Buffy Sainte-Marie | l'Encyclopédie Canadienne

Article

Buffy Sainte-Marie

Beverly « Buffy » Sainte-Marie (née Beverley Jean Santamaria), C.C., chanteuse, compositrice, multi-instrumentiste, éducatrice, philanthrope, artiste visuelle (née le 20 février 1941 à Stoneham, au Massachusetts). Buffy Sainte-Marie est une influente pionnière autrice-compositrice-interprète. Depuis le début des années 1960, elle s’est identifiée comme Crie de la Première Nation Piapot en Saskatchewan. Elle était une importante figure du renouveau de la musique folk à Greenwich Village et à Toronto dans les années 1960, mais elle est probablement surtout reconnue pour son hymne antiguerre de 1964, « Universal Soldier ». Cette chanson a été intronisée au Panthéon des auteurs et compositeurs canadiens en 2005. Buffy Sainte-Marie a également remporté un Golden Globe, un prix BAFTA, et un Oscar pour avoir coécrit l’immense succès « Up Where We Belong ». Elle a reçu le prix de musique Polaris, le prix du Gouverneur général pour les arts du spectacle, ainsi que de nombreux prix Juno, des prix pour l’ensemble de son œuvre, et des doctorats honorifiques. Compagnon de l’Ordre du Canada, elle a été intronisée au Panthéon de la musique canadienne, au Canadian Country Music Hall of Fame, et à l’Allée des célébrités canadiennes. Buffy Sainte-Marie a longtemps été reconnue comme étant une artiste autochtone de premier plan, mais son origine raciale a été remise en question par l’émission The Fifth Estate de la CBC en octobre 2023.

Jeunesse, famille, et revendication de naissance

Tout au long de sa carrière, Buffy Sainte-Marie affirme n’avoir jamais su les circonstances exactes de sa naissance. Elle dit qu’après avoir été possiblement orpheline ou enlevée à sa famille biologique, elle est adoptée alors qu’elle n’a que quelques mois. Elle est ensuite élevée au Massachusetts par Albert Sainte-Marie et sa femme Winifred, qui selon Buffy est d’ascendance mi’kmaq.

Buffy Sainte-Marie fréquente l’Université du Massachusetts à Amherst en 1963 en tant qu’étudiante de premier cycle. Elle est sur le point d’obtenir son diplôme, mais elle interrompt ses études pour tenter sa chance en tant qu’autrice-compositrice. Elle déménage à New York et se fait un nom en interprétant sa musique à Greenwich Village et à Toronto. Rapidement, elle commence à jouer dans des festivals folks dans le monde entier, dans des cafés, dans des salles de concert, et dans les communautés autochtones.

Pendant cette période, lors de l’été de 1962, Buffy Sainte-Marie assiste à un pow-wow sur l’île Manitoulin en Ontario. C’est là qu’elle rencontre Emile Piapot de la Première Nation Piapot, une communauté crie de la vallée de la rivière Qu’Appelle en Saskatchewan. Étant donné qu’Emile et sa femme Clara Starblanket avaient eu une fille qui a été enlevée de la réserve autour de l’époque où Buffy Sainte-Marie est née, un ami suggère qu’il serait possible que Buffy Sainte-Marie soit une parente du couple. Elle demande à Emile Piapot de lui donner un « nom indien ». Ce dernier le fait, tout en l’adoptant dans sa famille conformément à la loi crie Wahkotowin. Comme le dit Buffy Sainte-Marie au Boston Herald dans un article publié le 30 octobre 1963 : « Vous pouvez imaginer à quel point je me suis sentie honorée qu’ils m’acceptent. Mon nom cri est Piyasees Kanikamut, ce qui signifie “oiseau chanteur”. Je suis une membre reconnue de la réserve maintenant. » C’est également à cette époque que Buffy Sainte-Marie commence à affirmer qu’elle est probablement née sur la réserve de la Première Nation Piapot. (Voir aussi Ascendance autochtone contestée)


