Bertram Hoffmeister | l'Encyclopédie Canadienne

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Bertram Hoffmeister

Major‑général Bertram (Bert) Meryl Hoffmeister, O.C., CB, CBE, DSO et deux agrafes, ED, officier de l’Armée canadienne, homme d’affaires (né le 15 mai 1907, à Vancouver, en Colombie‑Britannique; décédé le 4 décembre 1999, à Vancouver.) Pendant la Deuxième Guerre mondiale, Bert Hoffmeister a commandé les Seaforth Highlanders, en Sicile, la 2e Brigade d’infanterie, à Ortona (1943) et la 5e Division blindée canadienne, qui se distingua, sous son leadership courageux, en Italie et, plus tard, dans le nord‑ouest de l’Europe. L’historien militaire Jack Granatstein a qualifié le major‑général Hoffmeister de « l’un des meilleurs généraux combattants canadiens de la [Seconde] guerre [mondiale] ». À la fin de la guerre, Bert Hoffmeister a repris sa carrière dans l’industrie forestière de la Colombie‑Britannique. Il a été nommé Officier de l’Ordre du Canada en 1982.

Credit: Lieut. Strathy E.E. Smith / Canada. Dept. of National Defence / Library and Archives Canada / PA-204155

Début de carrière militaire

En 1919, à l’âge de 12 ans, Bert Hoffmeister rejoint le corps des cadets des Seaforth Highlanders, basé à Vancouver, affilié au régiment d’infanterie des Seaforth Highlanders of Canada. (Voir 39e Groupe‑brigade du Canada.) Tout au long de son illustre carrière militaire et civile, les Seaforth resteront son « foyer » au sein de l’armée.

En 1927, Bert Hoffmeister s’enrôle dans la milice active non permanente. Au moment où il arrive en Angleterre, en décembre 1939, alors que la Deuxième Guerre mondiale a éclaté trois mois auparavant, il a désormais le grade de major et commande une compagnie des Seaforth Highlanders of Canada de la 1re Division d’infanterie canadienne des Forces actives canadiennes.

La campagne d’Italie

Le « baptême du feu » des Seaforth a lieu en juillet 1943, lors de l’opération HUSKY, qui voit le débarquement, en Sicile, des forces alliées sur les plages de Pachino, lançant ainsi la campagne d’Italie. Les combats pour la conquête de la Sicile se déroulent du 10 juillet au 6 août 1943 pour se poursuivre, après la traversée du détroit de Messine, dans la péninsule italienne, que les forces alliées remontent du 3 septembre 1943 au 2 mai 1945. Pour son leadership en tant qu’officier au combat, Bert Hoffmeister reçoit sa première médaille, l’Ordre du service distingué (DSO).

En octobre 1943, il est nommé brigadier par intérim, commandant de la 2e Brigade d’infanterie canadienne, composée des Seaforth Highlanders of Canada, du Princess Patricia’s Canadian Light Infantry, du Loyal Edmonton Regiment, de l’Escadron « C » du Calgary Tank Regiment, de la 90e Batterie antichar, de l’Escadron « B » des Princess Louise’s Dragoon Guards et du 165e Régiment de campagne de l’Artillerie royale. (Voir Infanterie et Régiment.) Peu de temps après, les Forces canadiennes reçoivent l’ordre de s’emparer d’Ortona, une petite ville médiévale sur la côte Adriatique.

La bataille d’Ortona donne lieu, pendant plus de huit jours, à des combats de rue impitoyables, à l’issue desquels Ortona tombe finalement le 28 décembre, après avoir transformé la ville en décombres et fait plus de 2 605 victimes canadiennes, dont 502 tués, plus de 1 314 civils ayant également perdu la vie.

Le 23 mai 1944, Bert Hoffmeister et ses hommes réussissent à percer victorieusement la ligne Hitler, dans la vallée de la Lili, et, à la fin août, prennent le dessus sur l’armée allemande lors de la bataille de la ligne gothique qui bloquait, jusqu’alors, l’accès des Alliés au nord de l’Italie.

À la fin de la campagne d’Italie, 92 757 Canadiens avaient servi en Italie, l’ensemble de ces combats ayant fait 26 254 victimes canadiennes, dont plus de 5 300 tués de tous grades.

Promotion et leadership

Au cours de la campagne d’Italie, en mars 1944, Bert Hoffmeister est promu major‑général par intérim et commandant de la 5e Division blindée canadienne, composée de la 11e Brigade d’infanterie, avant qu’en juillet suivant, la 12e Brigade d’infanterie ne soit formée et également intégrée à cette division en tant qu’unité supplémentaire.

