Hesquiahts | l'Encyclopédie Canadienne

article

Hesquiahts

Les Hesquiahts sont des Autochtones qui vivent sur la côte ouest de l’île de Vancouver. « Hesquiaht » est la transcription anglaise du mot heish-heish-a, qui signifie en nuu-chah-nulth « déchirer avec les dents ». Le mot fait allusion à la technique utilisée pour séparer les œufs de hareng des zostères marines qui poussent près des territoires hesquiahts. En 2021, les Hesquiahts comptaient 756 membres enregistrés auprès du Conseil tribal Nuu-chah-nulth.

Territoire et population


Le territoire traditionnel des Hesquiahts s’étend approximativement de la baie Nootka à la baie Clayoquot et comprend le havre Hesquiat et la péninsule Hesquiat. C’est l’une des nations nuu-chah-nulth les plus isolées. Son village le plus important, dans l’anse Hot Springs (anciennement l’anse Refuge), n’est accessible que par avion ou par bateau.

Péninsule Hesquiaht

Les Hesquiahts étaient jadis disséminés en plusieurs petits groupes indépendants qui avaient chacun son village et son territoire. On estime qu’avant le début du 19e siècle, plus de 6 000 Hesquiahts vivaient dans plusieurs communautés réparties sur la côte ouest. De nombreuses sources indiquent cependant qu’à partir du milieu des années 1800, leur population ne compte déjà plus que 200 à 250 personnes sous l’effet des guerres et des maladies.

En 1964, un tsunami détruit presque toutes les maisons de l’anse Hot Springs, dans le havre Hesquiat. De nombreux Hesquiahts se réfugient en majorité à Port Alberni et à Victoria, tandis que d’autres reconstruisent leurs maisons près du village d’origine, créant ainsi la communauté de Refuge Cove. On compte aujourd’hui cinq réserves de Hesquiahts.

En 2021, la Première Nation hesquiaht comptait 756 membres enregistrés. Certains membres de la communauté vivent sur des territoires traditionnels (122), mais la grande majorité des Hesquiahts (591) ont élu domicile dans des centres urbains de l’île de Vancouver, principalement à Port Alberni. Le reste de la population vit dans d’autres réserves ou territoires.

Vie traditionnelle

Comme d’autres nations nuu-chah-nulth, les Hesquiahts ont toujours été une communauté axée sur la pêche. Ils subsistaient jadis essentiellement grâce à la pêche du saumon, du flétan et d’autres poissons locaux ainsi que la chasse de gibiers et la cueillette de différentes plantes dans les terres. Ils se rendaient sur leurs sites de pêche à pied ou à bord de pirogues.

Société

La nation est dirigée par le Ha’wiih, composé de chefs traditionnels ancestraux, un système de responsabilité et de gouvernance qui se perpétue aujourd’hui. La nation fait cependant aussi appel à des chefs élus et à des conseillers de bande qui aident à gouverner la communauté.

Culture

Les nations nuu-chah-nulth ont une riche culture cérémonielle, caractérisée par l’organisation de festins et d’activités telles que des chansons, des danses, des concours et des représentations théâtrales. (Voir aussi Potlatch.) Les Nuu-chah-nulth sont également réputés pour leurs magnifiques objets en bois, notamment leurs canots, leurs mâts totémiques, leurs maisons multifamiliales et bien d’autres produits fabriqués à la main à partir du bois de cèdre. (Voir aussi Art autochtone de la côte nord-ouest.)

Religion et spiritualité

Le système de croyances nuu-chah-nulth est centré sur l’existence d’un créateur et d’esprits dont les pouvoirs peuvent être utilisés pour amener la paix et porter chance à la communauté. Les Nuu-chah-nulth croient que toute forme de vie est associée à un esprit, et qu’elle doit donc être respectée et appréciée. Les chamans se chargent de la santé spirituelle des gens en pratiquant la médecine traditionnelle et en organisant des rituels visant à guérir des maladies et à rétablir l’équilibre spirituel. (Voir aussi Autochtones : religion et spiritualité.)

Langue

Les Hesquiahts parlent le dialecte de la région nuu-chah-nulth centrale (Nuučaan̓uɫ). Cette langue est considérée comme étant fortement menacée d’extinction. En 2015, on ne recensait plus que 13 personnes capables de la parler couramment. De plus, 38 personnes ont déclaré être capables de comprendre ou de parler un peu la langue, tandis que 21 autres sont en train de l’apprendre. (Voir aussi Nuu-chah-nulth : Langue et Familles des langues autochtones de la côte du nord-ouest.)

Histoire coloniale

Les Hesquiahts font partie des premiers Nuu-chah-nulth à entrer en contact avec des Européens. Ils rencontrent ainsi, en 1774, Juan Pérez Hernández, sur la côte ouest de la péninsule Hesquiat, avec qui ils commerceront. Les guerres menées contre d’autres Premières Nations côtières et la décimation de la population due aux maladies introduites par les Européens (telles que la tuberculose, la variole et la rougeole) entraînent progressivement la fusion des groupes hesquiahts qui forme une nation consolidée au 19e siècle.

En 1875, le révérend A.J. Brabant installe la première mission catholique chez les Nuu-chah-nulth à Hesquiat, le village des Hesquiahts. Forcés de rejoindre des réserves à partir de la fin du 19e siècle, les Hesquiahts sont aussi obligés d’assimiler la culture chrétienne des Blancs par l’intermédiaire de politiques et de programmes fédéraux tels que les pensionnats indiens. La culture hesquiaht a néanmoins survécu, malgré ces périodes sombres de l’histoire du Canada.

Vie contemporaine

Les Hesquiahts gèrent plusieurs entreprises sur leur territoire, notamment des exploitations de pêche et de foresterie. Le tourisme fait aussi partie de leur économie moderne. (Voir aussi Autochtones : conditions économiques.)

Les Hesquiahts forment une des 14 nations représentées par le Conseil tribal de Nuu-chah-nulth, une association fondée en 1958 qui offre divers services aux près de 9 500 membres enregistrés, notamment des services de protection de l’enfance, d’éducation, de formation à l’emploi et d’autres initiatives socioéconomiques visant à soutenir la santé et le développement. (Voir aussi Conditions sociales des Autochtones.)

Les Hesquiahts, tout comme six autres Nations nuu-chah-nulth, négocient aussi actuellement la quatrième étape d’un processus d’établissement de traité (qui en compte six) en Colombie-Britannique, afin d’obtenir l’autonomie gouvernementale.

Guide pédagogique perspectives autochtones

Collection des peuples autochtones