Carrière musicale : 1964-1976

Buffy Sainte-Marie signe avec Vanguard Records, qui sort It’s My Way! en 1964. L’album comprend « Universal Soldier ». L’artiste dit que cette chanson parle « de la responsabilité personnelle pendant les guerres et de la façon dont la vieille pensée féodale nous tue tous ». Bien que la chanson ne remporte pas un grand succès, elle est reprise un an plus tard par le chanteur britannique Donovan. Elle devient populaire auprès des militants contre la guerre du Vietnam, qui en font un hymne de paix. It’s My Way! comprend également « Cod’ine », un morceau écrit par la chanteuse après qu’elle soit devenue dépendante à la codéine en se remettant d’une bronchite (la chanson est ensuite reprise par Janis Joplin), et « Now That the Buffalo’s Gone », une chanson de protestation contre la confiscation des terres des peuples autochtones. L’album lui vaut d’être nommée meilleure artiste émergente par le magazine Billboard en 1964.

Buffy Sainte-Marie sort 13 albums supplémentaires pendant les années 1960 et 1970. Durant cette période, sa musique évolue du folk acoustique pour incorporer une musique rock, country, et électronique. Elle utilise une gamme plus large d’instruments pour accompagner sa voix de vibrato. En 1969, elle fait appel à des synthétiseurs qui viennent tout juste de faire leur apparition pour son album Illuminations, le premier disque quadriphonique électronique vocal jamais enregistré. Plusieurs de ses premières chansons font partie de la compilation The Buffy Sainte-Marie Song Book, sortie en 1971 chez Grosset & Dunlap.

En 1972, Buffy Sainte-Marie sort Moonshot, le premier des quatre albums qu’elle enregistre avec le producteur Norbert Putnam de Nashville, qui a également travaillé avec Jimmy Buffet, Joan Baez et John Hiatt. Cet album est suivi en 1973 par Quiet Places, en 1974 par Buffy, et en 1975 par Changing Woman. Sa version de « Mister Can’t You See » de Townes Van Zandt, sur l’album Moonshot, se retrouve sur le palmarès Top 40 aux États-Unis en 1972.

Après la sortie de Quiet Places en 1973, Buffy Sainte-Marie quitte Vanguard Records et signe avec MCA pour deux albums : Buffy en 1974 et Changing Woman en 1975. En 1976, elle signe avec ABC pour Sweet America, qu’elle dédie au American Indian Movement. (Voir aussi Organisation politique des Autochtones et activisme au Canada; Panamérindianisme.) Sa chanson « Starwalker » marque la première tentative de combiner de la musique populaire et de la musique autochtone. Buffy Sainte-Marie décrit ce mélange comme du « pow-wow rock ».

Sabbatique d’enregistrement

Après la sortie de Sweet America en 1976, Buffy Sainte-Marie prend un congé sabbatique de 16 ans pour élever son fils, Dakota Starblanket Wolfchild. Elle limite son travail à la musique de films, à des concerts occasionnels (comme avec l’Orchestre symphonique de Regina dirigé par John Kim Bell), elle compose, et peint dans son atelier de sa maison à Hawaï, où elle vit pendant plusieurs années. Elle est une pionnière dans l’utilisation des ordinateurs Macintosh pour composer de la musique. Elle les utilise également pour son art numérique. Ses peintures sont exposées dans les musées et les galeries à travers l’Amérique du Nord. Elle écrit également le curriculum pour l’initiative éducative principale de sa Nihewan Foundation, le Cradleboard Teaching Project.

Liste noire

Les prises de position fermes de Buffy Sainte-Marie sur la situation des peuples autochtones et la guerre du Vietnam la rendent impopulaire auprès des administrations de Lyndon B. Johnson et de Richard Nixon aux États-Unis. Par conséquent, sa musique se retrouve sur la liste noire des stations de radio ce qui l’empêche d’atteindre un public plus vaste. Buffy Sainte-Marie ne découvre ceci que lorsqu’elle voit son dossier du FBI au début des années 1980. Ses nombreuses chansons sur les peuples autochtones et leurs enjeux incluent « Starwalker », « Bury My Heart at Wounded Knee », « No No Keshagesh », « Generation », « Cho Cho Fire », « Ke Sakihitin Awasis », « Still This Love Goes On », « Eagle Man/Changing Woman », « Native North American Child », « Now That the Buffalo’s Gone », « Soldier Blue » et « My Country ‘Tis of Thy People You’re Dying ». Elle réécrit cette dernière pour refléter plus précisément les enjeux canadiens. En 2015, elle la chante à Ottawa lors de la journée de clôture de la Commission de vérité et réconciliation du Canada.