Lors de la préparation des batailles qu’il doit livrer, le style de leadership de Bert Hoffmeister consiste à passer beaucoup de temps à apprendre à connaître ses hommes, à visiter les unités et à échanger avec des officiers, des sous‑officiers et des soldats. Comme s’en est souvenu ultérieurement un commandant : « Il savait ce qui se passait, il ne restait pas à ne rien faire en attendant que les nouvelles lui parviennent. » Ses hommes le surnomment rapidement « Hoffy ».

Au cours d’un entraînement, Bert Hoffmeister décide de participer personnellement, à la tête de ses hommes, à un exercice derrière un barrage roulant à tir réel, alors que d’autres commandants se contentent de regarder. Une telle attitude ne peut que renforcer l’adhésion de ses troupes vis‑à‑vis de son leadership, et surtout sa réputation de chef sachant prendre en considération le point de vue des soldats de première ligne, au point de relever de leurs fonctions les commandants dans lesquels ils n’ont pas confiance, dotant ainsi les hommes de tous grades et de toutes armes d’une forte identité divisionnaire, de sorte qu’au cours d’un autre exercice interarmes de la 5e Division blindée canadienne, appelé TALLYHO, en avril 1944, les soldats inventent le terme « Mighty Maroon Machine » (puissante machine marron) pour qualifier leur division, « Mighty » (puissante) reflétant leur confiance dans le leadership de leur division, le marron étant la couleur de l’écusson carré divisionnaire et le terme « machine » constituant une métaphore de la puissance des hommes armés en mouvement à bord de leurs chars d’assaut Sherman. Aujourd’hui encore, ce terme est utilisé avec l’écusson carré porté par les hommes et les femmes de la 5e Division du Canada, basée au Canada atlantique, dont le QG est à la BFC Halifax. (Voir Bases des Forces canadiennes.)

Libération des Pays‑Bas

En février 1945, la division de Bert Hoffmeister, comptant 20 000 soldats, 450 chars d’assaut, 5 600 véhicules à roues et 320 véhicules de transport quitte le port de Livourne, en Italie, jusqu’à Marseille, en France, d’où elle se dirige vers le nord pour rejoindre la Première armée canadienne et participer à la libération de l’ouest des Pays‑Bas, notamment des villes d’Amsterdam, de Rotterham et de La Haye, ainsi que d’Arnhem et d’Apeldoorn.

En septembre 1944, les forces alliées, notamment canadiennes, ont remporté un certain nombre de victoires face aux Allemands, libérant différentes régions du sud des Pays‑Bas, permettant ainsi l’accès de leurs navires au port vital d’Anvers, en Belgique. À la fin de la guerre, en mai 1945, la Première Armée canadienne a libéré l’ensemble du territoire des Pays‑Bas, fournissant, en outre, de la nourriture et une aide médicale à une population affamée. (Voir Libération des Pays‑Bas.)

Le saviez‑vous?
Outre les diverses médailles et distinctions remises par les gouvernements canadien et britannique, Bert Hoffmeister a également reçu la Legion of Merit (États‑Unis), l’Order of Orange Nassau (Pays‑Bas) et l’Ordine Militare d’Italia (Italie).


Retour au Canada

Début mai, une fois la guerre terminée, Bert Hoffmeister revient à Vancouver à la tête des Seaforth victorieux. Plus de 100 000 personnes sont venues les accueillir pour leur retour à la maison. Ils ont recueilli un total de 25 honneurs de bataille pendant la guerre. À ce moment‑là, Bert Hoffmeister, nommé officier général, commande la 6e Division de la Force du Pacifique de l’Armée canadienne et se prépare à partir pour servir lors de l’invasion du Japon; toutefois, la guerre ayant pris fin, en août 1945, après la reddition du Japon, il quitte le service actif, en septembre 1945, et devient officier de réserve.

Dans la vie civile, Bert Hoffmeister fait son entrée dans le monde des affaires dans l’industrie forestière de la Colombie‑Britannique. En 1951, il devient chef de la direction de MacMillan Bloedel Ltd., avant d’en être nommé président du conseil d’administration en 1956. Ensuite, de 1958 à 1961, il occupe le poste de délégué général de la Colombie‑Britannique à Londres. Pendant 20 ans, de 1971 à 1991, il est également président‑fondateur de l’organisation Nature Trust of British Columbia. En 1982, il est nommé Officier de l’Ordre du Canada. Il décède, à Vancouver, le 4 décembre 1999.

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