Les femmes ont soigné des soldats blessés tout au long de l’histoire de la guerre au Canada. Les infirmières militaires ont exercé des fonctions officielles au sein de l’armée durant la Résistance du Nord-Ouest, la guerre d’Afrique du Sud, la Première Guerre mondiale, la Deuxième Guerre mondiale et la guerre de Corée. Au moins 70 d’entre elles sont décédées des suites d’actions ennemies ou de maladies durant leur service.
La Résistance du Nord-Ouest
Jusqu’à la Résistance du Nord-Ouest de 1885, les femmes qui prennent soin des soldats blessés à la guerre ne reçoivent aucune reconnaissance militaire officielle. La situation change lorsqu’une rébellion armée se déclenche dans l’ouest du Canada en 1885. Le chirurgien général de la milice canadienne demande à Hannah Grier Coome, mère supérieure fondatrice de la communauté Sisterhood of St John the Divine à Toronto, et à Kate Miller, infirmière en chef du Winnipeg General Hospital, d’assurer les soins des blessés en Saskatchewan.
Guerre d’Afrique du Sud (guerre des Boers)
Durant la guerre d’Afrique du Sud (1899-1902), des femmes qui se portent volontaires pour le service infirmier militaire sont envoyées à l’étranger sous la direction de Georgina Pope pour servir au sein du British Medical Staff Corps en tant qu’infirmières militaires. Bien qu’en anglais, on les appelle « nursing sisters » (sœurs infirmières), elles ne soient pas toutes membres d’ordres religieux. Au total, 12 femmes partent en Afrique du Sud durant trois périodes. Le troisième groupe, envoyé en 1902, se voir accorder le grade relatif de lieutenant au sein des forces militaires britanniques en Afrique du Sud.
Première Guerre mondiale
Pendant la Première Guerre mondiale (1914-1918), 2845 infirmières militaires qui ont un grade d’officier du Corps médical de l’armée canadienne (CMAC) servent au Canada, en Angleterre, en France, en Belgique, en Russie et dans la Méditerranée. Surnommées « les Bluebirds » (merles bleus) par des soldats reconnaissants d’avoir la chance d’apercevoir ces robes bleues et voiles blancs, elles reçoivent de nombreuses distinctions et acquièrent une haute réputation pour leur courage et leur compassion. Au moins 58 d’entre elles meurent durant la guerre, elles sont soit victimes d’une attaque ennemie ou soit d’une maladie contractée en soignant leurs patients. Quatorze infirmières militaires meurent lorsque le navire-hôpital canadien Llandovery Castle est torpillé et coulé par un sous-marin allemand dans la soirée du 27 juin 1918. (Voir aussi Infirmières militaires du Service de santé de l’Armée canadienne.)
Le saviez-vous?
Certaines infirmières canadiennes ont servi dans des corps infirmiers étrangers pendant la Première Guerre mondiale. En 1917, quinze infirmières canadiennes se sont jointes au United States Army Nurse Corps et ont servi en France, la plupart du temps à l’Hôpital 23 de la base Buffalo à Saint-Vittel. Parmi elles se trouvait Edith Monture, qui a été la première femme autochtone à devenir infirmière autorisée au Canada et à obtenir le droit de vote lors d’une élection fédérale canadienne.
Deuxième Guerre mondiale
Au cours de la Deuxième Guerre mondiale (1939-1945), des milliers d’infirmières se précipitent pour s’enrôler. À la fin de la guerre, on estime que 4480 infirmières militaires ont servi durant le conflit : 3656 dans le service renommé Corps de santé royal canadien, 481 dans la branche des services de santé de l’Aviation royale canadienne, et 343 dans les services de santé de la Marine royale canadienne. En service à l’étranger et au Canada, elles exercent dans plus d’une centaine d’unités médicales majeures et prodiguent des soins à des centaines de milliers de blessés canadiens, et de soldats étrangers.
Les infirmières militaires reçoivent, durant les deux guerres mondiales, des formations sur le droit militaire, la lecture des cartes et la sécurité, l’utilisation des gaz au combat, l’évacuation des victimes et la participation à des manœuvres militaires à grande échelle. Elles travaillent dans des conditions qui varient des tentes en toile avec des planchers de bois à des hôpitaux civils établis ou des édifices transformés pour un usage hospitalier. Un groupe d’infirmières militaires se trouvent sur un navire qui est torpillé alors qu’il est en transit vers l’Italie; deux infirmières (May Waters et Kay Christie) restent prisonnières de guerre à Hong Kong durant 21 mois, et d’autres sont victimes d’accidents ou de maladies. Au moins 12 infirmières militaires canadiennes meurent durant la Deuxième Guerre mondiale. L’une d’entre elles, Agnes Wilkie, meurt à la suite d’une action ennemie, alors que d’autres meurent d’accidents ou de maladies.
Le saviez-vous?
L’infirmière militaire Agnes Wilkie était passagère du traversier SS Caribou lorsqu’il a été coulé par une torpille allemande dans le détroit de Cabot, au large de Terre-Neuve. Malgré les efforts de sa compagne, l’infirmière militaire Margaret Brooke, elle a perdu la vie dans les eaux froides de l’océan Atlantique. Pour son héroïsme, Margaret Brooke a été nommée membre de l’Ordre de l’Empire britannique. Elle a été la première infirmière militaire à être ainsi reconnue.
Guerre de Corée
Soixante infirmières servent également pendant la guerre de Corée (1950-1953) dans le cadre des forces des Nations Unies qui participent à ce conflit. Comme lors des conflits précédents, elles traitent des blessures reliées au combat et des maladies infectieuses.
Les infirmières (maintenant appelées officières en soins infirmiers) servent dans les Forces armées canadiennes au pays et à l’étranger depuis lors.