Le blé est le nom commun des membres du genre Triticum de la famille des graminées et des grains des céréales produits par celles-ci. Le blé est l’une des céréales les plus importantes au monde, avec le riz et le maïs. Le Canada est le sixième producteur en importance et un des plus grands exportateurs de blé au monde; sa production annuelle atteint en moyenne plus de 25 millions de tonnes et il exporte environ 15 millions de tonnes.
Production
Au Canada, malgré le fait que le canola gagne en importance, le blé est la première espèce cultivée (produite sur une moyenne de 10 millions d’hectares). On produit une seule classe de blé dur : le blé dur ambré. Cependant, il existe plusieurs classes de blé tendre selon des facteurs fondés sur la dureté du grain et la couleur, la date de semis (automne ou printemps) et la région où les variétés sont produites.
Le blé a plusieurs utilités incluant la transformation en farine pour les produits de boulangerie et les pâtes et en alimentation pour le bétail. De plus, on s’en sert pour la fabrication de la bière, de la vodka et des biocarburants. Le blé contient des protéines de gluten, qui forme de minuscules cellules gazeuses qui retiennent du dioxyde de carbone durant la fermentation ce qui permet à la pâte de lever et qui donne un pain léger. Les importateurs de blé canadien le mélangent souvent avec un blé plus faible avant de l’utiliser pour le pain. Pour cette raison, on s’efforce de maintenir la force et la qualité des mélanges du blé canadien. Le contrôle des cultivars produits, c’est-à-dire les espèces cultivées, et l’application d’un système de classement détaillé font partie de l’entretien.
Près de la moitié de tout le blé canadien est produit en Saskatchewan, suivi par l’Alberta et le Manitoba.
Historique
Les formes cultivées de blé sont d’abord le résultat de croisements naturels d’espèces sauvages, par la suite domestiqués et sélectionnés par les humains. Le blé, domestiqué en Asie du Sud-Ouest il y a plusieurs milliers d’années, se répand en Asie, en Afrique et en Europe. Il est introduit en Amérique du Nord à la fin du XVe siècle et au XVIe siècle. Les cultivars modernes les plus importants sont le blé tendre et le blé dur, qu’on appelle d’habitude les variétés T. aestivum et T. turgidum var. durum respectivement.
Au Canada, le blé était probablement d’abord cultivé à Port-Royal vers 1605 et les premières exportations ont lieu en 1654. Bien que des employés de certains postes de la Compagnie de la Baie d’Hudson fassent des expériences avec le blé et que les colons de la colonie de la rivière Rouge remportent quelques succès en 1815, les premières années de la culture de blé dans l’Ouest canadien sont précaires. On fait l’essai de nombreuses variétés européennes, dont les blés d’hiver, qui ne survivent pas aux hivers rigoureux canadiens, et les blés de printemps, qui mûrissent trop tard pour la courte saison de végétation.
La variété Red Fife, mise au point en Ontario, se répand en raison de son bon rendement et de ses excellentes qualités meunières et boulangères. Vers 1870, elle est déjà répandue dans les Prairies, mais elle gèle les années de gel hâtif. Des recherches ultérieures ont révélé que le Red Fife est en réalité une variété originaire de Galicie en Europe centrale.
William Saunders, le premier directeur des fermes expérimentales fédérales, s’intéresse à la sélection des plantes. En 1903, son fils, sir Charles Saunders, reprend les travaux sur la sélection du blé et développe la variété marquis à partir d’un croisement effectué quelques années auparavant, entre le Hard Red Calcutta et le Red Fife. La parcelle de blé marquis augmente légèrement en 1904 (12 plantes), mais il faut plusieurs années pour se rendre compte avec certitude qu’il mûrit plus tôt que le Red Fife, qu’il donne un excellent rendement et qu’il possède de très grandes qualités meunières et boulangères. Sa distribution commence au printemps 1909, et il devient vite en vogue dans tout le Canada. À cette époque, la production de blé dans l’Ouest augmente rapidement, passant de 2 millions de tonnes en 1904 à 3,7 millions de tonnes en 1906 et 7,7 millions de tonnes en 1913. Le Red Fife et le Marquis rendent le Canada célèbre pour son blé de force roux de printemps, de haute qualité. Plus tard, le marquis devient la norme de qualité réglementaire pour cette catégorie de blé, et ce, jusqu’en 1987.
Protection
La rouille de la tige (Puccinia graminis tritici) est une maladie fongique propagée par des spores que le vent peut transporter à des milliers de kilomètres. Au Canada, les épidémies de 1916, de 1927 et de 1935 causent des pertes d’environ 3,6; 3,3 et 3,2 millions de tonnes de grains respectivement. En 1925, on fonde à Winnipeg le laboratoire fédéral de recherche sur les rouilles pour faire des recherches sur la rouille de la tige et créer des variétés résistantes. La première variété à être mise au point, la variété Renown, est distribuée en 1936; elle est suivie de plusieurs autres variétés importantes (par exemple Selkirk, Manitou et Neepawa). Cependant, la variété Thatcher, créée au Minnesota et autorisée au Canada en 1935, prédomine durant de nombreuses années. Une nouvelle souche physiologique de rouille de la tige se propage de façon épidémique de 1953 à 1955, causant des pertes d’au moins 8 millions de tonnes de grains. Depuis lors, la rouille de la tige a causé peu de pertes, contrairement à la rouille des feuilles (P. recondita) dont la virulence s’accroît rapidement. On trouve maintenant des variétés résistant à ces deux sortes de rouilles.
En Alberta et dans l’ouest de la Saskatchewan, ce n’est pas tant la rouille qui pose problème, mais la sécheresse et le cèphe du blé (Cephus cinctus). Le cèphe, qui sévit surtout dans la région qui va de Swift Current, en Saskatchewan, à Lethbridge, en Alberta, coupe les tiges de sorte que les épis tombent sur le sol et ne peuvent être récoltés. Mais on met au point des variétés résistantes à tiges pleines, telles que le Rescue (qui a été autorisée en 1946). Depuis, les stations de recherche en agriculture de la région ont développé un grand nombre de variétés résistantes de meilleur rendement et de meilleure qualité. Elles se sont aussi efforcées de développer des variétés résistantes à la sécheresse.
Voir aussi Inspection et classement des produits agroalimentaires et Agriculture et produits alimentaires.