Hospital, Janette Turner | l'Encyclopédie Canadienne

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Hospital, Janette Turner

Janette Turner Hospital, romancière, nouvelliste (Melbourne, Australie, 12 nov. 1942). Janette Turner Hospital grandit au Queensland en Australie. Elle y étudie à l'Université du Queensland et enseigne dans une école secondaire, puis travaille comme bibliothécaire à la Harvard University.

Hospital, Janette Turner

Janette Turner Hospital, romancière, nouvelliste (Melbourne, Australie, 12 nov. 1942). Janette Turner Hospital grandit au Queensland en Australie. Elle y étudie à l'Université du Queensland et enseigne dans une école secondaire, puis travaille comme bibliothécaire à la Harvard University. En 1971, Hospital déménage au Canada où elle fréquente l'Université Queen et termine une maîtrise en anglais. Hospital vit à Kingston en Ontario pendant près de 30 ans avant de déménager pour occuper le poste de professeure distinguée et d'écrivaine résidente distinguée à l'University of South California. Hospital est également écrivaine résidente dans des universités situées au Canada, aux États-Unis, au Royaume-Uni et en Australie.

Le premier roman de Hospital, The Ivory Swing (1982), met en parallèle la vie d'une Canadienne qui vit en Inde avec celle d'une Indienne qui est veuve depuis peu. The Ivory Swin remporte le Seal First Novel Award de 50 000 $. The Tiger in the Tiger Pit (1983) analyse la morale puritaine d'une famille à travers le personnage d'un directeur d'école à la retraite dont l'anniversaire de mariage est l'occasion d'une réunion de famille. Son roman Borderline (1985) compare à nouveau la vie de deux femmes et soulève des questions sociopolitiques. Le titre souligne l'importance des frontières dans les écrits de Hospital, ces frontières qui délimitent les pays, les générations, les sexes, les classes sociales, ainsi que l'imaginaire et la réalité. La transgression des limites est au cœur de l'univers de Hospital et de son écriture même.

En 1986, Hospital est classée parmi les dix meilleures jeunes écrivaines au Canada. Cette année-là, elle publie son premier recueil de nouvelles intitulé Dislocations pour lequel elle remporte le Fellowship of Australian Writers Fiction Award et le Torgi Award du CNIB. Ces histoires de personnages déracinés et disloqués se déroulent en Australie et au Canada, ainsi qu'en Inde et à New York. Son roman Charades (1989), une réécriture moderne des contes arabes des Milles et une Nuits, met en scène une étudiante australienne, du nom de Charade Ryan, qui raconte une série d'histoires à son professeur de physique. Charade part de l'intérieur de l'Australie vers Boston en passant par Toronto à la recherche du père qu'elle n'a jamais rencontré. On trouve encore une fois des décors australiens, canadiens et américains dans le deuxième recueil de nouvelles de Hospital, Isobars (1990), qui est finaliste du Prix Trillium de l'Ontario. Hospital publie également un roman de série noire en 1990, intitulé A Very Proper Death, sous le pseudonyme d'Alex Juniper.

The Last Magician (1992) est également construit autour d'un décès mystérieux. À la différence d'un roman policier ou criminel conventionnel, le récit de Hospital se préoccupe moins de révéler l'identité de la personne responsable du décès accidentel que de suivre les répercussions à long terme, vingt-cinq ans plus tard, sur les enfants qui y étaient. Le titre du prochain roman de Hospital, Oyster (1996) fait référence à un chef de groupe-culte fondamentaliste dans une petite ville de l'intérieur de l'Australie. La destinée d'Oyster et de ses disciples est seulement l'un des nombreux secrets obscurs dans Outer Maroo. The Last Magician et Oyster sont sélectionnés pour des prix littéraires canadiens et australiens.

Hospital remporte le prix prestigieux Patrick White d'Australie et le Queensland Premier Literary Award (2003) pour son roman Due Preparations for the Plague. Le récit se déroule treize ans après un détournement d'avion par des terroristes survenu en 1987 et suit les efforts de deux personnes pour découvrir ce qui est arrivé à leurs parents qui ont été pris en otage, puis tués. Le roman est un suspense, rempli de morts suspectes, de scènes de poursuite, de traîtres munis d'armes biochimiques et de conspirations visant à protéger le gouvernement. Cependant, il s'agit également d'un examen troublant de la perte, de la peur et du potentiel humain en matière de cruauté et de guérison.

Bien que Hospital conserve sa citoyenneté australienne, c'est pendant les trois décennies passées au Canada qu'elle construit sa carrière d'écrivaine importante à l'échelle internationale. Son œuvre est analysée dans les journaux de littérature canadienne et comparée à celle d'autres écrivains canadiens de la fin du vingtième siècle. À propos de sa reconnaissance en tant qu'écrivaine canadienne, Hospital déclare : « Bien qu'il ne s'agisse jamais de quelque chose que je me permets de proclamer pour moi-même, je suis toujours touchée, enthousiaste et honorée lorsque le Canada me réclame ».