Carrière au cinéma et à la télévision

Bien qu’elle soit surtout connue pour sa musique, Buffy Sainte-Marie s’implique dans l’éducation et le cinéma et la télévision à la fin des années 1960. Lorsqu’elle apparaît dans un épisode de la série télévisée The Virginian diffusée sur la chaîne NBC en 1968, elle insiste pour que des acteurs autochtones soient choisis pour jouer tous les personnages autochtones. En 1969, elle fonde la Nihewan Foundation, en partie pour lutter contre les stéréotypes dont sont victimes les peuples autochtones dans les médias publics et dans le monde de l’éducation.

Buffy Sainte-Marie se joint à la distribution de l’émission télévisée pour enfants à succès Sesame Street à la fin de 1975. Elle y reste jusqu’en 1980. Elle participe également à plusieurs émissions télévisées et radiodiffusées de la CBC, notamment Superspecial en 1978, Pascan : Pow Wow en 1982, et The Many Moods of Buffy Sainte-Marie en 1983. Elle compose également la musique du film Spirit of the Wind en 1979, la chanson thème de la série télévisée Spirit Bay, diffusée par la CBC de 1984 à 1986, et de nombreuses autres musiques de films aux États-Unis.

Buffy Sainte-Marie obtient un énorme succès commercial avec sa chanson « Up Where We Belong », qu’elle coécrit avec Will Jennings et avec son mari de l’époque, le compositeur de musique de film Jack Nitzsche. L’équipe d’écriture de cette chanson, qui joue dans le film à succès de An Officer and a Gentleman (1982; v.f. Un officier et un gentleman), remporte un Oscar, un prix BAFTA, et un Golden Globe pour la meilleure chanson originale. La chanson est certifiée platine et se retrouve au sommet du palmarès des plus grands succès aux États-Unis. Plus tard, elle est enregistrée en duo par Cliff Richard et Anne Murray, ainsi que par Céline Dion.

Buffy Sainte-Marie compose et interprète également la musique du film de 1989 Where the Spirit Lives. Ce film parle des enfants autochtones enlevés et forcés d’être envoyés dans les pensionnats autochtones. Elle prête sa voix au personnage de Kate Bighead, une jeune femme cheyenne, dans la minisérie télévisée Son of the Morning Star (1991), qui raconte la bataille de Little Bighorn du point de vue autochtone, et elle joue aux côtés de Graham Greene dans le téléfilm de 1993 The Broken Chain (v.f. La chaîne brisée). En 1996, elle présente un grand spectacle de variétés télévisé, Up Where We Belong, qui lui vaut un prix Gemini.


Éducatrice et philanthrope

Buffy Sainte-Marie consacre une grande partie de sa vie à l’éducation. Après avoir obtenu son diplôme spécialisé en philosophie orientale et en éducation de l’Université du Massachusetts à Amherst en 1970, elle obtient un doctorat honorifique en beaux-arts à la même université en 1983. Elle enseigne la musique et l’art numérique au Saskatchewan Federated Indian College, à l’Université York, au Evergreen State College à Washington, et au Institute for American Indian Arts au Nouveau-Mexique.

Elle fonde la Nihewan Foundation for Native American Education, un fonds philanthropique à but non lucratif en 1969. En 1996, elle crée le programme Cradleboard Teaching Project. Il facilite la communication entre les enfants autochtones et ceux des écoles ordinaires par le biais de réseaux informatiques. Buffy Sainte-Marie utilise ses compétences en multimédia pour créer un programme basé sur les perspectives culturelles autochtones. Elle produit, réalise, et apparaît également dans le CD-ROM multimédia interactif de Cradleboard Science : Through Native American Eyes. Elle est porte-parole de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), et elle donne des conférences et des présentations au sujet de sa carrière et de ses projets philanthropiques.


