engage comme président-directeur général des Canucks de Vancouver et empoche 100 000 dollars de prime à la signature. Pat Quinn et les Canucks assurent que la transaction a été faite dans les règles et en toute bonne foi mais le 9 janvier 1987, le président de la LNH, John Ziegler, suspend Quinn pour le reste de la saison et lui interdit d’occuper tout poste d’entraîneur jusqu’en 1990.
Canucks de Vancouver
À la fin de la saison 1986-1987, Pat Quinn devient président-directeur général des Canucks de Vancouver. Durant son mandat, Quinn coordonne des transactions notables, négociant le transfert du gardien Kirk McLean et recrutant Trevor Linden et Pavel Bure.
Il revient à l’entraînement durant une partie de la saison 1990-1991, avec les Canucks. L’année suivante, il continue ses activités d’entraîneur parallèlement à ses tâches de gestionnaire et il gagne son deuxième trophée Jack Adams. Il fait ainsi partie des quatre seules personnes qui ont remporté ce trophée avec deux franchises différentes.
Durant la saison 1993-1994, avec Pat Quinn derrière leur banc, les Canucks deviennent champions de la Conférence de l'Ouest mais perdent face aux Rangers de New York lors de la finale de la coupe Stanley. Après cette défaite, Quinn quitte ses fonctions d’entraîneur pour se concentrer exclusivement sur la gestion.
Il retourne sur le banc en 1996 pour six matches, à la suite du licenciement de Rick Ley, l’entraîneur en chef. Le 4 novembre 1997, Pat Quinn est néanmoins lui-même licencié par le propriétaire, John McCaw, qui s’est opposé à lui sur plusieurs questions.
Le mandat effectué par Quinn au sein des Canucks constitue une période cruciale pour cette équipe. Selon Brian Burke, directeur des activités hockey pour les Canucks de 1987 à 1993, Pat Quinn « a cimenté les Canucks à Vancouver et s’est assuré qu’ils pouvaient rester là. Il a parfaitement fait son boulot ».
Pat Quinn entretient des liens étroits avec Vancouver, même après avoir quitté les Canucks. Lui et sa femme conservent une maison en ville et Pat devient actionnaire minoritaire des Giants de Vancouver, une équipe de la Ligue de hockey de l'Ouest. En 2007, quarante-deux ans après avoir remporté la coupe Memorial en tant que joueur, Pat Quinn la remporte à nouveau en tant qu’actionnaire des Giants.
Toronto et Edmonton
Pat Quinn revient entraîner les Maple Leafs de Toronto en 1998. Lors de sa première saison, il aide l’équipe à établir un nouveau record interne, avec 45 victoires durant la saison régulière, et à progresser jusqu’à la série finale de l’Association de l’Est. À partir du 14 juillet 1999, Quinn occupe également le poste de directeur général de l’équipe et restera à ce poste jusqu’en 2003. Sous la direction de Quinn, les Mapple Leafs se qualifient six fois pour la ronde éliminatoire et terminent deux fois en finale de l’Association de l’Est. L’équipe se séparera néanmoins de lui après n’être pas parvenue à se qualifier pour les éliminatoires en 2006.
Trois ans plus tard, Pat Quinn reprend du métier en s’engageant en 2009 comme entraîneur des Oilers d’Edmonton. Malgré sa connaissance et son expérience du hockey, il ne parvient néanmoins pas à sauver les tout nouveaux Oilers. L’équipe termine la saison régulière avec un bilan peu enviable (27 victoires, 47 défaites durant le temps réglementaire et 8 défaites en prolongation). Pat Quinn est licencié durant l’entre-saison.
Il prend sa retraite après son mandat auprès des Oilers. Il termine ainsi sa carrière d’entraîneur avec à son tableau 684 victoires durant la saison régulière, 528 défaites, 154 matches nuls et 34 défaites en prolongation. En mars 2015, il était sixième au classement général des entraîneurs pour le nombre de victoires remportées.
