John Thomas Peters Humphrey, O.C., avocat, diplomate, érudit (né le 30 avril 1905 à Hampton, au Nouveau-Brunswick; décédé le 14 mars 1995 à Montréal, au Québec). John Humphrey a été directeur de la Division des droits de l’homme des Nations Unies, de 1946 à 1966. Il a été une figure déterminante dans la rédaction de la Déclaration universelle des droits de l’homme en 1948. Il a également enseigné le droit, et a brièvement été doyen de l’Université McGill. Il a été nommé Officier de l’Ordre du Canada en 1974, et a reçu le Prix des Nations Unies pour la défense des droits de l’homme en 1988.
Jeunesse et éducation
L’enfance de John Humphrey est marquée par la tragédie. Il perd son père à l’âge de treize mois, et sa mère lorsqu’il a onze ans ; tous les deux meurent du cancer. Entre ses deux calamités, il perd son bras gauche dans un horrible accident.
John Humphrey s’avère être un élève précoce et accompli. Il est admis à l’Université Mount Allison de Sackville, au Nouveau-Brunswick, à l’âge de 15 ans, et passe rapidement à l’Université McGill à Montréal. Il obtient un baccalauréat en commerce en 1925, un baccalauréat ès arts en 1927, ainsi qu’un baccalauréat en droit en 1929. Il obtient son doctorat en 1945, et écrit sa thèse sur la répartition des pouvoirs au sein du gouvernement.
Début de carrière
John Humphrey est admis au Barreau du Québec en 1929. Il travaille comme avocat dans le secteur privé avant de se joindre à la Faculté de droit de l’Université McGill en 1936. Dix ans plus tard, il en devient brièvement le doyen.
Carrière avec les Nations Unies
En 1946, John Humphrey est nommé directeur des droits de l’homme du Secrétariat des Nations Unies. Avec l’aide d’autres personnes, il rédige la version initiale de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Elle est adoptée en tant que résolution de l’Assemblée générale le 10 décembre 1948. Cette déclaration est qualifiée de « Magna Carta de l’humanité » par Eleanor Roosevelt, présidente du comité. Le document est traduit en 321 langues et dialectes. Il s’agit possiblement du document juridique international le plus cité qui ait été écrit par un Canadien.
La déclaration apporte un changement révolutionnaire à la théorie et la pratique du droit international parce qu’elle reconnaît que les droits de l’homme sont une question d’intérêt international. Bien que les principes de la déclaration soient couramment violés, il s’agit de l’un des accomplissements les plus importants des Nations Unies. Elle fait désormais partie du droit coutumier des nations.
John Humphrey est directeur de la Division des droits de l’homme des Nations Unies pendant 20 ans. Il prend sa retraite de l’ONU en 1966.
Carrière après l’ONU
John Humphrey retourne à l’Université McGill en 1966. En 1967, il cofonde la Fondation canadienne des droits de la personne (maintenant Equitas) avec Thérèse Casgrain et Dr Gustave Gingras. Il enseigne à temps plein jusqu’au début des années 1970, et ensuite à temps partiel jusqu’à sa retraite en 1994. Il demeure actif dans les affaires internationales et la protection des droits de l’homme. Il est l’auteur de plusieurs livres importants sur le sujet, et il contribue aux enquêtes sur les violations des droits de la personne aux Philippines. Il aide également les prisonniers de guerre canadiens détenus par les Japonais durant la bataille de Hong Kong à obtenir une compensation, et il représente les femmes coréennes réduites à l’esclavage sexuel durant la Deuxième Guerre mondiale.
Distinctions et legs
Ce n’est que plus tard dans sa vie que la contribution de John Humphrey à la déclaration des Nations Unies est reconnue officiellement, après la découverte de la version officielle écrite de sa main. Il reçoit de nombreux prix et distinctions. Il est nommé Officier de l’Ordre du Canada en 1974, et reçoit le Prix des Nations Unies pour la défense des droits de l’homme en 1988. Entre 1992 et 2011, le gouvernement fédéral décerne le prix annuel John Humphrey aux personnes qui protègent activement les droits de la personne.
Voir aussi : John Humphrey, Eleanor Roosevelt et la Déclaration universelle des droits de l’homme; La déclaration canadienne des droits; Philosophie des droits de la personne; Commission canadienne des droits de la personne; Loi canadienne sur les droits de la personne; La révolution des droits au Canada; Charte canadienne des droits et libertés.