Carrière musicale : 1992-2014

Buffy Sainte-Marie reprend sa carrière musicale en 1992 avec la sortie de Coincidence and Likely Stories. Il s’agit du premier album à être distribué en version numérique sur le tout nouvel internet. Elle l’enregistre à sa maison à Hawaï, elle l’envoie par l’intermédiaire d’un modem branché sur une ligne téléphonique au studio londonien du producteur Chris Birkett (Sinéad O’Connor, Steve Earle, et The Proclaimers), avec lequel elle lance quatre albums supplémentaires. Coincidence and Likely Stories propose à la fois des arrangements électroniques et des chants traditionnels autochtones. L’album lui vaut un prix Charles de Gaulle en tant que meilleure artiste internationale en France.

Cette première réalisation avant-gardiste est suivie de l’album Up Where We Belong (1996), une collection de nouvelles chansons et de morceaux déjà enregistrés qui combinent des éléments de musique pop, de musique engagée, et de musique de pow-wow. Ce disque remporte un prix Juno dans la catégorie de la meilleure musique pour un enregistrement autochtone au Canada en 1997. Le lobbying de Buffy Sainte-Marie joue un rôle déterminant dans la création de ce prix qui est attribué pour la première fois en 1994.

Entre 1997 et 2009, Buffy Sainte-Marie consacre son temps et son argent au Cradleboard Teaching Project. Elle voyage énormément durant cette période et n’enregistre pas, bien qu’elle se produise en Suède, au Danemark, et en France. Elle chante également au festival folk d’Ottawa en 2002. En 2005, sa chanson emblématique « Universal Soldier » est intronisée au Panthéon des auteurs et compositeurs canadiens.

Après la sortie de la compilation The Best of the Vanguard Years chez Vanguard en 2003, Buffy Sainte-Marie sort Running for the Drum en 2008, un album indépendant qui comprend 12 nouvelles chansons. Cet album présente le musicien de blues américain Taj Mahal au piano, et remporte un prix Juno dans la catégorie du meilleur enregistrement autochtone de l’année en 2009, ainsi que quatre Canadian Aboriginal Music Awards. Le documentaire d’une heure Buffy Sainte -Marie : A Multimedia Life, qui présente des images d’archives et des entrevues avec plusieurs musiciens célèbres, est également en nomination pour un prix Juno dans la catégorie du meilleur DVD musical de l’année en 2009.

En 2012, Blair Stonechild sort une biographie primée de l’artiste sous le titre Buffy Sainte-Marie : It’s My Way, publiée par Fifth House.


Carrière musicale : de 2015 à aujourd’hui

Buffy Sainte-Marie continue d’enregistrer et de se produire en tournée même après ses 70 ans. Son album Power in the Blood (2015), enregistré par sa maison de disque Gypsy Boy et distribué par True North Records, remporte le prix de musique Polaris en 2015, ainsi que les prix Juno de l’album autochtone de l’année et de l’album roots contemporain de l’année en 2016. Buffy Sainte-Marie figure également sur le simple réalisé par le groupe A Tribe Called Red (maintenant rebaptisé The Halluci Nation), également en nomination pour le prix de musique Polaris avec une nouvelle version de sa chanson « Working for the Government ». En 2015, Buffy Sainte-Marie reçoit le prix Spirit of Americana/Free Speech in Music Award de la Americana Music Association. Lors des prix Juno de 2017, elle reçoit le prix humanitaire Allan Waters.

Le 19e album de Buffy Sainte-Marie, intitulé Medicine Songs (2017), présente un mélange de ses nouvelles chansons, dont « You Got to Run (Spirit of the Wind) », une collaboration avec Tanya Tagaq, et de ses vieilles chansons réenregistrées comme « Starwalker », « Little Wheel Spin and Spin » et « Bury My Heart at Wounded Knee ». L’album s’attire des critiques positives, notamment celle de Michael Rancic du magazine NOW, qui observe : « Un autre artiste aurait peut-être montré des signes de déception ou d’incertitude face à l’idée que peu de choses ont changé en un demi-siècle, mais sur Medicine Songs, face à la nature immuable de l’oppression qu’elle a toujours exprimée dans sa musique, Buffy Sainte-Marie a choisi de rester aussi déterminée, inébranlable, et constante dans son art. » Medicine Songs remporte le prix Juno de l’album autochtone de l’année en 2018.

