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Betterave

La betterave (Beta vulgaris) est une plante herbacée bisannuelle de la famille des Chénopodiacées. On en cultive quatre variétés : la betterave rouge, la betterave fourragère, la bette à cardes et la betterave à sucre.

Betterave

La betterave (Beta vulgaris) est une plante herbacée bisannuelle de la famille des Chénopodiacées. On en cultive quatre variétés : la betterave rouge, la betterave fourragère, la bette à cardes et la betterave à sucre. La betterave provient du bassin de la Méditerranée où la Beta maritima, ancêtre de la Beta vulgaris, pousse toujours à l'état sauvage.

Toutes les variétés de betteraves supportent bien les climats tempérés. Pour un développement optimal, elles nécessitent une température qui se situe entre 18 et 28 °C ainsi que 500 à 700 mm de pluie au cours d'une saison de croissance, qui dure entre 5 et 7 mois. Au cours de leur première année de croissance, des bulbes se développent, ainsi que des racines sucrées et un grand nombre de feuilles à pétioles. Les racines doivent traverser des périodes de gel prolongées avant de fleurir au cours de leur deuxième année.

La betterave fourragère existe depuis des milliers d'années. Aujourd'hui encore, on l'utilise dans le Nord de l'Europe pour nourrir le bétail. On mange des betteraves rouges depuis des lustres, cuites ou fraîchement cueillies. Tous les pays subtropicaux et ceux dont le climat est tempéré la cultivent. La racine est sphérique (son diamètre peut atteindre 10 cm) et sa teinte provient de la bétaïne, un pigment rouge foncé. Partout au Canada, les betteraves rouges sont très populaires chez les jardiniers.

GHISLAIN GENDRON

Betterave à sucre

Au cours de la première année de croissance, une grosse racine blanche de forme conique, succulente, ainsi qu'un bouquet de larges feuilles se forment sur les betteraves à sucre. Lorsque les plants passent un hiver, de larges tiges ramifiées, pouvant atteindre deux mètres de hauteur, se développent au cours de la deuxième année et porteront les graines. Les fleurs sont pollinisées par le vent et peuvent se croiser facilement avec d'autres variétés de l'espèce.

En 1747, Andreas Margraff, un chimiste allemand, démontre que le sucre extrait des betteraves est identique au sucre provenant de la canne à sucre. En 1802, on construit la première usine de production de betteraves en Silésie. En 1840, les betteraves à sucre fournissent 5 p. 100 de la production mondiale de sucre. En 1881, la première raffinerie au Canada à extraire le sucre des betteraves est construite à Farnham, au Québec. De nos jours, la betterave à sucre assure environ un quart de la production mondiale de sucre et fournit 10 p. 100 de sa production au Canada.

Les betteraves à sucre s'adaptent à plusieurs types de sols et de climats. En Amérique du Nord, on les cultive commercialement du Canada (Alberta, Manitoba, Québec) jusqu'à la frontière du Mexique. On utilise une machinerie spécialisée pour la plantation des graines, l'application de pesticides, la culture et la récolte. On enraye les MALADIES qui s'attaquent aux semis grâce aux fongicides. Les autres types de maladies n'entraînent aucune répercussion économique au Manitoba et en Alberta. Toutefois, au Québec, la cercosporiose peut causer des dommages sérieux. Au Canada, les INSECTES NUISIBLES comprennent le vert gris, la larve de taupin, l'altise et la tisseuse.

En Alberta, on utilise l'arrosage artificiel pour la culture des betteraves à sucre, tandis qu'au Manitoba, elle repose sur l'arrosage naturel. Le rendement atteint de 25 à 60 t par hectare, selon la saison de croissance et les pluies. À partir d'une tonne de betteraves, on produit en moyenne 125 kg de sucre blanc granulé. Les feuilles laissées dans les champs servent à nourrir le bétail ou sont enfouies dans le sol et servent d'engrais.

Une fois séchée, la pulpe de bette, ce qui reste une fois que le sucre a été extrait, équivaut à près de 6 p. 100 du poids des racines. La mélasse, liquide noir visqueux qui reste une fois que le sucre est extrait du jus de bette, équivaut à près de 5 p. 100. Ces deux produits constituent une excellente nourriture pour le bétail. La mélasse est aussi largement utilisée dans la production de levure.

J.W. HALL

Bette à cardes

La bette à cardes (B. vulgaris var. cicla) est une bette à feuilles : sa racine n'est pas comestible, mais on la cultive pour ses larges pétioles charnus et ses feuilles immenses. La bette à cardes constitue l'une des meilleures plantes potagères, car elle supporte très bien la chaleur. Les plants atteignent entre 50 et 100 cm de hauteur. Les variétés communes possèdent des feuilles vertes froissées et des pétioles d'un blanc verdâtre. Le plus récent cultivar (variété commerciale), appelé Rhubard, possède des pétioles cramoisis. Grâce au rouge intense de son pétiole, de sa nervure médiane et de ses nervures principales, le cultivar Burgundy s'intègre parfaitement à un arrangement décoratif, en bordure des massifs, par exemple (voir PLANTES ORNEMENTALES).

Après une plantation printanière, une récolte régulière des feuilles durant toute la saison étalera la productivité jusqu'aux gelées d'automne. La bette à cardes représente donc une alternative intéressante aux ÉPINARDS. C'est une excellente source de vitamine A. On peut couper le pétiole et la nervure médiane et les manger comme les asperges. Les feuilles peuvent être congelées ou mises en conserve comme les épinards. La production commerciale de la bette à cardes est restreinte, mais cette dernière est très populaire auprès des jardiniers.

V.W. NUTTALL

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