Succès international
Pat Quinn a aussi eu beaucoup de succès au poste d’entraîneur au niveau international. Lors des Jeux olympiques d’hiver de Salt Lake City en 2002, il entraîne l’équipe canadienne masculine de hockey et les amène à leur première médaille d’or depuis 50 ans.
Deux ans plus tard, il est sélectionné pour entraîner l’équipe canadienne de hockey qui doit participer à la Coupe du monde 2004. L’équipe ne sera jamais vaincue au cours du tournoi et reviendra avec la médaille d’or.
En 2006, Pat Quinn entraîne l’équipe canadienne mise sur pied pour la Coupe Spengler. Organisée tous les ans à Davos, en Suisse, la Coupe Spengler est le plus ancien tournoi de hockey professionnel du monde. Pat Quinn amène son équipe en finale mais perd contre le club hôte, le HC Davos. Peu de temps après, Quinn est derrière le banc durant les Jeux olympiques d'hiver de Torino, en Italie, en 2006. Le Canada finira septième de cette compétition.
En 2008, Quinn est choisi pour entraîner Équipe Canada en vue du Championnat du monde moins de 18 ans de hockey sur glace de la Fédération internationale de hockey sur glace. Les Canadiens s’octroient la médaille d’or en battant la Russie en finale sur le score de 8 à 0.
Après son succès auprès de l’équipe des moins de 18 ans, Pat Quinn est recruté par Hockey Canada pour diriger l’équipe nationale en vue du Championnat mondial junior de l'IIHF de 2009. Le Canada battra la Suède en finale sur le score de 5 à 1 et gagne la médaille d’or pour la cinquième fois d’affilée.
Passion pour les études
Pat Quinn se passionne aussi pour les études et continue à suivre des cours universitaires durant toute sa carrière de joueur de hockey professionnel et d’entraîneur. En 1972, il obtient un baccalauréat en économie de l’Université York. Dix ans plus tard, après avoir quitté les Flyers, il s’inscrit à la faculté de Droit de l’Université Widener. Il obtient son diplôme en 1987. Selon George McPhee, vice-président et directeur des activités hockey chez les Canucks du temps où Pat Quinn les entraînait, Pat « aurait pu réussir aussi bien dans beaucoup d’autres de carrières ».
Distinctions honorifiques
En 2006, Pat Quinn reçoit un doctorat honorifique de l’Université McMaster. Six ans plus tard, en 2012, Pat Quinn est nommé officier de l'Ordre du Canada. L’été suivant, il devient président du conseil d’administration du Temple de la renommée du Hockey. Il devient membre de l’Ordre de la Colombie-Britannique en 2014. En 2015, Pat Quinn est nommé à titre posthume à l’Ordre du hockey au Canada. En 2016, il est intronisé au Temple de la renommée du hockey.
À Hamilton, l’avenue Glennie (où Quinn a grandi) a été renommée en son honneur, tout comme la patinoire Parkdale.
Héritage
Pat Quinn meurt à Vancouver le 23 novembre 2014, après une longue bataille contre la maladie. Il a laissé derrière lui son épouse de 51 ans, Sandra Baker, et ses deux filles, Valerie et Kathleen (Kalli). Un des plus grands entraîneurs de hockey, beaucoup se souviendront de lui pour son intégrité, sa passion et son charme. Lors d’une interview avec l’auteur Mike Commito, le 10 février 2015, George McPhee explique :
« Ceux d’entre nous qui ont connu Pat ont été privilégiés, simplement d’avoir pu partager quelques moments avec lui . Il avait adopté un très haut niveau d’honnêteté, d’intégrité et d’éthique... un homme très cultivé, qui pouvait discuter d’une multitude de sujets… que ce soit de religion, de politique… de scotch ou de sport. »
« Tout le monde voulait être comme Pat, parce qu’il avait cette réputation d’être à la fois juste, strict et honnête, explique Brian Burke à Commito le 17 février 2015. C’était vraiment quelqu’un de formidable ».