Exploration de l’Arctique à travers l’histoire orale | l'Encyclopédie Canadienne

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Exploration de l’Arctique à travers l’histoire orale

L’histoire de l’exploration est ainsi faite : les territoires déclarés comme nouveaux par tel groupe ont souvent été occupés par d’autres depuis longtemps. L’Arctique canadien ne fait pas exception.

L’histoire de l’Arctique canadien est souvent racontée du point de vue des explorateurs. Le territoire exploré était pourtant déjà le pays des Inuits, et ce depuis des milliers d’années. Grâce à l’histoire orale, les Inuits ont transmis leurs connaissances et leur patrimoine culturel tout au long des siècles. Les enregistrements audio inclus ci-dessous retracent deux de ces récits. Le premier concerne l’explorateur de l’Arctique sir John Ross, le second a pour sujet sir John Franklin. (Voir aussi Exploration de l’Arctique, une exposition sur ce thème.)

Première partie : Les Netsilingmiuts rencontrent John Ross

© 2015 Pearl Rachinsky

Dans le premier enregistrement audio, l’aîné Louis Ameralik raconte l’histoire de la rencontre entre les Netsilingmiuts et John Ross et ses hommes, en 1830. Ameralik commence son histoire au moment où le premier Inuit de Netsilik vient de s’enfuir chez lui, effrayé à la vue du navire de Ross.

Ross en était alors à sa deuxième tentative de découverte du passage du Nord-Ouest, après un premier essai en 1818. D’autres ont échoué avant lui, notamment Martin Frobisher en 1576, John Davis en 1585, 1586 et 1587, Henry Hudson en 1610, le duo William Baffin et Robert Bylot en 1615 et 1616 et Edward Parry en 1819.


Seconde partie : À la recherche de Franklin

© 2015 Pearl Rachinsky

Sir John Franklin débute sa funeste recherche du passage du Nord-Ouest en 1845. Il quitte alors l’Angleterre avec 134 hommes à bord de ses deux navires, l’Erebus et le Terror. (Cinq hommes seront un peu plus tard débarqués au Groenland, jugés incapables d’assurer leur mission.) De la baie de Baffin, ils font route vers l’Est en empruntant le détroit de Lancaster, contournent l’île Cornwallis puis, à l’été 1846, mettent le cap au sud par le détroit de Peel et pénètrent dans le détroit de Victoria. C’est là que les navires se font piéger par la glace, au large de l’île King William. Les navires restent prisonniers des glaces. Franklin et plusieurs membres d’équipage périssent. Finalement, le 22 avril 1848, les 105 survivants abandonnent les navires pour tenter de regagner le plus proche avant-poste de la Compagnie de la Baie d'Hudson, sur les rives du Grand lac des Esclaves, à plus de 1 300 km. Ils traînent avec eux des traîneaux chargés de barques, de marteaux, de clous, de lunettes de protection, de biscuits, de viandes, de vinaigre et de rhum.Ils ont prévu un voyage de trois mois. Aucun d’entre eux ne survivra.

Dans la seconde partie de son récit, l’aîné Louis Ameralik décrit l’itinéraire suivi par les hommes de Franklin, jonché de corps et d’objets personnels.