Le 22 septembre 2022, le Centre national des arts à Ottawa anime Starwalker : A Celebration of the Songs, Music and Life of Buffy Sainte-Marie. L’événement présente des performances de Jeremy Dutcher, Leela Gilday, The Halluci Nation, et William Prince, entre autres. Le concert est le point culminant de Buffy Sainte-Marie : Pathfinder, une rétrospective des œuvres d’art numérique de Buffy Sainte-Marie, de ses croquis personnels, et de ses artefacts. La rétrospective est exposée au CNA du 27 août au 18 septembre 2022.

En août 2023, Buffy Sainte-Marie, qui a alors 82 ans, annonce qu’elle ne peut plus se produire en concert. Elle cite des problèmes de santé et des limitations physiques, comme de l’arthrite et une blessure à l’épaule, qui font en sorte « qu’il n’est plus possible de me produire selon mes normes. »


Ascendance autochtone contestée

Une enquête menée par l’émission The Fifth Estate de la CBC et diffusée le 27 octobre 2023 jette un doute sur la véracité de l’ascendance autochtone de Buffy Sainte-Marie. The Fifth Estate arrive à localiser le certificat de naissance de Buffy Sainte-Marie à la mairie de Stoneham, au Massachusetts, alors qu’elle dit depuis des années qu’il n’existe pas. Le certificat indique que Beverly Jean Santamaria est née d’Albert et Winifred Santamaria à Stoneham le 20 février 1941. Sous « couleur ou race », Albert, Winifred, et Beverly sont tous répertoriés comme étant « blancs ». (Albert est d’origine italienne tandis que l’ascendance de Winifred est principalement anglaise.) De plus, le certificat de naissance est répertorié sous le no 49 dans une séquence chronologique de naissances enregistrées, ce qui exclut la possibilité qu’il ait été délivré à Albert et Winifred plus tard, comme c’était parfois le cas pour les enfants adoptés. Si Buffy avait été adoptée du Canada, le dossier comprendrait également ses dossiers d’adoption légale et la preuve de son entrée aux États-Unis, dossiers qui ne sont pas présents.

The Fifth Estate appuie également ces informations sur le certificat de naissance avec plusieurs documents corroborants. Ceux-ci incluent le recensement américain de 1950, qui répertorie Beverly en tant qu’enfant blanche née au Massachusetts, et même le propre certificat de mariage de Buffy avec Jack Nitzsche en 1982, qui déclare qu’elle est née au Massachusetts d’Albert et Winifred St. Marie le 20 février 1941. (Certains membres de la famille Santamaria, dont les parents de Buffy, ont commencé à se nommer « St. Marie » durant la Deuxième Guerre mondiale, en raison des sentiments anti-italiens répandus.) L’émission souligne que Buffy Sainte-Marie aurait prétendu être, ou a été décrite comme, une Mi’kmaq algonquine ou une demi-Mi’kmaq avant de s’identifier pour la première fois en tant que crie en 1963. L’émission inclut également de multiples exemples de membres de la famille Santamaria qui ont parlé publiquement de ces faits dès 1964.

La veille de la diffusion de l’épisode de The Fifth Estate, la famille Piapot en Saskatchewan, les proches d’Emile Piapot qui a adopté Buffy Sainte-Marie conformément à Wahkotowin, la loi crie, en 1962, publient un communiqué qualifiant les accusations portées contre Buffy Sainte-Marie de « blessantes, ignorantes, colonialistes, et racistes. » Le communiqué déclare également : « Buffy fait partie de notre famille. Nous l’avons choisie et elle nous a choisis. Nous la revendiquons comme un membre de notre famille et tous les membres de notre famille sont des membres de la Première Nation Piapot. Pour nous, ceci a bien plus de poids que toute documentation ou tout registre colonial n’en aura jamais. » Plusieurs observateurs soulignent que la plupart des Cris considèrent la loi Wahkotowin comme étant plus valide que la documentation coloniale parce qu’il s’agit d’une loi autochtone et non d’une loi coloniale, même si elle ne confère pas de statut légal ou officiel au-delà de la nation. (Voir aussi Statut d’Indien.)

