Hébert, Adrien | l'Encyclopédie Canadienne

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Hébert, Adrien

La carrière artistique d'Adrien Hébert semble avoir débuté en 1909, alors qu'il expose pour la première fois au Salon du printemps de la AAM, où il présentera d'ailleurs régulièrement des oeuvres jusqu'en 1954.
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Huile sur toile réalisée par Adrien Hebert, en 1927 (avec la permission du Musée du Québec).

Hébert, Adrien

Adrien Hébert, peintre (Paris, 12 avril 1890 -- Montréal, 26 juin 1967). Fils du sculpteur Louis-Philippe Hébert (1850-1917) et de Maria-Emma-Cordélia Roy (1856-1942). Il passe son enfance autant au Canada qu'en France, son père ayant été mandaté pour travailler à une série de sculptures destinées à décorer la façade du parlement à Québec. De 1902 à 1911, il fréquente le Conseil des arts et manufactures de Montréal où il suit les cours d'Edmond Dyonnet (1859-1954), de Joseph-Charles Franchère (1866-1921) et de Joseph Saint-Charles (1868-1956). Il est aussi l'élève de William Brymner (1855-1925) à la Art Association of Montreal (AAM), qui deviendra plus tard le Musée des Beaux Arts de Montréal.

Tout débuts

La carrière artistique d'Adrien Hébert semble avoir débuté en 1909, alors qu'il expose pour la première fois au Salon du printemps de la AAM, où il présentera d'ailleurs régulièrement des oeuvres jusqu'en 1954. De 1910 à 1960, ses tableaux sont exposés lors des expositions annuelles de l'Académie royale des arts du Canada. En 1916, il présente une exposition à la bibliothèque Saint-Sulpice de Montréal avec son frère, le sculpteur Henri Hébert (1884-1950). En 1918, il collabore également avec son frère à la publication de Le Nigog, une revue qui défend l'esthétisme moderne en littérature et en peinture en réaction aux tendances régionalistes qui prévalent alors au Québec.

Style rappelant Cézanne

Pendant son séjour (1922-1923) en France, il peint des paysages de l'Ardèche et des vues de Paris, ainsi que des portraits d'amis dans un style qui rappelle celui de Cézanne. À son retour à Montréal à la fin de l'été 1923, il enseigne le dessin au Conseil des arts et manufactures. Après cette date, il adopte un style artistique plus distinctif, après s'être découvert un intérêt à peindre le port de Montréal. Ce qui le frappe, en plus des bateaux déchargeant des cargaisons et du travail des débardeurs, c'est la beauté de l'architecture du port, illustrée par les grands silos à grain et les passerelles reliant les hangars. Tous ces éléments lui permettent alors de composer des tableaux très structurés, où l'effervescence des activités du port est transposée par l'artiste à travers l'évocation du bruit et du mouvement.

Paysage urbain

L'amour qu'éprouve Hébert pour la ville se manifeste dans sa peinture : à partir de cette période et pendant de nombreuses années, il crée des oeuvres représentant les rues de la métropole, souvent celles situées près de son studio sur la rue Sainte-Julie (maintenant la rue Christin). Ces oeuvres illustrent les images de piétons allant et venant et de voitures et de tramways circulant dans les rues trempées de pluie ou balayées par la neige. En mars 1931, à la Galerie A. Barreiro de Paris, il expose une vingtaine de toiles sur ses thèmes favoris. Cette année-là, la ville de Montréal lui commande, pour la décoration du chalet du Mont-Royal, un grand tableau historique représentant l'arrivée de Jacques Cartier à Hochelaga en 1535. En 1941, il est élu membre de l'Académie royale des arts du Canada.

À la mort de Henri en 1950, Adrien emménage chez son frère, sur la rue Labelle, dans un studio construit à l'origine par leur père. À cette époque, il peint dans la région de Chicoutimi, encouragé par son neveu Armand Hébert, qui agit auprès de lui comme agent de promotion au Saguenay. En 1953, Adrien reçoit son troisième prix Jessie Dow, remis par la AAM, pour son tableau S.S. Empress of Canada.

L'année suivante, après avoir pris sa retraite en tant qu'enseignant à la Commission des écoles catholiques de Montréal, Hébert se rend en Afrique occidentale française, et ensuite en France au début de 1955. Il expose à son retour, à son atelier de Montréal, de même qu'en 1956 au restaurant Hélène de Champlain, des tableaux tirés de ses carnets de voyages. Après la démolition de son studio en 1963, le peintre s'installe dans une maison achetée à Westmount.

Tout au long de sa carrière, Hébert se perçoit comme un peintre urbain, même s'il travaille souvent sur l'île Bélair, où sa famille possède une résidence de campagne. Un mois après le décès de l'artiste, le maire Jean Drapeau offrait un de ses tableaux du port de Montréal au général Charles De Gaulle, à l'occasion de la visite de ce dernier à l'Expo 67. En 1971, la Galerie nationale du Canada (voir Musée des beaux-arts du Canada) organise l'exposition Adrien Hébert, trente ans de son oeuvre, et, à l'été 1993, le Musée du Québec lui rend hommage avec une exposition consacrées à l'ensemble de son oeuvre.