Une entrevue avec Alexandre Bilodeau | l'Encyclopédie Canadienne

Entrevue

Une entrevue avec Alexandre Bilodeau

​Le 6 juin 2014, l’auteur Jeremy Freeborn s’est entretenu pour L’Encyclopédie Canadienne avec Alexandre Bilodeau.

Le 6 juin 2014, l’auteur Jeremy Freeborn s’est entretenu pour L’Encyclopédie Canadienne avec Alexandre Bilodeau, double médaillé d’or des bosses en ski acrobatique, lors du défilé de la Célébration de l’excellence organisée par le Comité olympique canadien à Calgary pour honorer les athlètes canadiens ayant participé au Jeux olympiques d’hiver de 2014 à Sotchi.

Jeremy Freeborn : Je crois savoir que vous avez commencé par jouer au hockey. En venant de ce sport, avez-vous éprouvé des difficultés lors de la transition vers le ski acrobatique?

Alexandre Bilodeau : Bien sûr. Tous mes amis étaient dans le monde du hockey et je suis passé au ski alors que j’étais très jeune, à peine huit ans. D’ailleurs, ce choix n’était pas le mien, mais celui de ma mère. Cependant, très rapidement, le ski acrobatique m’a passionné sous l’inspiration de Jean-Luc Brassard. [Brassard a gagné une médaille d’or olympique pour le Canada dans l’épreuve des bosses masculines lors des Jeux olympiques d’hiver de 1994 à Lillehammer.] J’ai réalisé que ce sport représentait quelque chose de très spécial pour moi.

JF : Le ski acrobatique comprend différentes disciplines. Qu’est-ce qui vous attire le plus dans les bosses?

AB : Les bosses sont véritablement un sport complet et j’adore ça. C’est à la fois un sport acrobatique, un sport de puissance et un sport qui exige une technique parfaite sur le plan du ski. On pourrait dire que les meilleurs skieurs acrobatiques du monde sont des gymnastes accomplis capables de courir comme Usain Bolt tout en étant d’excellents skieurs.

JF : Quel est, selon vous, le saut le plus difficile que vous ayez jamais exécuté dans ce sport? Pouvez-vous nous dire également pourquoi?

AB : J’ai effectué des sauts comprenant deux sauts périlleux et une rotation et aussi deux sauts périlleux et deux rotations, ce qui n’est pas autorisé en compétition. J’ai fait un certain nombre de choses plutôt extravagantes.

JF : Avez-vous ressenti une pression quelconque à devoir être à la hauteur du palmarès exceptionnel forgé par les équipes canadiennes de ski acrobatique avant votre entrée sur la scène internationale (voir Ski acrobatique)?

AB : Non. Le Canada est effectivement une nation extrêmement forte sur le plan du ski acrobatique. Toutefois, je suis convaincu que l’inscription dans cette riche histoire se fait d’elle-même. Tout ce que qu’il faut faire, c’est se concentrer pour donner le meilleur de soi-même et je crois que c’est ce que j’ai réussi à faire.

JF : Dites-moi ce que vous avez ressenti lorsque vous avez gagné la médaille d’or aux Jeux olympiques d’hiver de 2010 à Vancouver et que vous êtes devenu le premier Canadien à gagner une médaille d’or olympique au Canada.

AB : Bien sûr, c’était exceptionnel, mais personnellement, je ne vois pas ça comme un titre de gloire. J’ai simplement eu de la chance avec le calendrier. Ça aurait pu arriver à n’importe lequel des quatorze médaillés d’or canadiens.

JF : Lors des Jeux olympiques d’hiver de 2014 à Sotchi, vous avez défendu avec succès votre médaille d’or olympique. Jusqu’à quel point a-t-il été gratifiant d’être sur un podium en compagnie du médaillé d’argent Mikael Kingsbury?

AB : Partager le podium avec un compatriote a vraiment représenté une expérience fabuleuse. Il m’a poussé tellement fort durant ces quatre dernières années! C’était vraiment incroyable de partager ce moment avec lui.

JF : Vous entretenez des liens très étroits avec votre frère Frédéric qui souffre de paralysie cérébrale. Il était dans les gradins pour assister à vos victoires lors de vos deux médailles d’or olympique. Qu’est-ce que cela a signifié pour vous?

AB : Il fait partie intégrante de mon équipe et de ma vie quotidienne. Il est pour moi une source d’inspiration et avoir pu partager ces moments avec lui était vraiment le moins que je pouvais faire. Lorsque je suis au creux de la vague, c’est la première personne que je veux serrer dans mes bras. Il est toujours présent dans mon esprit et avec moi lorsque je m’entraîne. Il me soutient de toutes ses forces dans les bons comme dans les mauvais moments. C’est vraiment quelqu’un de très important pour moi.

JF : Jean-Luc Brassard, qui est à l’origine de votre passion pour les bosses, était le chef de mission assistant canadien lors des Jeux olympiques d’hiver de 2014 à Sotchi. Quelle a été l’importance de l’apport de Brassard durant votre carrière?

AB : Jean-Luc représente une immense source d’inspiration pour tous les Canadiens, aussi bien en tant qu’athlète qu’en tant que personne. Au cours des années, j’ai beaucoup appris de lui.

JF : Que diriez-vous à de jeunes Canadiens qui souhaiteraient devenir skieurs acrobatiques?

AB : Je leur dirais : « Si c’est ta passion, alors fonce! » Lorsque je faisais quelque chose, c’était toujours avec passion. Enfant, je n’étais peut-être pas le plus doué, mais j’étais un petit gars qui travaillait dur parce que ce que je faisais me passionnait vraiment.

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