Dans sa propre déclaration publiée aux médias, Buffy Sainte-Marie déclare que : « Celle qui était ma mère alors que je grandissais m’a dit beaucoup de choses, incluant le fait que j’avais été adoptée et que j’étais autochtone… Plus tard dans ma vie, alors que j’étais adulte, elle m’a dit certaines choses que je n’ai jamais partagées par respect pour elle, et que je déteste partager maintenant, incluant le fait que je suis peut-être née “du mauvais côté de la couverture” (ce qui signifie d’un père qui n’était pas le mari de sa mère). J’ai toujours eu du mal à répondre aux questions concernant qui je suis. Tout ce que je peux dire, c’est ce que je sais être vrai : je sais qui j’aime, je sais qui m’aime. Et je sais qui me revendique. Je ne sais peut-être pas où je suis née, mais je sais qui je suis. »

Voir aussi La musique autochtone.


Prix et distinctions

Prix Juno

  • Membre, Panthéon de la musique canadienne (1995)
  • Meilleure musique pour un enregistrement autochtone au Canada (Up Where We Belong) (1997)
  • Enregistrement autochtone de l’année (Running for the Drum) (2009)
  • Album autochtone de l’année (Power in the Blood) (2016)
  • Album roots contemporain de l’année (Power in the Blood) (2016)
  • Prix humanitaire Allan Waters (2017)
  • Album autochtone de l’année (Medicine Songs) (2018)

Canadian Aboriginal Music Awards

  • Prix pour l’ensemble de son œuvre (2008)
  • Meilleur album de l’année (Running for the Drum) (2009)
  • Meilleure artiste féminine (2009)
  • Meilleur simple (« No No Keshagesh ») (2009)
  • Meilleure autrice-compositrice (2009)

Aboriginal Peoples Choice Music Awards

  • Meilleur CD folk ou acoustique (Running for the Drum) (2009)
  • Meilleur vidéoclip (« No No Keshagesh ») (2010)

Autres

  • Meilleure artiste émergente, magazine Billboard (1964)
  • Meilleure chanson originale, Academy Awards (1983)
  • Meilleure chanson originale, Golden Globe Awards (1983)
  • Meilleure chanson originale, British Academy of Film & Television Arts (BAFTA) Award (1984)
  • Meilleure artiste internationale, prix Charles de Gaulle (1993)
  • Prix pour l’ensemble de son œuvre, Saskatchewan Recording Industry Association (1994)
  • Philanthrope autochtone américaine de l’année (1997)
  • Prix Gemini pour meilleure performance dans un programme ou une série de variétés (Buffy Sainte-Marie : Up Where We Belong) (1997)
  • Officière, Ordre du Canada (1997)
  • Meilleure chanson enregistrée de l’année en gospel contemporain, Dove Awards (1998)
  • Prix pour l’ensemble de son œuvre, American Indian College Fund (1998)
  • Prix pour l’ensemble de son œuvre, National Aboriginal Achievement Foundation (1998)
  • Membre, Allée des célébrités canadiennes (1999)
  • Médaille du jubilé d’or de la reine Elizabeth II, gouvernement du Canada (2002)
  • Intronisation (« Universal Soldier »), Panthéon des auteurs et compositeurs canadiens (2005)
  • Membre, Canadian Country Music Hall of Fame (2009)
  • Prix du Gouverneur général pour les arts du spectacle, gouvernement du Canada (2010)
  • Médaille du jubilé de diamant de la reine Elizabeth II, gouvernement du Canada (2012)
  • Spirit of Americana/Free Speech in Music Award, Americana Music Association (2015)
  • Prix de musique Polaris (Power in the Blood) (2015)
  • Panthéon des auteurs et compositeurs canadiens (2019)
  • Compagnon, Ordre du Canada (2019)
  • Prix humanitaire Allan Slaight, Canadian Music and Broadcast Industry Awards (2020)
  • Création d’un timbre commémoratif en son honneur, Postes Canada (2021)

Diplômes honorifiques

Music of
Buffy Sainte-Marie

Lecture supplémentaire

Liens externes